mardi 31 janvier 2012

Doux you spike anglish?

Mon précédent mail de mise à jour vous l'avait fait remarquer, le titre vous en dit encore plus, vous connaissez désormais le sujet de cet article.
Bien que titulaire d'une licence d'anglais (ça c'est pour me faire mousser), c'est la première fois de ma vie que je me trouve immergé aussi longtemps dans une société anglophone. J'avoue même que c'est un des trucs qui me faisaient réellement stresser avant mon départ. Au niveau de l'expression, je savais que je n'aurais aucun problème, concernant la compréhension, j'avais comme un doute. Alors voilà, pour ceux d'entre vous qui comptez venir me voir et qui doivent réviser leurs gammes, ou pour ceux qui s'intéresse tout simplement un petit peu aux langues, je vous présente un petit cours d'anglais, mais attention, pas n'importe lequel L'anglais ghanéen !

Car bien entendu, comme le français de Centrafrique a grandes différences avec le français de France, vous imaginez bien que l'anglais du Ghana est bien différent de l'anglais d'Angleterre. La première différence vient du fait que tout le monde ne maîtrise pas tout à fait cette langue, et il arrive même parfois que certaines personnes (même à Kumasi) n'en parlent pas un mot (allez expliquer à une vendeuse ne parlant pas anglais que vous voulez un produit pour déboucher les canalisations de votre baignoire...). Cette maîtrise moyenne de la langue a évidemment des répercussions et provoque....... des fautes d'orthographe !! Car oh mon dieu ! Et je pense souvent à mes profs de fac qui avaient tendance à nous retirer des points à la pelle lorsque nous écrivions des « super-howlers » (super-cris- énorme faute d'anglais) dans nos copies. En fait, chaque ghanéen est un super-howler sur patte...
L'exemple le plus impressionnant selon moi : « he » et « she » ne sont pas différents et il arrive bien souvent que lorsque l'on parle d'une fille, le pronom « he » soit tout de même utilisé.
De la même manière, les verbes sont plutôt assez rarement conjugués et on trouvera plus souvent des adverbes de temps pour contextualiser le discours. Par exemple : « I went there yesterday » se transformerait en « Yesterday, I go there. »
Tant qu'à être lancé, continuons : Je sais pertinemment que la règle du « s » à la fin du verbe à la troisième personne du singulier vous a posé et pose peut être encore bien des problèmes ! Venez au ghana, ce « s » peut être omis sans aucun problème ! « he do it » passe comme une lettre à la poste !

Toutes ces erreurs sont bien entendu assez peu courante, mais j'ai été confronté à chacune d'entre elles. Par contre, attention ! Au sein de l'université, avec les étudiants ou même le personnel administratif, on ne rencontre jamais ce genre d'erreur ! Il s'agit plutôt de situation au marché lorsque les gens n'ont pas des compétences folles en anglais.
Il n'empêche que certaines expressions sont rentrées maintenant dans la vie courante, et que personne ne les remet en question.
L'adverbe « a bit » qui veut dire « un petit peu » est ici transoformé en « small ». On dira donc pour demander un petit peu de riz : « can I have small rice please? » Toujours dans une histoire de taille, « small » et « tall » se disent « short » et « long », comme c'est le cas en centrafrique où le « petit » est remplacé par « court ». Un dernier exemple : « Where do you live? » se dit « where do you stay? ».
L'autre différence pourrait s'appeler « utilisation abusive », il s'agit d'utiliser le même mot à tire larigot (si j'écris ce mot juste, j'suis bon pour faire le dictée de pivot). L'exemple le plus frappant ici est le « please ». dans une situation où il y a un profond respect hierarchique pour un des deux participant (patron/employé, prof/étudiant...) ce mot ne cesse d'être employé ! Exemple de dialogue que j'ai eu il y a peu avec un étudiant :
prof sylvain (j'me la pète un peu, normal quoi!) : « Could you make the copies? »
étudiant : « yes please »
prof Sylvain : « Ok, so for the next lecture, everybody will have the documents? »
étudiant : « please, I will give it to them this afternoon »
Prof Sylvain : « OK, thank you ! See you next week then! »
étudiant : « please, thank you sir, please, I'm going »

