lundi 30 juillet 2012

Le sommet du voyage.

Grimper le mont Klouto n’était que l’échauffement, l’apéritif, par rapport à ce qui nous attendait le lendemain, car ce n’était plus une simple montagne, mais bien le plus haut sommet du Togo : le mont Agou, à quasiment 1000m d’altitude.
Comme prévu, Selom nous a retrouvé avec Paul devant notre hôtel le matin, et nous sommes partis en moto, encore une fois, en direction du mont Agou qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de Kpalimé. J’ai d’ailleurs profité que c’était la dernière fois que nous prenions la moto pour faire quelques photos.






Après la pause au marché pour acheter de quoi se nourrir pendant la marche, nous sommes arrivés au village au pied de la montagne. Nous avons laissé là la moto de Selom, et Paul nous a abandonnés. Il ne restait plus que nos jambes désormais. En haut, le sommet était caché par les nuages, et en général, quand on ne voit pas le bout, c’est que c’est quand même haut ! Nous avons entamé la montée par la route, avant de couper par un chemin beaucoup plus pentu, mais aussi beaucoup plus court ! Suite à la visite de la veille, Selom n’avait pas grand chose à nous montrer, tout juste quelques plantes que nous n’avions pas vues. Nous avons découvert pour la première fois le Baobab, et l’avocatier. De temps à autres, on se permettait tout de même une petite pause pour se rafraichir. Heureusement, le temps était plutôt couvert, et il ne faisait pas si chaud. Nous quittions de temps en temps le chemin pour retrouver la route, puis couper à nouveau un petit peu plus tard. Après environ 1h de marche, premières traces de civilisation, nous avons traversé un village. Ce village avait quelque chose d’un peu surréaliste, des maisons bâties en matériaux naturels (toujours cette couleur ocre qui définit vraiment bien l’Afrique !) et organisées en terrasse. Photoooooooos !










Evidemment, dès notre entrée dans le village, le bruit a vite couru que des « yovos » (blancs) étaient là, et à chaque terrasse que nous passions pour accéder à la supérieure, un petit groupe de 4 ou 5 enfants nous accueillaient en nous chantant une comptine apprise à l’école : « yovo ! yovo ! Bonjour ! Ca va bien ? Très bien ! merciiiiiiiiiiiii ! ».

Après la traversée du village, nous avons retrouvé notre bonne vieille forêt et avons continué notre ascension encore et encore. Au bout d’un moment, le panorama commençait à se voiler doucement, nous avions atteint les nuages, mais le sommet n’était pas encore là. C’est au bout d’environ 2h30 de marches que nous sommes finalement parvenus à Kebo-Dogbadji , le village quasiment au sommet du Mont Agou. Comme dans le village précédent, nous avons été accueillis par les chants des enfants, avant de nous installer tranquillement sur la « place » du village, pour se reposer, et prendre des photos.









Selom a alors sorti toutes les provisions achetées le matin même au marché et nous a préparé une grande salade d’avocats, accompagnés de sardines, de tomates et d’oignon. Après plus de 2h de marche, ça fait quand même du bien, et puis, la corbeille de fruit de Lomé porte bien son nom ! Les avocats étaient délicieux ! Nous avons mangé à côté d’un groupe d’enfants qui nous dévisageaient et s’amusaient à côté de nous, puis c’était au tour d’un homme d’un certain âge de venir papoter un petit peu avec nous. C’était un peu du genre bavard ce monsieur, et il n’a pas arrêté de nous tchatcher sur tout et n’importe quoi, mais en gros, son discours était le suivant « vous êtes mes copains, on veut vous inviter encore dans notre village ». Après un moment de blabla, le monsieur disparaissait quelques temps, puis revenait au bout de 10 minutes pour papoter à nouveau. Lorsqu’il a réapparu pour la dernière fois, il portait une plante qui nous était destinée et que nous avons bien sûr acceptée avec plaisir, en se demandant tout de même si on pourrait la ramener. Disons qu’en trotro, l’espace est quelque chose d’assez précieux mais c’est quand même un cadeau, et puis, il s’agit d’une plante qui, lorsqu’on en mâche les branche, nettoie les dents !

