dimanche 23 septembre 2012

Un peu d'économie ...


Salut tout le monde.

Allez, commençons aujourd'hui comme d'habitude : passons du coq à l'âne ! Après le super article de la semaine dernière sur les bonjour ghanéens, parlons un peu économie ! C'est important l'économie ! Surtout à cause de la crise ! Les gens s'y connaissent tous maintenant !
Une fois n'est pas coutume, cet article sera surtout destiné aux gens qui vont un jour se rendre au Ghana, ça peut leur donner une bonne idée de budget « dépenses ». Pour les autres, ça peut vous donner une petit idée des prix pratiqués ailleurs, et, vous vous en doutez, le prix de certains produits changent vachement entre la France et le Ghana.

Commençons par le commencement. Ici, la monnaie utilisée est le Ghana Cédi (GHC). Le taux de change par rapport à l'euro est d'environ 2,40, dépendant évidemment des fluctuations de la bourse. 1 euros = environ 2,40 cédis. Les centimes de cédis sont les pèséwas. La monnaie a récemment changé, et il arrive que les vendeurs utilisent encore l'ancienne. Un peu comme avec l'ancien franc, les GHC étaient moins forts, donc les prix beaucoup plus hauts. Quand on m'annonçait un prix de 7000GHC pour un paquet de biscuits, je tirai la gueule ! Maintenant j'ai compris ! Il suffit d'enlever 4 zéros ! Ca donne finalement 70 pésèwas ! Beaucoup mieux, et beaucoup plus abordable !
Le terme « Ghana » est une autre manière de parler de cédis. Les vendeurs demandent souvent « 3 ghana ». On comprend à force.

Alors, évidemment, nous achetons la grande majorité de nos produits au marché. Pas le méga marché central, mais le marché de « Tech junction », à côté de l'université. C'est assez proche de la maison, et on y trouve quasiment tout. Le reste s'achète à la zone commerciale de la fac. De temps en temps (environ 1 fois par mois), on se fait un petit plaisir et on va au supermarché d'importation pour prendre quelques incontournables introuvables ailleurs.
Au marché, sur les étals, les fruits et légumes sont souvent vendus soit à l'unité, soit exposés en petits tas. On achète le tas pour un prix rond. Allez, commençons un peu la liste des trucs qu'on achète très souvent. Ca vous donnera aussi une idée des produits disponibles ici.

Tomates : 4 ou 5 pour 1 cédis
Petits poivrons verts : 2 ou 3 pour 1 cédis
Oignons : 4 ou 5 pour 1 cédis
Avocats : selon la taille, ils oscillent entre 0,70 et 2 GHC.
Choux fleurs : 1 cédis le tout petit choux fleur
Carottes : 1 cédis les 4
Patates : 5 cédis le kilo (assez cher quand même!)
Petites bananes locales : environ 3 cédis la dizaine
Ananas : selon la taille, entre GHC 1 et GHC 2,50
Mangues : environ 1 cédis les 4.
Oranges : 20 pésèwas l'unité
Citrons (essentiel pour le rhum) : GHC 1 les 4
Farine blanche : 1,20 GhC la grosse tasse de 200g
sucre : même prix que la farine

Voilà pour les fruits et légumes. Evidemment, les prix varient selon la taille du fruit, et bien entendu, selon la saison. En ce moment, on ne trouve pas de mangues, et les bananes sont très chères. Par contre, les oranges inondent les étals ! En général au Ghana, on ne négocie pas. Bien qu'à force, on connaisse les prix, on peut râler quand on se fait arnaquer. Certains vendeurs n'hésitent pas à mettre le pâquet ! Pas plus tard qu'hier, nous avons voulu acheter du poisson, qu'on nous proposait à GHC 20. La vendeuse suivante nous a vendu les mêmes pour 7 cédis !
On peut quand même négocier un peu, surtout quand le produit que vous achetez n'est pas très joli. Un peu pourri, un peu fissuré, et vous pouvez demander une ristourne... Ca marche parfois ! Surtout quand on leur rappelle que si ce n'est pas nous qui achetons, ça leur restera sur les bras à la fin de la journée...
Continuons avec les divers produits manufacturés

Sachet de 5kg de riz : environ 18GHC
500g de pâtes : 1,50
boite de vache qui rit (universel la vache qui rit!) 2 cédis
boites de sardines et thon : environ 1,50 GHC
le pot de mayo basique est à environ 3,50 GHC.
Une bouteille de pinard (pas très bon, mais on s'en contente) coûte en moyenne 10GHC, alors qu'une bière de 75cl coûte à peu près 3,5 cédis.
Pour la viande, ce n'est malheureusement pas très diversifié. On trouve du poulet à 5 cédis le kilo, de la viande hachées 5cédis les 500 grammes, et des saucisses de volailles à 2,5 cédis les 10.
Pour le poisson, le prix oscille entre 5 et 15 cédis selon la taille et le type de poisson.

