dimanche 16 décembre 2012

Mes chers lecteurs bonjour.

Cet article est un peu particulier puisqu'il s'agit probablement du dernier sur ghana-mbi avant l'année 2013. La plupart d'entre vous est déjà au courant, nous rentrons quelques temps au bercail le week-aend prochain, et nous ne reviendrons au Ghana que le 10 janvier. Une chose est sûre en tout cas, revenir va nous faire beaucoup de bien !!
Quoiqu'il en soit, nous sommes encore ici, et le premier semestre de l'année universitaire touche à sa fin, amenant dans son sillage des centaines de copies à corriger et des étudiants en panique parce qu'ils ont raté leurs examens (ou qu'ils ont oublié qu'ils en avaient un...).
Je me suis rendu compte avec un petit peu de recul que, même si je travaille depuis mon arrivée à l'université, je n'ai finalement que très peu parlé du système universitaire ghanéen. J'ai expliqué l'organisation spatiale et hiérarchique de la fac, mais pour le reste, vous ne savez (encore) rien, même si ça ressemble un petit peu au système français.

Ici, la grande différence avec la France réside dans le fait que pour obtenir son bachelor (licence) il faut étudier pendant 4 ans. Il y a donc une année supplémentaire pour le premier diplôme. Les masters et doctorats, eux, suivent la même logique qu'en France.
Lorsque vous arrivez à la fac au Ghana, vous postulez dans les départements qui vous tentent le plus, sachant que c'est en général votre note au bac qui définira votre « affectation ». Autrement dit, en prenant un cas concret, si vous vous êtes vautré en géo lors de l'examen final, inutile d'espérer accéder à la licence de géo. Finalement, déjà dès l'entrée, une petite sélection s'opère, même s'il est quand même plutôt fréquent que les étudiants s'inscrivent d'eux mêmes dans les matières qu'ils réussissent le mieux.
En France, les études universitaires sont très spécialisées, vous avez décidé de faire de l'histoire ? Vous mangerez de l'histoire à longueur de temps, et seules quelques options vous permettront de varier les plaisir. Ici, les cursus sont obligatoirement doubles. Tous les étudiants suivent donc 2 cursus dans les mêmes études (un « major » et un « minor »). Le volume horaire de chacun de ces programme est identique, c'est au niveau des crédits (coefficients ) que la différence se fait.
Les étudiants doivent également, pendant 1 semestre dans leur licence (quand ils le souhaitent) suivre le « VC course » qui sont des cours de sport ou des cours artistiques (danse traditionnelle, drumming, peinture). Je trouve personnellement que c'est pas une mauvaise idée !

L'année universitaire démarre mi-aout avec l'arrivée des « continuous students » (tout le monde sauf les premières années). La fin du mois est en général réservée à l'inscription administrative des étudiants qui courent de partout pour s'inscrire dans leur département et leurs différentes option. Du côté des profs, c'est le calme avant la tempête, le semestre va bientôt commencer !
Début septembre, c'est parti pour 12 semaines (théoriques) de classe. Comme à l'université française, les emplois du temps ne sont pas les plus chargés du monde (entre 15 et 20h par semaine). Mi-septembre, les « freshers » (1ere année) arrivent, avec les yeux écarquillés par la taille du campus. Si j'étais le VC, j'obligerai toutes les premières années à avoir une boussole dans la poche pendant leurs 2 premières semaines à la fac...
Deux semaine d'inscriptions (où c'est un peu l'anarchie, il faut l'avouer), et les freshers rejoignent leurs aînés dans les salles de classes à partir de début octobre, le semestre a réellement démarré... sur un rythme plutôt coolos, les centres de ressource sont plutôt fréquentés, toujours par les mêmes étudiants, comme en France en fait.
A partir de fin octobre, la première période d'examens arrive, et la première vague de stress s'empare de la fac, c'est les « midsem » (midsemester), qui comptent en général pour 30 % de la note finale du semestre. J'ai été très surpris l'an dernier en me rendant compte qu'une fois les midsem passés, beaucoup d'étudiants ne vont plus en cours... Ils semblent considérer qu'ils ont eu leur dose et qu'ils pourront avoir leurs exams finaux sans soucis... Ainsi soit-il.
Après les 2 semaines de midsem on repart pour quelques semaines de cours qui se concluent par les exams finaux (fin novembre), qui comptent pour 70 % de la note finale du semestre. Bizarrement, les centres de ressources se remplissent à ras bord à partir de début novembre, et tout ceux qui ont rien foutu depuis septembre travaillent comme des fous... Ah, en fait, ça change pas par rapport à la France ! Ah si ! Y a un truc qui change : les centres de ressources ne sont pas les seuls à voir leur fréquentation augmenter, les étudiants ghanéens sont très pieux, et certains préfèrent prier plutôt que réviser, les églises font le plein !!