Une fois que l’appareil photo avait bien fonctionné, que le repas était terminé, et que tous les restes et autres pelures avaient été dévorés par les chèvres du village, nous avons repris notre marche, mais dans l’autre sens cette fois. C’est moins haut, c’est plus rapide, mais finalement, descendre une montagne, c’est pas moins crevant !
Et dire que certaines personnes dans les villages que nous avons traversés, font régulièrement ces marche ! On a d’ailleurs suivi pendant quelques centaines de mètres 2 dames qui descendaient par le même chemin que nous, elles avaient la tête chargée, mais elles allaient bien plus vite !
Nous avons traversé à nouveau le village au milieu de la montagne. Arrivés en bas c’éta it d’ailleurs très drôle car encore une fois, sur chaque terrasse les enfants chantaient la même chanson, mais cette fois, on pouvait avoir une vue globale de chaque maison d’où quelques petites têtes sortaient pour chanter en notre honneur.
Nous avons terminé notre descente tranquillement, rien n’a été à signaler pendant cette marche, mis à part le « ziiiiip…. Bouuum » de Caro sur un gros rocher. Plus de peur que de mal, heureusement !

Une fois au village de départ, nous avons repris la moto pour rentrer à Kpalimé en faisant un petit crochet par une « usine » de production d’une algue qui s’utilise comme complément alimentaire et qui s’appelle Spiraline. Malheureusement, la visite n’était pas des plus intéressantes.

Comme la veille, notre arrivée à Kpalimé a été une grande satisfaction, il nous restait quelques achats à faire (tissus, lampes), et nous pouvions quitter le Togo tranquillement ! Le lendemain, le Ghana nous accueillera une nouvelle fois, pour un long moment à priori puisque nous n’en sortirons pas avant noël.

Voilà pour aujourd’hui, le prochain poste sera le dernier de notre excursion, et vous verrez, il s’en est passé des choses !

On vous embrasse

Sylv et Caro.

samedi 28 juillet 2012

Kpalimé !!

Mercredi 18 juillet, nous emballons une nouvelle fois nos affaires. Il est l’heure de quitter Lomé et de rejoindre la prochaine et avant dernière étape du voyage : Kpalimé.
Cette petite ville togolaise se situe à environ 2h de route de Lomé, en direction du nord ouest et évidemment, pour nous y rendre, le trotro était la meilleure solution. Après l’habituel « ride » en taxi moto, pour aller à la station, nous voilà rapidement embarqués dans un trotro. Pour la première fois depuis que nous sommes partis, mon sac de voyage ne sera pas à mes côtés pour le trajet, mais sur le toit du véhicule, à côté des sacs de riz que les mamans rapportent à la maison. Il faut dire qu’on ne m’a pas trop donné le choix pour le mettre là-haut…
Les environs de kpalimé changent réellement de ce que nous avions pu voir jusqu’à présent. Les montagnes et forêts denses ont pris la place du paysage que nous voyions depuis notre départ : bord de mer et cocotiers. Le voyage a d’ailleurs été très agréable, Caro a eu l’occasion d’apprendre le langage des signes avec une vieille dame qui parlait autant le français que nous parlions l’ewe.
Kpalimé est réputée pour plusieurs raisons au Togo. Elle est appelé « la corbeille de fruit de Lomé » car c’est de cette zone que viennent la majorité des fruits et légumes vendus sur les marchés de la capitale. On connaît également cette région car c’est la plus montagneuse du Togo, et celle dans laquelle se trouve le plus haut mont du pays.
A notre arrivée, nous avons rapidement pu apprécier le calme et la tranquillité de cette petite ville, faut dire que Lomé, comme Accra, n’est pas vraiment de tout repos ! Sitôt nos affaires à l’hôtel nous sommes repartis en vadrouille d’abord pour manger dans un petite cabane où une grosse dame servait du riz et de la pâte de maïs (photo suivante), puis pour nous balader. Par contre, cette fois ci, nous étions accompagnés, car nos amis de Lomé nous avaient conseillé un guide que nous n’avons pas manqué d’appeler pour réserver les 2 jours ! Découvrir seuls aurait été beaucoup moins intéressant.