Voilà pour les trucs qu'on achète assez souvent. Si vous ne voulez pas faire les courses et manger seulement local, ici, ce sont les spécialistes des espèce de « patisseries salées » comme par exemple les roulés à la saucisses, ou les chaussons à la viande. Selon la taille, ils coûtent soit 50 pésewas, soit 1 cédis. Les sachets d'eau qu'on achète dans la rue sont à 10 pésewas. Un plat de riz dans les « restos U » de la facs coûte environ 4GHC (poulet compris), alors qu'un plat local vous coûtera environ 2,5 ou 3 cédis.

Hier a été un grand jour, car nous sommes allés au supermarché « Ababio », le supermarché d'importation pour se faire un rationnement en produits importés ! Alors, vous vous doutez que la qualité n'est pas réellement au rendez-vous, mais c'est mieux que rien. Vous imaginez aussi que ce genre de produits sont destinés à une clientèle plutôt friquée, et ça se ressent quelque peu sur les prix. En général, quand nous allons là bas, nous achetons :
Un bloc de gouda à environ 15 cédis les 200g
Une plaquette de beurre demi sel qui coûte à peu près 9 cédis
Une boite de conserve de 400g de jambon (oui oui, ça existe) coûtera environ le même prix.
La plaquette de chocolat coûte environ 8 cédis

Et c'est à peu près tout. Imaginez qu'on consomme tout ça avec modération. Le bloc de gouda et le beurre nous tiennent habituellement 3 semaines... minimum !!!


Voilà tout. Prenez bien note, vous aurez une interrogation écrite la prochaine fois. Si vous souhaitez connaître le prix d'autres produits, n'hésitez pas à me demander par mail ou même en commentant l'article. Vous aurez votre réponse !

De grosses bises à tout le monde !

Sylv et Caro.


dimanche 16 septembre 2012

Bonjour

Bonjour tout le monde !

Après une entracte de 2 semaines, revoilà un article sur Ghana-mbi.
Pour aujourd'hui, nous allons revenir aux bases ! C'est parfois nécessaires ! Et puis, je pensais déjà avoir traité le sujet, en fait, j'avais confondu avec bangui de grand chemin.
Faute avouée est à moitié pardonnée ! Alors bonne lecture !

En vivant dans un pays étranger, les relations inter-personnelles changent obligatoirement, à commencer par la manière de dire bonjour ! Petite explication du bonjour ghanéen :

Ici, comme dans la plupart des pays du monde, la bise n'existe ABSOLUMENT pas ! Hors de question ! Beurk ! J'ai quelque fois essayé avec des personnes que je connaissais bien, ou que je m'apprêtais à ne pas revoir pendant un long moment, si j'osais, je dirai que seule leur couleur de peau les a empêché de rougir. Ici, en tout cas, la bise paraît être aussi « osée » qu'un acte sexuel. C'est vous dire !

Je recommence ce paragraphe comme le précédent. Ici, comme dans la plupart des pays du monde, c'est la poignée de main qui prime. Tout le monde se sert la main, femmes, enfants, hommes, vieux, riches, jeune, pauvres... Ça paraît toujours aussi impersonnel pour un français, mais bon... C'est ainsi. Alors, évidemment, selon le degré d'affinité avec les gens, la poignée de main évolue ! Elle peut être plus longue avec les amis, et surtout, elle peut être suivie du fameux « check » tel que je l'avais découvert également à Bangui (je me demande d'ailleurs s'il n'existe pas sur tout le continent africain!). Alors, petite leçon pratique pour ceux qui ne suivaient pas mon blog précédent :
Choisissez un partenaire, et serrez lui la main tout à fait normalement.
C'est au moment où les mains sont sensées se séparer qu'il faut se concentrer ! Au lieu d'enlever votre main comme un malpoli, faites glisser vos doigts le long de la paume de la main de votre partenaire, jusqu'à ce que le bout de votre majeur soit contre le bout de son majeur.
Ajoutez votre pouce de l'autre côté du majeur de votre partenaire (vous le tenez entre vos deux doigts).
Dans un petit mouvement brusque vers le bas, vous devez essayer de faire claquer vos majeurs ensemble, comme lorsque vous écoutez de la musique qui vous plait et que vous claquez des doigts pour battre le rythme. Sauf que cette fois, vous êtes deux !
Lorsqu'un claquement sort de votre poignée de main, alors, à ce moment là, vous savez faire.
vous avez la clâsse !