Fin décembre, les exams sont terminés, et les étudiants se ruent hors de la fac, les vacances arrivent, il faut surtout pas manquer la moindre seconde ! Les profs empilent les copies sur leur bureau et se penchent avec attention sur les travaux de leurs étudiants (ou refilent les copies à d'anciens étudiants pour qu'ils le fassent à leur place). Ici, de toute manière, quasiment tout le monde réussit son année, et celui qui se rate a eu de gros problèmes de santé en général. Chez nous, et vous serez peu nombreux à me contredire (j'espère), avoir 14/20 à la fac est déjà un bon résultat, des notes comme 18/19 sont quasiment inatteignables ! Ici, c'est le contraire. Comme l'a dit ma patronne il y a peu : « ici, pour les midsems, il faut considérer que ceux qui ont moins de 23/30 sont des nuls ». C'est un peu vrai pour être honnête, et pour moi, c'est vraiment bizarre !

Mi-janvier, tout le monde reprend, et c'est reparti ! De janvier à mai, c'est le même rituel : 1 mois et demi très calme, 2 semaines de pression, environ 2 semaines de total relâchement, puis à peu près 3 semaines de stress et de travail pour 2 semaines d'examens qui décideront si oui ou non vous passez en année supérieure, ce qui ne devrait pas être mis en doute.

Mi mai, tout est terminé et les étudiants font leurs bagages pour de vrai cette fois-ci. Peu à peu, le campus qui accueille pendant 9 mois presque 40000 étudiants se vide pour ne devenir qu'une ville fantôme. Ils reviendront en août pour la même mascarade. A l'Université de Kumasi, ça fait 60 ans que ça dure, et apparemment, personne ne s'en lasse !!!


C'est tout pour cette fois, parlons un peu pokitique, les élections sont désormais passées, et se sont déroulées dans le calme. Le président sortant qui avait remplace Atta Mills à sa mort (Mahama) a été réélu avec 50,7 % des voix et il n'y aura donc pas de 2ème tour. Son opposant (Akufo Addo) conteste les résultats et fait intervenir la justice dans l'histoire... Apparemment, ça n'aura aucune influence puisque la communauté internationale a accepté ces résultats et que les élections se sont assez bien passées pour que l'on ait pas de doute sur l'identité du vainqueur. Il est un peu mauvais perdant Akufo Addo.

De grosses bises, en attendant de vous voir en chaire et en os dans 1 semaine.

Sylv et Caro.

dimanche 2 décembre 2012

30 millions d'amis

Bonjour à tous.

Aujourd'hui, nous avons décidé de partager avec vous un article un petit peu particulier. Ghana mbi se passera cette semaine de paroles inutiles, et de textes de plusieurs pages, pour partager avec vous une foule de photos.
Depuis 1 an que je suis ici, j'en ai fait des rencontres ! Des étudiants, des profs, un ambassadeur, des présidents d'université, des commerçants... Bref, un paquet de monde ! J'ai également fait d'autres rencontres, moins constructives, certes, mais parfois plus faciles à photographier.
Ils nous ont fait rire, ils nous ont foutu la trouille, ils nous ont fait halluciner, on les a chassés, tués, observés, nourris, et chaque fois, finalement, la seule chose qu'il nous reste, c'est une ou deux photos sur un ordinateur. Allez, j'arrête de parler, profitez.


Des fourmis combattantes, petites mais douloureuses quand elles vous accrochent.



Leur maison.



Un truc qui vole?



Une termitière, jolie non?



Une araignée d'assez gros calibre.



Le papillon militaire.



"El Boliviano" l'ai-je surnommé.




Scarabées Porte bonheur?



Quelques papillons:










Encore quelques autres amis mais un peu plus gros.



Un oiseau



Un crocodile qui aimerait bien manger la photo précédente.



Une chèvre affamée.


Mais surtout n'oublions pas nos amis les chiens.
Abena notre chienne.




Et ses petits qui ont fait craquer beaucoup de monde.







Pour finir Collier que nous avons gardé jusqu'à 4 mois, gros mangeur de riz et gros crado.


Bisous

Sylv et Caro.