La première étape de cette après-midi a été le marché de kpalimé. Calme lui aussi pour cette journée. Nous avons profité de la présence d’un « connaisseur » pour poser tout un tas de questions sur les différents légumes qui occupaient les étals, la manière de les cuisiner, ou encore les épices. Selom, notre guide, a été super tout le long et a bien réussi à combler nos lacunes. Suite au petit tour en ville, nous sommes partis sur la première montagne que nous voulions voir : Le mont Klouto. Selom vient d’un petit village au milieu de cette montagne, et qui s’appelle Kouma Konda. C’est d’ici que vient l’association dont il fait partie, et une grande partie de la visite se situe d’ailleurs dans le village. La première partie de l’ascension de la montagne s’est faite en moto, Caro a d’ailleurs fait connaissance avec Paul, son chauffeur qui nous a accompagnés tout le long de notre séjour. A partir de l’entrée du village, nous nous sommes arrêtés et avons fini l’ascension à pied. Pendant ces 2h de marche pour rejoindre les hauteurs, c’est un festival d’explications en tout genre qui s’est donné à nous. Selom nous a présenté et montré un grand nombre de plantes et autres fleurs, nous expliquant leur utilité et leurs vertus médicinales. La visite était également très axée sur les pigments naturels, et autres « sève qui dessine »… Caro s’est vite retrouvée avec un palmier tatoué sur la peau et réalisé à base de sève d’un arbre et de charbon de bois. Et nous avons rapidement eu les lèvres oranges, colorées par une autre plante fameuse pour ses pigments naturels. Allez, vous avez l’autorisation de voir ça.











Pendant cette visite encore, toutes nos questions ont trouvé une réponse, et nous avons pu apprendre enfin certaines choses sur des plantes que nous voyons pourtant chaque jour dans le jardin. L’ascension s’est poursuivie, et alors que nos jambes devenaient lourdes, le sommet est apparu, et une fois le sommet atteint, le panorama a arrêté de se cacher. Devant nous s’étendait l’extrême ouest du Togo, et au loin, le Ghana. On pouvait même distinguer le lac Volta au fond. Regardez par vous même





Nous avons également rencontré quelques amis de Selom qui nous ont montré des insectes qu’ils avaient capturé dans la journée. Des photos viendront, dans un autre article… J’en garde sous la pédale.
Je ne sais pas si en nous voyant arriver en haut, le soleil a pris peur et a décidé de redescendre se coucher, ou si c’est simplement parce qu’on est arrivés au bon moment, mais en tout cas, nous avons eu le droit à la première partie du coucher de soleil vu du sommet, c’était pas dégueu, la preuve en image !







Nous sommes malheureusement descendus avant qu’il ne se couche vraiment car il fallait rentrer avant la nuit. Au point de départ, Paul nous attendait assis fièrement sur sa moto, mon chauffeur, par contre, n’avait pas pris la peine de revenir me chercher. Tant pis, les 25 minutes de route qui mènent à Kpalimé se feront à 3 sur la moto ! Le soleil est couché et j’avoue que pendant le trajet, il a fait plutôt frisquet, c’est pas trop désagréable comme sensation, surtout quand c’est pas très long !

Nous sommes arrivés à l’hôtel, fourbus, mais satisfait de notre après midi, et après le petit repas au restau (3 coupures d’électricité le temps du repas !!!), nous n’avons pas tardé à dormir, il fallait relaxer un peu nos jambes, le lendemain allait être encore plus physique !
Mais ça, on en parlera plus tard si vous le voulez bien, le clavier de mon ordi est fatigué.

A très bientôt

Sylv et Caro

vendredi 27 juillet 2012

Lomé J2

Il y a de cela quelques décennies, une apparition a eu lieu non loin de Lomé. Au beau milieu d'un lac, sur une barque, plusieurs personnes ont affirmé avoir vu la vierge apparaître.
Cette histoire est encore bien connue au Togo, les photos prises de l'apparition ont été, il paraît, authentifiées et quelques années plus tard, le saint père Jean Paul II s'est même rendu sur place au milieu du lac, puis dans le village à proximité pour marquer l'événement.
Bien loin de nous l'idée d'effectuer un pèlerinage dans ce coin, d'autant que nous n'étions pas au courant de toute l'histoire avant d'arriver dans le village en Question.