Mis à part cette petite poignée de main stylée, ici, bien entendu, on fait des calins (hug pour les anglicistes)! Plein de calins ! Surtout en ce moment ! Les gens ne se sont pas vus depuis un moment à cause des vacances, alors ça n'arrête pas ! Pour nous, c'est toujours un peu surprenant, ça nous arrive quand même pas super souvent de faire ça en France. Et je me retrouve un peu dans la même situation qu'un ghanéen obligé de faire la bise. La première chose qui me vient en tête : « mais j'le connais pas assez pour lui faire un calin comme ça !!! ». bon, il paraît qu'ici, ça veut rien dire...

Voilà pour les relations physiques avec les personnes. Mais ici, étant donné que toute personne que vous croisez plus de 2 fois dans votre vie est potentiellement un ami, vous avez un sacré paquet de monde à saluer ! Et ça augmente quotidiennement en plus ! Et si vous serrez la main à tout le monde, le temps passé à travailler se réduira comme peau de chagrin ! Alors ici, on salue de la main. Un petit coucou, qui paraît tellement enfantin pour un français ! Mais les gens aiment ! Ils adorent ça, à condition que vous le fassiez avec la main droite ! Et ils répondent en général, soit par un sourire, soit par un geste de main similaire, soit par d'autres gestes un peu bizarres, il faut bien l'avouer :
salut militaire
On lève les poings comme si on venait de gagner la coupe du monde de foot
on montre son index et son majeur dans un mouvement pacifiste
clin d'oeil, ça peut arriver aussi parfois.

Bref, ne connaissant pas non plus tous les rouages du Ghana, je présume que tous ces gestes sont sensés vouloir dire bonjour... peut être...

La dernière chose dont on se rend vite compte avec les « bonjours » ici, c'est la différence de rythme ! A partir de 14h, terminés les « Hello! » ou « Hi ! ». bonjour les « good evening ». Vous venez tout juste de terminer le déjeuner, et c'est déjà le soir ! Mes étudiants font évidemment les mêmes erreurs en français, et si nous avons cours en début d'après midi, je peux être certain qu'en entrant dans la salle, ils m'accableront d'un « bonsoir ». Ahlala, comme dirait une personne un peu enveloppée : « ils sont fous ces ghanéens » !


Voilà tout pour aujourd'hui, je ne sais comment vous dire au revoir ! On se caline ? On s'fait la bise ? On se serre la pogne ? Peu importe après tout ! Tant qu'on arrive à dire ce qu'on veut !

Sylv et Caro.

dimanche 2 septembre 2012

Sans titre!

Bonjour à tous !

J'avais promis dans mon premier article sur Ghana-mbi que je vous dirais tout, que je ne cacherais rien. Alors voilà un article qui satisfera bien des curieux. C'est un sujet que je n'ai encore jamais vraiment abordé, et pourtant, c'est quelque chose totalement omniprésent dans notre vie quotidienne ici, au Ghana, et puis, par la même occasion dans les différents coins d'Afrique que j'ai visités.

Alors, avant de commencer, laissez moi vous prévenir, si vous êtes à table, ou si vous vous apprêtez à manger, ce n'est peut être pas le meilleur moment pour squatter sur Ghana-mbi, enfin, c'est votre choix après tout, je décline toute responsabilité !

Outre les routes et les bâtiments, il y a un élément qui ne trompe pas sur le développement d'un pays, c'est la forme et l'odeur... des toilettes !
En France faire ses besoins est tellement simple et pratique ! Les cuvettes sont en général propres, et maintenant même les WC publics sont dotés de systèmes de nettoyage complet ! On fait ses besoins dans les lieux publics dans d'aussi bonnes conditions quand chez soi ! On ne s'en rend même plus compte, mais c'est un sacré luxe ! Car tous les endroits du monde ne sont pas dotés de tels conforts pour nos petits fesses, et faire ses besoins peut parfois se transformer en réel parcours du combattant !

Les premiers WC publics restent les rues. Il est extrêmement régulier qu'on trouve quelqu'un en train de pisser quelque part en extérieur, et pas seulement dans la forêt ! Les dames profitent également de leurs longues robes pour s'accroupir et faire ce qu'elles ont à faire. Certains petits recoins dans l'université me rappellent d'ailleurs bien les rues de Lorient en plein festival interceltique ! Ici, pour être clair, on peut pisser à peu près de partout, à part s'il est écrit sur le mur « Do not urinate here » … On croise souvent ce genre d'écriteau !
Lors de notre voyage à Lomé, un soir, une envie soudaine m'a pris dans la rue, et je me suis approché du mur pour faire mon besoin, j'ai été assez surpris que Ben, notre couchsurfeur, me demande de ne pas faire ça contre un mur, mais plutôt au milieu de la rue ! On ne sait pas le pourquoi du comment, en tout cas, l'espace de quelques minutes, j'ai eu le rôle de mini rond-point !! encore un truc qu'on ne pige pas bien... !

