dimanche 26 août 2012

Tro-tros


J'en ai déjà parlé, puis reparlé, puis encore parlé, mais finalement, vous en savez très peu ! Trop peu par rapport à tout ce qu'il y a à savoir là-dessus. Je veux parler aujourd'hui du moyen de transport le plus courant au Ghana, les vaisseaux de la route, les maseratti de l'Afrique, j'ai nommé : les trotros !
Alors, petit rappel pour les non-assidus au blog et qui auraient raté les quelques articles où j'y faisais référence : Les trotros sont des minibus, en général de 12 ou 16 places, qui remplissent à eux seuls le rôle de lignes de bus, quand ils se contentent de voyager en ville, ils peuvent également remplacer le train quand il s'agit de se déplacer d'une ville à une autre. Bref, quand tu veux aller quelque part, de toute manière, un trotro t'y mènera ! Il suffit juste de trouver le bon, et qu'il soit plein ! Car, je vous le rappelle, le trotro ne quittera sa gare de départ que lorsqu'il tous les sièges sont occupés !!
Alors qu'en France, le chauffeur du bus est le maitre à bord, et qu'il gère la conduite, ainsi que la surveillance du compostage des tickets de transport, au Ghana, c'est différent ! Le chauffeur est bien assez occupé à slalomer entre les voitures et à éviter les nids de poules qui bordent les routes ! Et c'est sûr que ça devient quand même difficile de tout gérer quand on a pour rôle de préserver la vie d'une quinzaine de personne ! Alors le chauffeur a un collègue, appelé ici « mate » (le compagnon...). Le mate a plusieurs rôle :
S'occuper du remplissage du véhicule, à son départ, et pendant son trajet si les gens descendent avant le terminus. La technique employée pour remplir cette tâche est divisible en deux partie : La gestuelle : Descendre de la voiture et la montrer du doigt. Le pointage du doigt est très important, parce que parfois, plusieurs trotros, qui partent du même endroit, vont au même endroit, alors il faut bien indiquer le bon, pour pas que les gens se trompent ! Je soupçonne aussi certains mate d'aimer tout simplement mettre des baffes! Ca arrive quand même assez régulièrement de passer à côté de l'un d'eux et... 'BIM' ! Petit claque qui mène toujours vers la même réaction « oooooh sorry!!! »
La deuxième partie pour remplir le trotro : la voix ! Bien sûr, c'est le plus efficace, car montrer le véhicule de manière muette ne servirait pas à grand chose ! Les mates ont en général une voix qui porte, je n'en ai jamais suivi un du début à la fin de la journée, mais je suis certains que leur voix est plus rauque en fin d'après-midi qu'en début de matiné, parce que, pardonnez moi l'expression : putain, qu'est ce qu'ils gueulent ! Alors, bien sûr, ils crient pas n'importe quoi, mais en général la destination finale du véhicule. Un peu comme pour nous avec les bus ou métros, on choisi une direction principale qui nous mènera à notre arrêt. Alors, concernant la destination, si vous souhaitez vous rendre au Ghana, il y a quelques petits trucs à savoir ! Sachez d'abord que la destination annoncée par le mate n'a phonétiquement rien à voir avec votre manière de prononcer le nom ! Petit exemple : Kejetia, le nom du marché central de Kumasi, se dit en language mate : « ketsia », Konongo se prononce plutôt « kwanango » quant à Ejisu, c'est plutôt « Edsou ». Cette impression d'accent à couper au couteau est encore plus flagrante car les mate, qui répètent leur destination en continue, donnent parfois l'impression d'être comme un disque, criant par exemple : « Konongo !! Konongo !! Konongo ! » mais de temps à autre, il semble que le disque se raye et ça deviendra alors : « konongo ! Kokokokokonongo, konoooooooongo ! » et ainsi de suite !
Pour les amis linguistes un peu perchés qui suivent le blog, je suis sûr qu'il est tout à fait possible de faire un thèse sur la prononciation des mates ! C'est certain !