La nuit chez Ben s'est tout à fait bien passée, malgré, mais on a maintenant l'habitude, le fait que la famille se soit levée relativement tôt (6h) et que nous n'avons pas pu pousser notre nuit beaucoup plus loin. Après les préparatifs matinaux obligatoires, nous sommes partis, en compagnie de Ben, pour nous rendre à la station de taxis. Cette fois, c'est une voiture qui nous a conduits à notre destination finale : d'abord le Lac Togo, puis ensuite le village appelé Togoville (original n'est-ce pas?). Il y a tout de même 45 minutes de routes entre Lomé et le lac, c'était plus simple en moto.
Pendant le trajet en taxi, j'ai pu retrouver les position acrobatiques qui était les miennes à Bangui puisque comme en RCA, un taxi normal accueille 6 passagers (4 derrière et 2 devant) en plus du conducteur. Rassurez vous, quand les autres passagers ne sont pas énormes, ça rentre aisément... presque aisément en tout cas.

Les 45 minutes de routes sont passées vite, la route, qui mène jusqu'à Cotonou est plutôt bonne, et nous arrivons finalement au lac. Sur la berge, deux petites barques attendent les visiteurs. Il faut savoir qu'il est possible de se rendre à Togoville par la route, mais c'est beaucoup plus long qu'en traversant le lac. Après quelques minutes d'attente pour que la barque puisse accueillir un nombre correct de passagers, nous sommes les seuls touristes. Nous avons finalement levé la voile en direction de Togoville, qu'on pouvait distinguer au loin. Le lac est immense, on en voit difficilement le bout, d'autant qu'il se poursuit au loin derrière les terres. Nous avons bien regardé, mais malheureusement, pas d'apparition pour nous, par contre, on n'a pas eu besoin de chercher bien longtemps pour voir tous les filets de pêche installés sur le lac. Quelques photos du lac ? Bien entendu !!







Après la petite demi heure de navigation, la berge de Togoville nous ouvre les bras. Au bord de l'eau, un guide, qui fait partie de l'association de préservation de Togoville nous accueille pour nous montrer un peu le village, et en premier, l'église !! Evidemment ! Cette église était plutôt jolie, et avait la particularité de raconter sur différentes scènes peintes sur les murs, les aventures de « martyrs » ougandais, tués parce qu'ils s'était convertis au christianisme. Hors de l'église, une sorte de grand autel (je sais pas comment ça s'appelle, pardon) avec une fresque représentant l'apparition qui a eu lieu sur ces terres. Voyez par vous même.








Suite à ça nous déambulons dans le village pour découvrir différentes choses que le guide nous montre. Le village est très sympa, plutôt propre, et les gens tout à fait accueillants. Voilà les photos.


Le guide nous explique qu'environ la moitié de la population seulement est chrétienne, le reste étant plutôt animiste. Nous avons alors pu découvrir les différents fétiches qui protègent le village. Le « mâle » et la « femelle » qui sont les protecteurs de tout le village, ainsi que les quelques fétiches qui sont eux sensés protéger un quartier bien distinct. Photos !!








Il nous a été expliqué les différents sacrifices qui pouvaient se faire dans telle ou telle situations. Rassurez vous, il n'y aurait aucun sacrifice humain à déplorer, ou il a omis d'en parler... Le reste de la visite nous a permis de voir un petit mieux le village, la place du marché était malheureusement vide, car ce n'était pas le bon jour. Chose intéressante à propos de ce marché d'ailleurs, il fonctionne par le troc, et n'accepte apparemment pas d'argent... Si on propose quelques billets, je doute que les gens refusent vraiment, mais sur le principe, ça fonctionne ainsi. 
Nous avons terminé la visite en nous éloignant un petit peu du centre du village pour allez découvrir le « palais » qui ne ressemble pas vraiment au Louvre... C'est une sorte de grande concession, mais qui ne ressemble même pas à un seul bâtiment. Le seul vestige de passé « seigneurial » du lieu : un vieux canon transformé en... étendoir ! La photo est belle, et je trouve personnellement que le symbole est plutôt sympa !




