mardi 6 mars 2012

Excursion du mois de mars number 1

Le Ghana est connu pour plusieurs choses : Kofi Annan (ça vous ne le saviez pas, j'en reparlerai), son équipe de foot et ses exportations de cacao. Mais au sein du continent africain, il y a un autre produit qui fait sa notoriété : son tissu « Kente » (prononcer « kenté »)
J'ai décidé de profiter de la présence de Caro (encore !!!!) pour organiser une petite expédition dans un village voisin de kumasi et réputé pour son kente justement. Bonwire (prononcer « bonwiré ») est en fait une petite ville de tisserands, où, bien entendu, le tissu vaut mieux qu'un simple pagne acheté au marché de Kumasi.

N'ayant pas de voiture, nous sommes évidemment obligés de nous déplacer en transports en commun (trotros) ce qui peut parfois rendre les choses un petit peu plus difficile, ou les trajets un peu moins direct.
Kwasi, mon collègue, nous avait conseillé de nous rendre à la gare routière du quartier « Dr Mensah » où nous pourrions trouver un véhicule pour nous rendre dans ce fameux village.
10h30, c'est le départ !! petite marche jusqu'à tech junction (à côté de la fac) pour attraper un taxi direction Dr Mensah. Je commence à m'y habituer, mais hier, il y avait quand même un monde fou sur les routes, et étant donné que le code de la route est utilisé pour caler les meubles, quand y a du monde, ben ça bouchonne, et quand on roule, ben on a peur. Après 45 minutes de route, nous voilà enfin à Dr Mensah (toujours dans Kumasi, vous suivez?) pour enfin prendre le trotro. Et là, comme d'habitude lorsqu'on arpente les chemins d'une gare routière, la concentration est une valeur importante. Pourquoi ? Eviter les trotros, répondre aux gens qui nous hèlent, et trouver le bon véhicule sont des tâches pas simples à réaliser en simultané. Bref, après quelques minutes de marche, un gentil chauffeur nous conduit au fameux véhicule qui nous emmenera à Bonwire. Ce trotro ressemblait à tous les autres sur la forme (vieux, poussiéreux et un peu précaire sur le confort) sauf qu'il était 2 fois plus grand que les trotros du centre ville. Nous sommes donc montés à bord et avons attendu qu'il se remplisse... d'environ 25 personnes. C'était un petit peu serré, d'autant plus que vous savez que j'ai des grandes jambes, et que l'écart entre les sièges ne me permettait même pas de m'asseoir droit, « espérons qu'on n'en ait pas pour 2h de route me suis-je alors dit ».
le véhicule s'est rempli en quelques minutes. J'étais assis entre Caro et un vieux monsieur d'au moins 180 ans (il lui restait 2 dents...) qui avait la bras gauche en écharpe et qui m'a bien fait comprendre que je devais faire attention de ne pas le bousculer pendant le trajet.
Trotro plein = départ ! En avant toutes ! Enfin, en avant est un grand mot ! Poussons un coup le minibus qui nous empêche de sortir et parcourons 50 mètres. Puis arrêtons nous et engueulons le chauffeur qui vient à contre sens mais qui se trouve malheureusement sur notre voie.  Ces petites pauses nous ont tout de même permis de faire des provisions en eau pour le trajet, on ne sait jamais...
Après un dizaine de minutes pour sortir de la gare routière (oui quand même...), voilà notre trotro intergalactique en train de flotter sur les routes de kumasi, plus rien ne peut nous arrêter ! Nous quittons rapidement la ville et voilà la campagne ghanéenne dont l'asphalte me rappelle sacrément la campagne centrafricaine ! De trotro intergalactique, notre moyen de locomotion se transforme rapidement en trotro boiteux et grinçant, qui a au moins 180 ans. Mais tout se passe comme à l'accoutumée, Un bébé dans la rangée de devant nous dévisage la bouche ouverte depuis le départ, les gens papotent et sortent lorsque l'on atteint leur destination. C'est au bout d'environ 45 minutes que tout à basculé ! Le chauffeur nous arrête pour déposer quelques passagers et... plus rien. Enfin, si, quand même, le moteur tourne, les roues sont encore là, mais c'est le levier de vitesse qui craint ! Impossible de redémarrer, le point mort reste enclenché, et même lorsque le chauffeur s'y met avec 2 mains, rien n'y fait. Après quelques minutes à attendre que ça s'arrange, et après que le chauffeur soit passé sous le véhicule pour voir ce qu'il s'y passe, le verdict est clair : nous devons descendre du véhicule. Aie ! Il a fallu que nous nous mettions à plusieurs pour faire faire demi-tour au trotro (on était en montée) afin qu'il puisse descendre et passer la vitesse en marche. Youhou !!! Ca fonctionne ! Remontons tous dans notre vaisseau intergalactique sans levier de vitesse et repartons ! Je pense qu'à ce moment là, nous avons à peu près tous pensé la même chose : « faites qu'il n 'ait pas besoin de s'arrêter avant notre station! ». Ca n'a pas été le cas, puisque même pas 200 mètre après avoir redémarré, une passagère (un petit peu feignante nous supposons) a demandé de descendre. Elle serait certainement arrivée plus vite chez elle si elle avait marché lorsque nous sommes tous descendus, mais elle s'est contentée d'attendre avec nous. Fort heureusement, nous n'avons pas été les seuls choqués et les commentaires ont fusé quand elle est descendue. Au cours du chemin, notre trotro a plusieurs fois fait des siennes mais notre chauffeur a su enclencher les vitesses. Nous sommes finalement arrivés à Bonwire sur les coups d'une heure de l'après-midi.
Après une petite assiete de riz frit (fried rice) et une boisson à Unity bar ( tout est unity au Ghana), nous voilà partis à la recherche du fameux Kente.
On nous avait prévenus et nous l'avons vérifié, le village est peu animé le samedi et très peu d'échopes étaient ouvertes. Mais nous avons quand même réussi à trouver un jeune homme qui nous a fait faire le tour des magasins familiaux. Après avoir vu des tissus de tous motifs et de toutes les couleurs nous avons tout de même trouvé quelques articles intéressants (photos). Mais les tissus kente sont très chers donc nous nous sommes donc contentés d'acheter des écharpes pour nous la péter en France.
Une fois cette mission accomplie, nous voilà repartis direction Kumasi. Alors que nous nous apprêtions à suivre le même itinéraire qu'à l'aller (donc deux heures de route), notre « guide » d'un jour nous a conseillé une autre route : taxi collectif de Bonwire à Ejisu, puis trotro de Ejisu à Tech Junction (la maison). Le trajet du retour nous a pris quarante minutes... et en plus il a coûté moins cher!
Voilà, nous faisons donc parti de la très fermée « Kente family » et malheureusement vous n'êtes pas assez « hype » pour en faire partie. Cet article s'arrête donc là.

De gros bisous à tout le monde et pour la deuxième fois de l'année bienvenue aux visiteurs ponctuels de l'entourage carolinesque.

Sylv et Caro

Nos futures écharpes!

3 commentaires:

  1. Histoire riche en couleur... tout comme vos écharpes !!! Au plaisir de vous lire à nouveau et pourquoi pas de venir vous voir prochainement si l'occasion se présente. Bises Greg

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  2. J'adore ce genre d'aventures! ^^

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  3. aaaah mais j aurais mourru dans tes transports en commun!!!!! en tout cas, tu nous fait bien rire avec tes histoires!

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