Après un certain effort vocal et, surtout, après avoir mis quelques claques aux passants, le trotro est plein ! Enfin ! On est prêts à partir ! Le chauffeur démarre doucement et le mate, hyper agile ! Bien entendu, monte en marche dans le trotro. En général, une place lui est réservée à côté de la porte coulissante du véhicule, mais il arrive parfois que le minibus soit trop plein, c'est pour ça qu'une des qualités requises pour être un bon mate, c'est la souplesse ! Parfois, ils en ont bien besoin !
Une fois qu'on est partis, le fameux mate a pour tâche de gérer la validation des titres de transport, autrement dit, ils ont pour charge de récupérer l'argent du transport. Chaque « station » a un prix fixe, ça facilite bien les choses, il n'y a en général pas besoin de négocier le prix, comme ça peut être le cas dans le taxi. Le mate a alors pour charge de récupérer tout l'argent des passagers qui savent en général quel est le prix qu'ils doivent payer, et ils annoncent de toute manière la station à laquelle ils s'arrêtent. En général, le paiement commence par les passagers du fond, qui font passer leurs pièces aux passagers devant eux, qui donnent au mate. Dans le cas où il faudrait rendre de la monnaie, évidemment, c'est le chemin inverse qui est utilisé ! Une fois que tout l'habitacle a payé son dû, c'est au tour des passagers assis à la « place du mort » de payer. Dans ce cas, le mate crie « front ! » pour faire comprendre que leur portefeuille doit passer à la casserole ! Bien sûr, impossible de frauder dans un trotro ! Faut pas rêver !
Ah ! Ca fait un moment qu'on voyage ! Mon arrêt approche ! Mais que dois-je faire ?? Gesticuler dans tous les sens? Me mettre à pleurer ? Sauter en cours de route ? Nan !! Tout simplement crier : « Mate » ! et lui indiquer qu'on souhaite descendre ici.
Le mate et le chauffeur ne communiquent pas, du moins pas par voix. Pour indiquer qu'il faut s'arrêter, le mate (qui a en général le bras à l'extérieur du véhicule, sorti par la fenêtre), se contente de taper d'un coup sec sur le toit du trotro. C'est le signal ! Et le chauffeur s'arrête sur le bord de la route. C'est alors à notre tour de passer à l'action, de se faufiler au milieu du véhicule en faisant attention de n'éborgner personne avant d'atteindre la porte. Porte que, bien sûr, le mate nous ouvre. Il nous précède en descendant du véhicule, car en général, il bloque la sortie. Après avoir violenté un peu la porte coulissante qui est sortie de ses rails (ça arrive très régulièrement), le mate nous laisse sortir. On a payé, on est arrivés à bon port, et on peu tranquillement s'éloigner du trotro. Alors qu'on s'éloigne, une douce musique résonne dans nos oreilles : « Konongo ! Kokokokokonongo !! Konooooongo » ! Il faut bien combler les places qu'on vient de laisser vide !

Voilà, vous savez tout désormais sur comment se passe un voyage en trotro, et vous comprenez que le mate joue un rôle primordial ! A la fois mécano, banquier, portier, et hurleur professionnel (sans compter le mettage de claques...) ça fait un certain paquets de compétences ça !

De grosses bises à tout le monde ! Je profite de cet article pour souhaiter la bienvenue à la petite Jade, née le 21/08/2012.

A très bientôt

Sylv et Caro

mercredi 15 août 2012

On rentre 3 semaines et on repart....

Bonjour à tous !

J'avoue, On a traîné un petit peu avant de poster cet article. Mais on se disait qu'il vous fallait peut être un petit peu de temps pour digérer la série de longs textes pour raconter nos vacances, et puis, même si on en a toujours à dire, on n'avait rien d'urgent à partager avec vous !

La dernier article posté parlait de nos vacances, allez, changeons un petit peu de sujet, et parlons... de nos vacances ! Pas celle qu'on a passées en juillet, mais plutôt celles dont nous venons de revenir. Alors, rassurez-vous, et je me rassure par la même occasion, c'était moins intense, et ça ne fera l'objet que d'un article ! Pas de pages entières à lire, ne vous en faites pas !