Fin de la visite, nous traversons le lac en sens inverse (toujours pas de vierge sur le lac), et après un petit rafraîchissement, de mise après 2h de visite, nous reprenons un véhicule pour rejoindre la capitale.
L'après midi n'a pas été des plus actives, nous souhaitions rapidement manger un bout avant de quitter nos hôtes et de rejoindre nos hôtes suivants (compliqué hein?!), malheureusement, les frites ont mis quasiment 1h à venir sur notre table. Après avoir mangé, mais avec un lance-pierre, nous avons finalement rangé nos affaires et quitté la petite famille, heureux de notre expérience couchsurfing, et prêts à revivre ça la prochaine fois que nous partirons.

Armés de nos sacs, nous revoilà seuls à Lomé, sur des motos, en direction de la maison de l'Union Européenne. Une amie d'amis avec qui nous sommes en contact depuis mon arrivée au Ghana nous a proposé de passer notre deuxième nuit à Lomé chez elle. Nous la rejoignons puis nous rendons chez elles. Les conditions d'accueils sont carrément différentes de chez ben, et en entrant dans la maison, on se croirait en France ! La seule différence : un paon se ballade dans le jardin !
Nous mangeons ensemble le soir, un bon plat d'atchéké au menu, ça fait jamais de mal, puis nous couchons dans notre super maison 3 étoiles ! Les trois premiers jours n'étaient que l'apéro, dès demain, nous rentrons dans le vif du sujet !

De grosses bises !

Sylv et Caro

mercredi 25 juillet 2012

Voyage en terre francophone

Bonjour tout le monde !

Voilà un troisième article pour raconter la suite de nos aventures dans l’est du Ghana.

Après une nuit calme, bercée par le rythme de vagues sur les côtes ghanéennes, le moment est venu de faire nos valises et de quitter Ada Foah vers une autre destination, encore plus à l’est : Le Togo, et plus précisément sa capitale, Lomé.
J’ai beau, de mon côté, avoir passé quasiment 2 ans sur le sol africain, c’était la première fois que je passais une frontière africaine dans le simple but de faire du tourisme, c’était donc une grande première !
Je vous passe les détails du voyage, ils ne sont pas réellement croustillants. Sachez qu’il y a en gros 2 bonne heures de routes pour rejoindre Aflao, la ville ghanéenne à la frontière Togolaise. Le guide du routard en parle, je confirme, Aflao, c’est tout pourri, même pour y passer 5 minutes ! En témoigne notre arrivée dans une gare de trotro qui avait des allures de champ de boue, et les taxis moto qui arnaquent même quand ils font des courses de 100 mètres.

Après les démarches de rigueur pour passer une frontière, nous y voilà, le Togo nous ouvre ses portes ! C’est dingue comme en quelques mètre, le temps de passer une barrière imaginaire, les choses changent ! même si l’Ewe, parlé également à Ada est largement connu ici, l’autre langue utilisée est le français ! Et l’accent m’a rappelé quelques petits souvenirs, mes expressions centrafricaines me sont d’ailleurs vite revenues dans la bouche. Les infrastructures, et en particulier les routes, sont dans un sale état, un bon témoin de la différence de développement entre le Ghana et son voisin. Le fort orage qui a frappé la région l’avant veille de notre arrivée n’arrangeait pas vraiment les choses. La dernière différence, et non des moindres, concerne le moyen de déplacement. Ici, les trotros sont rares et utilisés seulement pour faire de grandes distances. Les taxis voitures sont quasiment inexistants, en revanche, et ce n’est pas le cas au Ghana, la moto est bien le moyen de transport le plus utile ! Et des hordes de deux roues rutilants se précipitent sur les routes, prêtes à tout pour dépasser les voitures qui les ennuient et les trous qui se creusent sur la route. Evidemment, alors qu’en France, il est obligatoire, le port de casque semble quasiment prohibé, par contre, les couvre chefs (bandeaux, bérets, casquettes) sont vachement nombreux ! Protègent ils ?