Et ça peut durer de longues minutes comme ça... Le « please » est ici plus une marque de respect qu'une marque de politesse. Je vous parlerai du twi prochainement, vous comprendrez un peu pourquoi ça marche comme ça.
Le deuxième mot utilisé à tort et à travers est « sorry ». Et ce « sorry », croyez moi qu'il est parfois difficile à comprendre. « Sorry » ici est employé à chaque fois qu'il arrive quelque chose de désagréable à quelqu'un, même si on a rien à voir avec l'histoire. Si je rencontre quelqu'un en rentrant du boulot et que je dis : « il n 'y a pas d'électricité au bureau » on va me répondre : « ooooh sorry! ». Si tu trébuches sur une racine, les 5 personnes autour de toi vont dire « sorry! »... Et c'est comme ça tout le temps ! C'est plutôt sympa me direz vous ! Oui, mais le problème, c'est qu'on ne peut rien répondre à ça à part : « oh, it's not your fault! » mais ça met parfois dans des situations un peu bizarres...

Terminons cet article par ce dont j'avais vraiment peur à mon arrivée : l'accent ! Il me traumatisait cet accent ! Surtout que j'ai une fâcheuse tendance à bien parler les langues, mais à les comprendre bien moins aisément. Je me disais « oh mon dieu, j'vais rien piger de c'qu'on va me dire! », et ben en fait j'avais pas vraiment tort ! Tout dépend de la personne bien évidemment, certaines sont tout à fait compréhensibles, mais d'autres ont un accent à couper à la machette ! Et au début, je pensais vraiment que ces gens me parlaient en twi... On s'est d'ailleurs retrouvés dans des situations où il fallait deviner ce qu'on nous disait à partir du seul mot qu'on avait compris dans la phrase ! Pas simple !
Bref, il réside tout de même des généralités phonétiques ici qui donnent certaines prononciations un peu différentes... Pour les spécialistes anglicistes lecteurs du blog (pompom, michoo, guioup...), disons qu'il s'agit plutôt d'un accent anglo africain normal, mais pour les autres voilà quelques exemples :
d'abord le « th » dont Gad Elmaleh se moque dans son sketch. Ici, il se transforme soit en « t » soit en « d » et est donc jamais prononcé avec la langue entre les dents. « both » se prononce donc « bote », « bathroom » se dit « batroom » et « thank you » se dit « tank you », « mother » se dit de la même manière « moder ».
Mais restons sur le mot « mother » si vous le voulez bien, car ce mot subit une deuxième transformation linguistique ! Le son « er » de « mother » se transforme en « a ». Ce qui transforme donc le mot « mother » en « motha » et donc en subissant la règle précédente devient « moda ». « Water » se dit « wata » et « sister » se dit « sista ».
Si vous ajoutez à ces quelques petites différences les « r » roulés et les enchainements de « sk » comme « ask » devenir des « x » pour faire « ax », ça peut parfois donner un charabia mettant dans des situations assez drôles...

Voilà pour ces quelques différences, de mon côté, je commence à parler vraiment bien et commence à faire plein de fautes d'accord et de prononciation, mais par contre, il y a certaines personnes que je n'arrive toujours pas à comprendre... J'avais une petit réunion avec le directeur du service des sports de l'université hier, Marie qui était avec moi m'a sauvé la vie, et j'essaye encore de comprendre ce qu'il a dit... Mais ça s'améliore...

Voilà tout, j'espère que cette article n'a pas été trop barbant pour la majorité d'entre vous, chers lecteurs, qui n'y connaissez pas grand chose à la linguistique (préservez vous-en!) par contre pour les linguistes qui me lisent, je m'excuse de n'avoir pas utilisé des mots barbants et des signes phonétiques... Et puis je m'excuse pour ceux qui s'en foutent de l'anglais, mais je suppose que dans ce cas, ils ne liront pas ces dernières lignes.

En tout cas je vous souhaite à tous une bonne soirée, j'attends encore quelques temps et je vous ferai part des stats du blog, et petit à petit, le blog fait son cocon sur la toile (quel joli jeu de mot!).

Gros bisous

lundi 23 janvier 2012

Au boulot!

Bonjour à tous !