Alors que pour l'excursion de juillet, on s'était concentrés sur la zone est du Ghana, et plus particulièrement la zone sud-est, cette fois, on est restés sur le sud, mais c'était l'ouest qui nous intéressait plus. On vous avait racontés nos aventures du mois de mars à Cape Coast, au fort d'Elmina, et Kakum Park, cette fois, on s'est encore un petit peu plus excentrés, direction la Côte d'Ivoire ! Sans toutefois traverser la frontière ! Malheureusement, les vacances étaient moins longues cette fois !

Comme c'est quasiment toujours le cas, les vacances ont commencé... à la station de bus STC, en direction de Takoradi, la troisième plus grande ville du pays, située à environ 1h30 de route à l'ouest de Cape Coast. Après le voyage en bus, toujours aussi long (plus de 6h quand même!), nous sommes arrivés à notre première destination, Takoradi donc, qui était plus une étape de passage qu'une réelle destination touristique. Mais il était impossible, en partant de Kumasi, de rejoindre directement notre destination finale. Enfin, si, ça l'était en fait, mais je vous expliquerai plus tard !
Nous sommes arrivés à Takoradi aux alentours de 18h, et la seule chose que nous ayons faite (à part s'étirer après le voyage éprouvant) c'est manger... On comptait faire un resto, mais ceux conseillés sur les guides étaient carrément hors de prix, on a donc mangé dans un « maquis », bien sûr, sans couteau ni fourchette, mais ça, on s'y fait !
Le lendemain matin, notre seul activité était « Monkey Hill », un colline un petit peu en périphérie de Takoradi. Comme son nom l'indique, c'est une colline protégée peuplée par un certain nombre de singes et on ne pouvait rater ça ! On a effectivement été gâtés ! A peine 100m effectués sur la route que déjà un arbre commençait à gigoter dans tous les sens ! Et avec nos yeux de lynx, qui commencent à être habitués à l'observation de faune et flore diverse au sein de la forêt tropicale, nous avons rapidement pu distinguer 1, puis 2, puis 3, en fait, plein de nos cousins ! Alors de quelle espèce s'agissait il ? Nous n'en avons absolument aucune idée ! Peut être qu'un spécialiste tombant par hasard sur ce blog aura l'amabilité de poster un commentaire pour m'indiquer le nom de ces singes. Ah bah oui, évidemment, y a des photos !





Nous n'avons malheureusement pas passé énormément de temps sur la colline aux singes, car des gens, et plus particulièrement le « garde » de la colline est venu nous demander « une aide financière », pour pouvoir visiter et prendre des photos des lieux. Evidemment, on s'était renseignés avant, et l'accès au site était ouvert à tous, à la limite, payable en sourire. Comme ce genre d'histoire arrive tout de même assez régulièrement, et que ça peut avoir tendance à nous gonfler, on a donc rebroussé chemin. De toute manière, on avait bien d'autres choses à faire. On a rempaqueté nos affaires, pour nous rendre à notre destination finale : Akwidaa Beach. Cette fois, ce n'était pas STC en charge de notre convoyage, mais plutôt STA, la Société des Trotros Abîmés. Encore une fois, le trotro était abîmé, mais en assez bon état pour nous mener à bon port. Et pourtant c'était pas de la tarte ! La route était la plus mauvaise que j'aie vu depuis que je suis au Ghana ! E en plus, il avait plu il y a peu ! Peut être même que la STA dispose de véhicule « TP » (trotros avec des Palmes). Enfin, bref, le voyage n'a tout de même pas été de tout repos ! Surtout entre Agona (notre étape sur la route) et Akwidaa.
Arrivés à destination, nous voilà parachutés sur une colline, à l'entrée d'un petit village tout à fait typiques ! Les maisons en béton se comptaient sur les doigts d'une main, et encore une fois, cette fameuse terre de couleur ocre était bel et bien présente ! C'est une fois arrivés en bas du village que nos yeux se sont écarquillés, et qu'on s'est attendus à passer quelques bonnes petites journées ! Au milieu du village, une petite rivière qui prenait sa source à quelques pas de là, dans la mer. Vers la gauche, la rivière se faisait plus importante, et s'éloignait au loin ! Bien sûr, un petit pont piéton permettait de passer d'une rive à l'autre ! A l'embouchure, du côté de la mer, et du côté de la rivière, un certain nombre d'embarcations colorées, attendaient leurs propriétaires pour partir en pêche, ou en croisière, bien que je doute qu'une croisière puisse être très reposante sur ce genre de bateau !
Bref, pour résumer, ce petit village nommé Akwidaa a tout l'air d'un petit coin de paradis ! Malheureusement, nous n'avons pas réellement osé prendre de photos, vous le savez, ça peut parfois poser des problèmes !
Après nous être un petit peu perdus entre les maisons, après nous être fait bêler dessus par les chèvres, et nous être fait passer entre les jambes par les poules, nous avons finalement trouvé le chemin qui menait à notre « hôtel ». Il fallait emprunter un petit passage sur les hauteurs, longer la mer, et redescendre pour... encore une fois pousser un « waouw ! ». Car, si le village était beau, le campement Ezile Bay ne pouvait pas le jalouser ! En bord de plage dans une petite baie d'environ 300 m de long, quelques bungalows se succédaient sur la plages, accompagnés bien entendu de tables pour manger un bout, et évidemment, de transats en bambous pour lambiner un peu. Tout ce qu'il fallait pour se reposer en fait ! Allez, stop la description, voilà des photos, car, si dans le village la retenue était de rigueur, une fois arrivés à destination, on s'en est donnés à cœur joie ! Les premières photos montrent d'ailleurs exactement le point de vue que l'on a lorsqu'on arrive. Pas mal nan ?