Lors de ce voyage, nous avions décidé de pousser l’aventure jusqu’au bout en n’allant pas à l’hôtel. Depuis un bon moment, il nous prenait l’envie d’essayer un nouveau type d’hébergement : le Couchsurfing, et nous avions trouvé un hôte appelé Adoté Ben désireux de nous recevoir.

Lomé est en fait une ville frontalière avec le Ghana, et depuis la frontière, il n’a pas été difficile d’enfourcher deux taxis moto pour nous rendre à Noukafou, le quartier de Ben, endroit pour une nouvelle nuit.
Nous nous sommes retrouvés à l’endroit convenu, et il a pu rapidement nous montrer notre lieu de couchage pour la soirée : la maison familiale, ou ce qu’on appelle dans le « jargon » africain, la concession. Loin de moi l’idée de faire un cours sur le fonctionnement familial africain, ça serait trop long, et j’y comprends moi même pas grand chose, sachez pour résumer que la maison, ou plutôt l’ensemble de petites maisons rassemblées autour d’une cour (et d’un puit) sont habités par plusieurs membres de la famille. Et à notre arrivée, nous avons rapidement pu saluer les oncles, belles sœurs, cousins, ou encore frangins et frangines de Ben. Voyez quelques photos.






Notre chambre sera celle de Ben, qui nous la laisse volontiers pour dormir ailleurs. C’est loin d’être luxueux, mais c’est loin d’être insalubre ! Une grande pièce équipée d’un lit double occupe la chambre peinte en bleu. Les murs sont un peu abîmés, mais après tout, on s’en fout non ? On est pas là pour dormir !
D’ailleurs, ne nous couchons pas ! Il est 13h et nous avons plein de choses à faire. Ben nous propose de nous accompagner sur notre activité de l’après midi : le marché des féticheurs.
Le marché des féticheurs, comme son nom l’indique, et une grande place, plus ou moins divisée en deux partie :
Les « cabinets » de féticheurs, où ils reçoivent leurs clients pour diverses raisons. De l’autre côté se trouve des étals où se vendent les articles demandés par les féticheurs pour soigner les maux. Pour expliquer plus simplement, si vous souhaitez consulter un féticheur, vous allez le voir, lui expliquez votre problème, il vous rédige un genre « d’ordonnance », vous vous rendez au petit marché pour acheter les articles, puis revenez le voir pour le soin !
La visite n’est pas très très longue, et pour être franc, elle n’est pas réellement intéressante non plus, surtout vu le prix qu’elle coûte ! Le marché est sympa à découvrir mais réservé à ceux qui ont le cœur bien accroché ! Sur des dizaines de mètres se succèdent les corps ou des parties du corps de dizaines d’animaux. Entre autre des crânes de chevaux, des têtes de hyènes, des pattes d’éléphants, des hiboux, des serpents… Voyez les photos.








C’est vrai que c’est un peu glauque, et pour être tout à fait honnête, ça pue un peu la mort là-dedans. J’ai juste connu une grande satisfaction quand j’y ai vu plein de corbeaux ! Les mêmes que ceux qui me réveillent quasiment chaque matin à la maison.

Suite à cette visite, il était encore le début d’après midi, et nous avons profité de notre temps libre pour faire mieux connaissance avec Ben et manger un bout (tiens, je vous l’ai pas présenté, voilà sa photo)