Pour les receptionneurs de mes mails de mise à jour, je pense que vous vous doutez déjà du sujet de cet article. Et là, je suis certain que vous vous dites : « wow ! Ca va être du sérieux ! On est pas là pour rigoler! »
Effectivement non ! Moi non plus d'ailleurs, je suis pas là pour rigoler ! Car j'ai été mignon avec mon blog, à vous parler de bouffe, de ma maison ou de je ne sais quelle autre aventure, mais vous devez quand même sérieusement vous demander ce que je viens bien faire ici ! D'autant plus que je n'étais pas réellement capable de vous en dire beaucoup avant mon départ. Alors voilà, je rattrape mon retard et je profite d'un début de week-end pour vous raconter !
Pour les plus appliqués d'entre vous, j'ai un rapport d'installation de 7 pages à vous envoyer, pour les flemmards (donc la grande majorité d'entre vous, il faut bien l'avouer) cet article fera guise de résumé.

En imaginant mes proches raconter à des amis ce que je fais ici, voilà ce que j'imagine : « Il est prof de français. » Disons que oui, effectivement, enseigner représente environ 10% de mon activité. Fort heureusement, j'ai bien d'autres choses à faire !

Le college of science de l'université possède en son sein une structure appelée French Ressource Centre qui est en fait un petit bâtiment équipé d'une bibliothèque, d'une salle de réunion, et d'un bureau. J'ai tout d'abord un statut de coordinateur de cette structure. Je suis entre autre responsable de son organisation, de son entretien, ou encore de ce qu'il s'y passe. Je suis pas exemple un gros méchant puisque j'ai bloqué l'accès à Facebook sur les ordinateurs. L'objectif serait également d'y organiser des tables rondes ou des débats, je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper... Ca viendra un jour. Je pense finalement énormément de temps dans cette structure, puisque ce bureau est le mien (je pense que j'y consacrerai un petit article complémentaire!)

Outre cette tâche bien administrative, j'ai évidemment un rôle pédagogique. J'ai avant tout des cours (à partir de lundi, je vous en parlerai!). Je suis supposé (avec Marie) participer à l'amélioration de l'enseignement du français à l'université de kumasi. Nous travaillons actuellement sur une formation pour les « assistants profs » qui ont des cours à leur charge afin d'améliorer ce qu'ils font. J'ai également pour projet de monter une formation professionnelle pour les étudiants en tourisme, afin d'améliorer leurs compétences en français...

Nous sommes avec Marie les 2 seuls représentants français au sein de l'université. Nous sommes bien évidemment en contact avec quelques associations francophones avec qui nous sommes chargés d'organiser un certain nombre d'activités autour de la langue et de la culture française Nous avons projet d'organiser des « cafés français » mensuels, ça devrait venir courant avril. Le rythme professionnel s'accélère en ce moment car la fameuse avant dernière semaine de mars arrive. La semaine de la francophonie ! Nous avons donc pour mission d'organiser des activités culturelles et linguistiques autour du français au sein de l'université. Nous avons déjà commencé à nous y ateler et terminons désormais la phase programmation. Voilà d'ailleurs le programme :
quizz francophone, tournoi de foot, expo photo, soirée piscine, conférence...
Nous en sommes en ce moment même à la phase sponsorship et nous tentons de décrocher des rendez-vous avez les entreprises susceptibles de nous donner quelques sous pour organiser ces évènements. Cette tâche est celle qui m'occupera le plus ces prochains temps !

En étant représentants de l'ambassade au sein de l'université. Je suis également un relais privilégié pour quelques dossiers que doit gérer l'ambassade. Si le service des affaires internationale veut passer un message, c'est en général moi qui suis sensé le transmettre. Et qu'importe s'il s'agit de l'école de doctorale... de mathématiques. De la même manière, lorsque l'ambassade a besoin de quelqu'un sur le campus, ça tombe souvent sur moi. Lorsque par exemple une délégation française se rend à l'université, c'est moi qui suis en charge de confirmer le rendez-vous ou d'en informer le président de la fac. En tout cas, même si j'y passe moins de temps que pour le reste, cette fonction m'oblige à rencontrer le gratin de l'université (j'aurais au moins eu du gratin une fois dans ce pays...) et donc à sortir parfois la cravate!