Et la première journée pourrait se résumer ainsi : petite bière au soleil (on ne vous cache rien ! Admettez que vous vous en doutiez!), petite baignade dans un océan qui reste quand même relativement froid, même sous les tropiques, et petites ballades dans les baies environnantes ! Car il n'y avait pas que celle là ! Après l'hôtel, encore une ! Et je suppose tout le long de la côte !
Notre seul mouvement pour cette première journée a été une petite ballade justement jusqu'à la baie suivante, on a quand même pris la peine de monter la petit colline pour prendre des photos... jugez en par vous même !






La deuxième journée sur place a été quelque peu plus active, rassurez-vous ! Les directeurs de l'hôtel (français! = bon repas avec du vin et quelques langoustines) nous ont indiqué un bar auquel il fallait se renseigner pour des balades en pirogue sur la rivière, et découvrir la mangrove ! C'était bien vu ! Et nous nous sommes rapidement trouvés sur une petite embarcation (pas une pirogue, malheureusement) pour faire une balade ! Nous n'avions pas pris l'appareil photo, il paraît que eau + haute technologie ça ne fait pas très bon ménage, et on ne sait jamais vraiment si on finira secs ou mouillés !
En tout cas, la ballade était très agréable, et on en a appris un tout petit plus sur la mangrove. Et puis, je me suis retrouvé avec une pagaye entre les mains et mes bras ont été mis à contribution ! Heureusement, j'avais fait mes armes à Bangui, et je n'ai pas été trop déboussolé !
En tout cas, une petite ballade d'une heure, au milieu d'une rivière, au calme, ça fait toujours du bien !
Une fois de retour à l'hôtel, nous n'avons pas traîné et nous avons cette fois chaussé les baskets (non, c'est faux, tous en claquette!) pour nous aventurer encore un petit peu plus à l'ouest du Ghana, en direction d'un coin bien connu ici : Cape Three Points. Certains connaissent car c'est une super coin pour surfer, d'autres parce que c'est un nom rigolo, nous, nous connaissions parce qu'il s'agit en fait du point le plus au sud du Ghana ! Rien de bien spécial là dedans, mais on en avait entendu parler, et il paraît que c'est joli ! En tout cas, avant d'y arriver, il fallait prendre notre courage à deux mains, car on avait quand même 6 bornes à parcourir pour s'y rendre ! Et comme nous sommes intelligents et très soucieux de notre santé, nous avons quitté l'hôtel à... 11h30 ! On voulait vraiment éviter le moment où le soleil tape !
La marche est passées plutôt rapidement, mais on a été ralentis en court de chemin ! Un groupe de 3 jeunes filles nous ont arrêtés pour qu'on les aide à charger leurs fagots de bois sur leur tête. Je doute qu'elle fasse ça depuis très longtemps d'ailleurs, car, mis à part l'ainée qui a su se stabiliser sans problème, les deux autres ados ne semblaient pas vraiment expérimentées ! Et il y avait toujours un problème ! Soit le foulard qu'elles se mettent sur la tête pour se protéger le crâne et stabiliser la charge ne tenait pas, soit les fagots n'étaient pas bien placés, soit, encore, c'était trop lourd ! Heureusement, un jeune homme du village est passé par là, et a accepté d'échanger avec la plus jeune son sac de maïs avec justement un des fagots, trop lourd à porter ! Et nous, ben on faisait notre entrainement de « épaulé jeté » de fagots de bois ! Et vous pouvez me faire confiance, ça pèse !! Lourd ! Et je pense qu'aucun de Caro ou moi n'aurait le cou et les jambes assez musclés pour porter ces charges!
Bref, après ce petit intermède « transpiration / mal aux bras » nous avons repris notre route pour finalement arriver 1h15 plus tard à Cape Three Points. Après le déjeuner dans l'auberge appelée Escape Three Points, et une petite conversation avec des touristes allemands, on a fait une promenade sur la plage et on a admiré le paysage. Cape Three Points est en fait la petite bande de terre qui s'avance dans la mer (oups, j'ai oublié mes cours de géo, comment ça s'appelle déjà ? Un cap ? Que dis-je, une péninsule? ahahah), au bout de celle ci, un phare. On venait de manger, et on avait laissé l'appétit de barracuda à Escape. En tout cas, le coin est très sympa, tout aussi calme qu'à Akwidaa, et on s'est permis de faire quelques roulés boulés dans le sable ! Caro s'est même permis un trempage de genoux inopiné dû à une vague un peu plus importante que les autres.