L’assiette d’Atchéké (spécialité ivoirienne) nous a fait vachement de bien ! Par contre, les espèces de soda « Youki » laissent un peu à désirer, surtout que les bouteilles font 60cl !
Ben nous a ensuite proposé d’aller voir une répétition de danses traditionnelles, et évidemment on ne s’est pas fait prier ! Une fois encore, des motos nous embarquent dans les rues de Lomé, sans que nous sachions vraiment où nous allions. Une fois arrivés, un ami de Ben est venu à notre rencontre pour nous emmener chez des gens, des amis à lui.
La concession ressemblait vaguement à celle de Ben, mais elle était tout de même moins vaste.
Comme il est de coutume en Afrique francophone, nous avons été accueillis comme des rois ! Après s’être vus offrir un verre d’alcool traditionnel (sorte de liqueur de palme) nous nous sommes vites retrouvés avec une table et un plat de boule de maïs accompagné de crabes et de sauce Gombo. Bon appétit ! Il était 17h !
Pendant ce temps, autour de nous, c’était l’effervescence. Dans la cour, les percussions se mettaient doucement en place. dans les coins, les enfants de la famille se cachaient pour nous observer tranquillement, pendant que les dames de la maison terminaient de préparer le repas, ou de s’occuper des enfants. D’ailleurs, elles n’ont pas été les seules à s’occuper des enfants, photo !!








Après une petite attente, le spectacle commence ! Les percussions se mettent à résonner, et les danseurs se déchaînent. Ils sont 4, 1 femme et 3 hommes. Ils dansent parfois tous en même temps, et se succèdent de temps en temps au rythme effréné des percussions. Derrière, au fond de la cour, les enfants, tombés dans la marmite « danse traditionnelle » depuis leur naissance, imitent leurs aînés. De temps en temps, ils empiètent sur la piste de danse, se font rappeler à l’ordre, se prennent une calbotte, puis s’écartent et se remettent à danser.
La répétition a duré environ 1h, pour notre plus grand plaisir car le spectacle était de qualité ! Et les danseurs, sous 30 degrés et 80% d’humidité, nous prouvent bien qu’ils sont en pleine forme physique !

Après la photo de groupe qui suivra, nous voilà repartis dans les rues de Lomé. Il est 19h, rentrons un peu chez Ben pour nous reposer. Là encore, après avoir passé 10 minutes dans la chambre, la petite bande des cousines et tantes nous a proposé de nous joindre à elles pour papoter. C’était un moment très agréable ! Ben a l’habitude de recevoir du monde, et sa famille est tout à fait à l’aise avec la présence d’étrangers dans sa demeure.
Après quelques heures passées avec elles (durant lesquelles notre hôte couchsurfing a disparu…) nous sommes allés boire un dernier verre avant de rejoindre notre chambre, prêts à passer la nuit, sans savoir encore si elle serait bonne.




On vous embrasse, la suite des aventures sera pour vendredi !

Sylv et Caro

lundi 23 juillet 2012

Vacances acte 2

Après cette petite soirée patriotique, nous étions fin prêts ! Prêts à démarrer au quart de tour, à voyager pendant des heures, mais surtout, surtout, à en prendre plein la vue ! Car, soyons clairs, Loin de nous l’idée d’un voyage gastronomique, encore moins celle d’une expédition tout confort avec taxi privé, le but était bien de découvrir au maximum.
Nous avons donc commencé le dimanche 15 juillet, notre première destination : Ada Foah.

Nous nous sommes rapidement rendus à « Tema Station » à Accra pour trouver un véhicule susceptible de nous emmener au lieu voulu. Après avoir quelque peu tergiversé (les gens dans le trotro en direction de Tema station se sont un peu engueulés pour savoir où nous devions prendre le véhicule) nous avons sans trop de difficultés trouvé un trotro en direction de l’est.
Et c’est parti pour un tour ! Après 5h de bus tout confort la veille, nous étions repartis pour 2h de trajet, dans des conditions un petit peu moins confortables, il faut bien l’avouer. J’en reparlerai un peu plus tard, mais vous imaginez qu’en trotro, la place pour les jambes se fait chère, les courbatures et les crampes, se font beaucoup plus fréquentes qu’avec VIP Bus.
Une fois arrivés à la jonction, il nous fallait prendre un taxi collectif en direction de l’hôtel. On prend une photo juste pour prouver qu’on était là puis arrivons au lieu voulu: Kokoloko Lodge, en bord de plage, pour y passer l’après-midi, puis la nuit.