Le dernier élément à propos de mon boulot m'oblige à mettre ma casquette « ministère de l'enseignement supérieur ». L'ambassade de france propose quelques bourses de master et de doctorat (8 au total) pour des études en France. J'ai en charge d'accompagner les étudiants souhaitant postuler dans le montage de leur dossier jusqu'à la sélection. Je les aide par exemple à trouver une université ou une formation en France, ou encore je m'occupe de les conseiller pour leurs lettres de motivation. Ces bourses ont en tout cas un sacré succès car elles sont maintenant disponibles depuis environ 8 jours, et j'ai déjà reçu une quinzaine de personnes. Et la valse des étudiants dans mon bureau n'est pas encore terminé !

Alors voilà, pour résumer, on pourrait dire que j'ai en fait une petit rôle d'ambassadeur du français dans l'université (Marie est bien entendu ma sous fifre, et si elle me lit je suis mort) tant d'un point de vue pédagogique que d'un point de vue culturel. Vous comprendrez donc bien que « il est prof de français » soit un petit peu réducteur.

Voilà, j'espère que vous y voyez un petit peu plus clair désormaiset que vous serez capables de raconter pour quelles raisons je vous ai tous abandonnés. N'hésitez pas à me poser quelques questions si vous le souhaitez. Vous pouvez également me demander mon rapport... De toute façon, il est fort probable que je vous écrive d'autres articles à ce sujet ces prochains temps. Ma situation risque de pas mal bouger, et ça pourrait faire évoluer un petit peu mes fonctions.

C'est tout, je vous fais de grosses bises, et vous informe que j'ai à nouveau des puces dans ma maison.

Sylv

dimanche 15 janvier 2012

Faculté

Bonjour tout le monde!

Je profite d'un petit peu de temps libre pour un nouvel article. Celui-ci ne sera pas très long. Ca fait un moment que je voulais vous parler de l'université, je n'avais pas trouvé le temps (ni le courage d'ailleurs). Alors merci d'accueillir la star du post dont le nom dépote pas mal: Kwame Nkrumah University of Science and Technology.
Je me contenterai dans cette article de vous faire une présentation rapide, en vous expliquant un petit peu plus le côté "académique" de l'université. Un article suivra pour vous expliquer la partie "résidentielle" et publique du campus...

Le Ghana possède en tout 5 universités publiques, 3 situées le long de la côte (Accra – Winneba et Cape Coast) et 2 à l'intérieur des terres (Tamale et donc Kumasi). Ce chiffre, bien que peu impressionnant, est tout de même assez élevé en comparaison avec les pays voisins et même le continent africain où certains pays se contentent d'une seule et unique université au sein de leur capitale... La spécificité de l'université de Kumasi est qu'elle est la plus réputée du pays.
Mais après cette petite présentation succincte, revenons sur l'université qui nous intéresse: KNUST (prononcer "kèniouessti" pour avoir la classe!)

Située à l'est de Kumasi, à environ 8km du centre ville, sur la route d'Accra, l'université s'étend sur une surface d'environ 20 hectares et est installée en longueur d'ouest en est. J'avais rapidement abordé dans un article précédent la congrégation de l'université à laquelle j'avais assisté il y a de cela quelques semaines, c'était pour célébrer ses 60 ans. Autant vous dire que c'est pas vraiment récent..
Mais avant de commencer à vous expliquer l'organisation de la faculté en détail, mettons d'abord une petite info au point: L'université française est un lieu de travail, où on ne fait QUE travailler (ahahah, la bonne blague), les universités ghanéennes (qui s'appuient sur le système anglo/américain) sont des lieux de vie à part entière, et je peux largement en témoigner. Bien entendu certaines parties de la fac n'ont pas grand chose à voir avec les études supérieures... Vous allez comprendre!
Le campus est plus ou moins composé de 3 parties: à l'ouest se trouve toute une partie résidentielle avec le quartier des professeurs (dans lequel je vis et dont je parlerai dans un futur article) et quelques cités U (j'y consacrerai un article entier prochainement). En se décalant vers l'est, après avoir passé le "bush" (petite forêt tropicale qui livre parfois des crocos dans les jardins), on se retrouve enfin dans la faculté. Celle-ci contient évidemment la grande majorité des bâtiment éducatif. Mon bureau se trouve d'ailleurs dans cette zone. En continuant vers l'est, on se retrouve dans une nouvelle zone résidentielle. De la même manière que dans mon quartier, les grandes maison se mêlent aux cités U. Je connais très peu cet endroit, c'est tout juste si j'y ai mangé une ou deux fois... Vous n'imaginez pas, mais c'est assez loin, d'autant plus que le problème de cette université est qu'elle ressemble bien à un grand huit, qui monte et qui descend sans cesse.