Alors, ça c'est pour le pipi extérieur ! Comment ça se passe pour le reste ?
Comme je le dis souvent, le Ghana est un pays développé, et si on est privilégié (nous le sommes) on jouit d'un certain confort à ce niveau là ! La grande majorité des toilettes dans les lieux publics sont les mêmes que celles que l'on a en France. A la différence qu'ici, il n'y a pas de lavage automatique, et que même quand quelqu'un est sensé nettoyer, il peut arriver qu'il oublie... pendant un moment ! Les toilettes du bâtiment à côté de mon bureau sont restées telles qu'elles pendant plus d'1 mois. Il est loin le moment où l'odeur de javel vous chatouille les narines !

Au Togo, le voisin, c'est encore un petit peu différent ! Les toilettes dans les lieux publics « basiques », sont en général bien plus sommaires. Il s'agit d'une petit pièce à ciel ouvert avec un sol en pente. Dans le coin du mur, au bout de la pente, un trou, derrière le trou, le caniveau du bord de route. Et hop ! Ni vu ni connu ! Alors, dans un sens, le système est plutôt pas trop mal, et pas chiant à laver, puisqu'il suffit d'y balancer un seau d'eau pour que l'endroit soit clean ! Et puis, ça évite que les gens en foutent de partout, puisque, justement, le partout est toujours le bon endroit ! La classe !
Par contre, comment faire pour la grosse commission ? Sans mauvais jeu de mot, si vous êtes dans les rues de Lomé et qu'une grosse envie vous prend, vous êtes plutôt dans la merde ! Car absolument aucun maquis ou magasin n'a de coin adapté pour ça. Alors, attendez d'arriver à l'hôtel ou chez votre hôte pour pouvoir vous soulager. Par contre, ne vous attendez encore pas au grand confort, quoique ! Au Togo, les maisons ne sont en général pas reliées à l'eau courante, et il n'y a donc aucune chasse d'eau. Par contre, il y a une cuvette ! C'est dans ce cas le principe des « toilettes sèches » qui est préconisé. Des vers remplacent la chasse, et c'est pas trop mal ainsi ! Sachez qu'en général, ce type de WC sont à l'extérieur de la maison, dans le coin « hygiène » à côté de la douche. La plupart du temps, c'est à ciel ouvert (mieux pour les odeurs quand même), mais si c'est très bien entretenu, un toit ne pose aucun problème ! Si les toilettes sont occupées et que l'envie d'uriner se fait réellement pressante, vous pouvez toujours utiliser la douche, de toute manière, le système d'évacuation est le même que dans les toilettes publiques, tout ira dans la rue !
Pour ceux qui découvriraient ce genre de chose et souhaiteraient rendre les lieux un peu plus propres, évitez les produits chimiques, les vers n'aiment pas ça, et se feront un plaisir de sortir dans la cour pour respirer. Là, ça deviendra dégueu !!!

En Centrafrique, les choses sont encore un petit peu plus corsées ! Pas d'eau courante, donc pas de chasse d'eau, mais la petite chose qui manque, c'est la cuvette. Vous aurez donc la plupart du temps une petite pièce d'environ 2m carré, avec un trou. Pour éviter les odeurs, il arrive également d'utiliser le système de l'assiette qui bouche le trou. Lorsqu'on souhaite faire ses besoins, un coup de pompe dans l'assiette suffit à relever le couvercle ! Et voilà ! Dans les quartiers réellement pauvres, WC et douches partagent le même espace. Le seau d'eau d'avant la douche est cette fois vraiment préconisé ! Mais ça, je suppose que vous vous en doutez !


Voilà, je pense que c'est tout, je suis quand même assez fier de moi, j'ai réussi à faire 1 page et demie sur les toilettes en Afrique ! C'est déjà pas mal du tout ! J'espère n'avoir choqué personne, en tout cas, s'il vous prend l'envie de voyager pour la première fois dans ce genre de coin, vous ne pourrez pas dire qu'on vous a prévenu ! Et vous pourrez pas demander aux gens « mais, elle est où la cuvette ? », vous vous feriez bien foutre de vous !

De grosses bises à tous !

Sylv et Caro

PS : Ah oui ! J'oubliais de vous dire ! Le PQ est ici fait pour se moucher, optionnel en tout cas! Au Ghana, Secouer la petite goutte prend tout son sens !