Nous sommes finalement arrivés vers midi après 2h30 de route. Après une installation rapide à l’hôtel, nous voilà repartis ! A pied cette fois, pour découvrir un peu le coin. Ada est touristiquement intéressante car c’est une ville qui est située à l’embouchure du lac Volta. Vous ne pouvez pas le rater sur la carte, il s’agit d’un des plus grands lacs artificiels d’Afrique. Le plus grand d’Afrique de l’Ouest. Et il paraît que l’embouchure est particulièrement jolie. Nous avons donc commencé à marcher le long de la plage, nous éloignant de plus en plus de notre hôtel. Bien sûr, sur le chemin, nous avons été gratifiés de quelques paysages somptueux. On s’y habitue, mais quand même, une plage de sable fin, la mer, et au milieu, des cocotiers, ça laisse rarement indifférent ! Une pirogue de pêcheurs attendant sur la plage, c’est sympa à regarder. Voyez les photos !







Nous avons marché pendant une bonne heure, attendant avec impatience de tomber sur l’embouchure, mais nous nous approchions, nous en étions sûrs, car au fur et à mesure, alors que de l’autre côté de la plage se trouvait une grande étendue de terre, nous avons commencé à apercevoir de petites lagunes, de plus en plus fréquentes, et surtout, de plus en plus grosses. Une mention spéciale pour le petit village en bord de plage avec le petit lac intérieur et ses maisons autour. Le petit pont de bois qui permet de relier rapidement les deux berges rendait le paysage encore plus charmant ! Voyez quelques photos du village :






Après quasiment 2h de marche, nous voilà arrivés ! Nous nous asseyons un petit peu dans un grand hôtel (Maranatha Lodge) qui ressemble vaguement à un centre Club Med (musique à fond, jeunes européens de partout prêts à faire du jet ski sur le lac) pour boire un verre et manger un bout, puis nous partons en expédition vers l’estuaire. Une chose à dire : C’est loin de ressembler à ce que j’avais imaginé. C’est grand, non, pas grand, gigantesque ! on a même du mal à apercevoir l’autre côté de la berge ! Aucun doute, si l’estuaire est proportionnel au lac… waouh ! les photos parlent d’elles même





Après ce petit tour, le temps passait, et le soleil ne semblait pas réellement prêt à jouer les prolongations pour nous permettre de rentrer à pied. Peu importe ! Nous avons croisé un rasta qui semblait bien connaître le coin, et qui a appelé un ami, taxi selon ses dires, qui pouvait nous ramener à l’hôtel. Il nous attendrait : sur le petit pont de bois ! Arrivés là bas, quelqu’un nous attendait effectivement, en plein milieu du pont. Nous avons marché quelque temps dans le village composé essentiellement de cases en matériaux naturels. C’est magnifique ! Le tout accompagné des appels des enfants : « Yovo ! Yovo ! ». Eh oui, nous n’avons pas changé de pays, mais nous avons changé de langue, le Twi et ses « obronis » ont disparu des cerveaux, l’Ewe a pris sa place !
Après un petit tour dans le village, nous voilà arrivés au véhicule… qui n’est ni une voiture, ni un trotro, mais beaucoup plus petit, puisqu’il s’agit d’une moto ! Nous sommes invités à monter, à trois. Une fois bien installés, hop, on est partis pour un trajet d’un bon quart d’heure, le même que celui que nous avions fait plus tôt à pied, mais cette fois, ce n’était pas en bord de mer, mais entre les villages.
Le trajet a été particulièrement agréable, le climat se prête bien à la moto, on apprécie réellement le petit air frais que procure la vitesse. Et puis, faire de la mob, à 3, sans casque, même si c’est pas arrivé tous les jours, ça rappelle quand même des souvenirs d’ados !

Nous sommes arrivés sains et saufs à l’hôtel avec un petit peu mal aux jambes, tout de même, et avons profité d’une bonne douche (froide), et d’un bon plat avant de nous endormir en 2 minutes. Une nuit c’est important pour imprimer ce qu’on vient de voir ! Et puis, nous devions avoir la forme pour repartir de plus belle le lendemain, mais ça, c’est pour plus tard


On vous embrasse

Sylv et Caro.