Alors voilà, pour l'organisation générale du campus. Concentrons nous si vous le voulez bien, sur la faculté. Alors qu'en France, les hippies de la fac de lettre fument leurs pétards sur les pelouses de leur université en se foutant de la gueule des trous du cul de la fac de science (stéréotype bien entendu...), l'organisation est totalement différente ici. KNUST, bien qu'elle soit une université en majorité scientifique et technologique (d'où son nom), propose absolument TOUS les enseignements possibles et imaginables. D'une certaine manière, au sein de la faculté se trouvent plusieurs universités (college) chacune spécialisée dans un domaine. On peut en dénombrer 6, que je ne saurai exactement vous citer et qui se côtoient dans la même zone géographique. Le college of science (où je travaille) se trouve à 5 minutes à pied du college of art and social science qui lui également se trouve non loin du college of engineering etc... Ces college sont dirigés par des "provosts" qui ont en quelque sorte le même rôle qu'un président de fac de science en France. Ensuite, c'est assez simple, puisque comme en France, chaque college est divisé en départements spécifique... Le college of science possède par exemple le départment of chemistry, department of biology, avec bien évidemment un chef de département.
Mais il faut tout de même bien quelqu'un pour contrôler tout ça! La haute hierarchie de l'université est composée de 4 personnes hyper méga importante:
Le Chancellor: C'est la personne la plus importante de l'université, mais c'est surtout un titre honorifique puisque c'est le roi Ashanti Otumfuo Osei Tutu II (je vous expliquerai) qui a ce statut.
La personne qui s'occupe réellement de la gestion de l'université est bien entendu le Vice Chancellor, que je n'ai pas encore rencontré... à mon plus grand malheur.
La fonction de vice chancellor étant bien entendu très importante, le pro Vice Chancellor (adjoint) que nous avons rencontré plusieurs fois (et que vous avez vu en photo sur le lien que je vous avais donné), est également là pour chapeauter le tout.
Pour terminer, nous trouvons le registrar, qui est un poste que je ne connais pas, mais qui a l'air très important... Disons que c'est un petit peu comme un secrétaire général.

Voilà, vous en savez désormais un petit peu plus à propos de la faculté, j'espère que vous avez compris l'organisation du truc, c'est plutôt difficile à capter au début... Dans un prochain article j'essaierai de vous expliquer plus en détail l'organisation du campus à travers ses quartiers résidentiels et toutes les commodités qui peuvent se trouver sans même avoir besoin de sortir du campus.

Je termine cet article en vous donnant une petite information: J'ai reçu quelques mails de gens qui me disent qu'ils ne comprennent absolument rien de qui vit dans ma maison. Alors petite mise au clair:
Joelle, qui était ma prédécesseur, est désormais partie depuis 1 mois.
Malam, son mec, a lui quitté la maison il y a de cela 2 semaine
Céline, une étudiante aux beaux arts de Paris, et dont je ne vous ai pas encore parlé, a rejoint ma maison et est désormais ma colocataire jusqu'à juin prochain.
Marie, ma collègue, vit dans une maison à environ 500m de chez moi avec Brice son copain qui est ici pour des vacances...

J'espère que c'est un petit peu plus clair désormais.

Des bises à tout le monde!

Sylv

PS: Je me suis longtemps interrogé (ce message est écrit depuis 5 jours...) sur la nécessité de vous joindre des photos à cet article. J'en ai conclus que ça n'avait pas réellement d'intérêt. Par contre, les autres articles sur KNUST auront eux des photos bien évidemment!

Des gros bisous

mercredi 4 janvier 2012

L'harmattan

Tiens! Aujourd'hui, on va parler des maisons d'édition!! Vous avez bien entendu tous déjà vu ce mot sur la tranche d'un livre que vous lisiez, et ce terme était, avant mon départ, essentiellement destiné à cet éditeur. Par contre, l'Harmattan au Ghana n'est pas un vecteur de culture et de connaissance, mais bien un vecteur de brume et de rhumes... Explications:

Vous savez évidemment tous où se situe le Ghana. Actuellement en me dirigeant vers le nord, je tomberais sur la savane burkinabaise, avant d'arriver assez rapidement dans le Sahara.
Bien que je connaisse encore pas le Sahara, je suis sûr d'une chose: Actuellement, le vent souffle du nord vers le sud, balayant le sable et la poussière qui constituent cet immense désert. Ce vent bien entendu, ne s'arrête pas à la frontière avec la savane, puisqu'il continue, et descend encore jusqu'à arriver dans les pays du littoral, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, pour ne citer qu'eux.
Alors quelle conséquence à ce fameux vent (l'Harmattan, vous l'aurez compris) sur la vie de ces habitants, et donc, bien entendu sur ma vie?! Et bien pas mal de choses figurez-vous!

J'ouvre les yeux le matins et mange mon petit dej' sur la terrasse tout en admirant ce que je vois de mon jardin. Car le soleil a beau être levé depuis maintenant presque 2 heures je n'y vois pas grand chose! La faute à cette fameuse poussière qui vient créer comme un brouillard dans le paysage kumasien. Le soleil ne perce rien avec ses rayons, nous laissant nous balader dans un décor digne d'un film de Tim Burton lorsque le héros se promène dans une forêt mystérieuse. Il arrive même parfois qu'une minuscule bruine nous permette de ne pas avoir trop chaud! En tout cas, les photos pourront témoigner, il est sûr que le paysage n'est pas aussi dégagé qu'à d'autres périodes de l'année. C'est également la raison pour laquelle, lors de notre article sur l'expédition au lac de Bosumtwe, il était impossible de distinguer l'autre côté du lac!!

Outre la visibilité, cet Harmattan a de grandes conséquences sur le climat. En arrivant à Kumasi, il a bien entendu perdu toute sa force, et n'a plus de vent que le nom. En tout cas, il nous rappelle tout de même qu'il vient du Sahara. Les journées en ce moment sont plutôt chaudes, comme d'habitude, mais elles sont également sèches! Personnellement, je découvre plus ou moins ça, et je me rends facilement compte que l'humidité est une sacré plaie!! Lorsque vient la nuit, cette chaleur se dissipe petit à petit, laissant place à une fraicheur nous obligeant même à dormir sous un drap, voire à mettre une petite laine avant de nous coucher. Rassurez-vous, le moment de la neige au Ghana n'est pas encore arrivé! Il fait peut être 20 degrés lorsqu'il fait frais!

Déjà que ma maison souffre, elle souffre d'autant plus avec l'Harmattan, mais c'est surtout les balais et les serpillières qui trinquent, car bien évidemment, tout est recouvert d'une petite poussière légère... Et les être vivants ne sont bien entendus pas épargnés, puisque actuellement la douche est peut être le meilleur moment de la journée. Et même lorsque vous portez chaussettes et chaussures fermées, rien n'y fait, vous aurez l'impression d'avoir marché pieds nus dans la terre pendant toute la journée.
L'hygiène est une chose mais vous imaginez très bien que vivre dans un univers poussiéreux comme celui-ci (même si le brouillard tombe pendant la journée) n'est pas extrêmement bon pour la santé, et cela peut provoquer quelques problèmes mineurs avec des symptômes aussi divers que: des quinte de toux assez fabuleuses, les lèvres qui se fissurent ou encore la très désagréable sensation que notre narine est pleine de croutes, un peu comme lorsqu'on vient de saigner du nez et que le sang sèche (je sais, c'est peu dégueu, pardonnez moi!). Nous, européens, avons peut être plus l'habitude de lutter contre les rhumes, mais ici ce n'est pas le cas, et beaucoup de gens s'apprêtent à être enrhumés pour les 2 prochains mois...

C'est ainsi, on fait avec, et on se rassure en se disant que si on ne devait pas subir cette poussière, on aurait encore plus chaud, et puis, entre 35° poussiéreux, et -5° sains... mon coeur balance! En tout cas, une chose est sûre, si vous êtes asthmatique et que vous souhaitez venir me voir entre fin décembre et début mars, prenez des bombonnes de ventoline. Vous en aurez sûrement besoin!

Des gros bisous à tout le monde, en vous souhaitant mes meilleurs voeux de bonheur et de réussite. Cela fait désormais un peu plus de 2 mois que je suis parti.

A bientôt!

Bisous