Bref, on s'est bien marrés, avant de rebrousser chemin, et de repartir d'où on venait. Cette fois, il était environ 15h, et... il faisait encore plus chaud qu'à l'aller ! Ca méritait bien une petite baignade à l'arrivée !

Et voilà, nos vacances était déjà terminées ! Et le lendemain, nous sommes repartis, avec comme idée de rallier directement Kumasi, d'abord avec la compagnie STA, puis STC pour Faire Takoradi- Kumasi. Le voyage commençait très mal car nous avons attendu notre premier trotro pendant une bonne heure, mais ensuite, les choses se sont goupillées au top !
Comme d'habitude, on est rentrés fatigués, faut dire qu'on avait quitté l'hôtel le matin à 8h30 et qu'on a posé nos valises à la maison le soir vers 19h30. L'équivalent en gros d'un « Accra - Paris », mais pour couvrir une distance de 400km. L'Afrique, c'est vraiment un autre monde !

On vous embrasse, en espérant que tout va bien pour vous !

Sylv et Caro

Ps: petit point statistique Ghana mbi a fêté il y a peu sa 2000 ème visite réparti sur 770 visiteurs différents environ.

mercredi 1 août 2012

Fin du voyage: tout s'était bien passé...

Salut tout le monde !
Nous revoilà pour l’ultime article de nos aventures est-ghanéennes. Bien sûr, il nous reste encore le sud ouest et le nord à vous présenter lorsque nous irons, autant vous dire que Ghana-mbi est bien loin de s’arrêter.

Jusqu’à présent, notre voyage s’était passé comme sur des roulettes, et le programme que nous avions fait avant de partir était respecté quasiment à la minute près. Evidemment, vous vous doutez que si je commence à raconter comme cela, c’est que les choses se sont gâtées par la suite, mais c’était après tout les conséquences de notre choix de voyager « à la locale », en considérant les mésaventures comme finalement des aventures culturelles, disons le ainsi. Mais trêve de blabla, voilà l’histoire.

Pour notre dernière étape de ce voyage, nous avions décidé de nous rendre dans un des lieux les plus côtés du Ghana, une des attractions touristiques les plus connues du pays : les chutes de Wli.
Comme leur nom l’indique, il s’agit de chutes d’eau situées quasiment à la frontière avec le Togo, à environ 30 minutes de voiture au nord de Hohoe (vous trouverez sur une carte du Ghana si vous cherchez). On nous avait conseillé cet endroit depuis un moment, et puisque de toute manière nous étions dans le coin, on ne pouvait passer à côté.
Les chutes (il y en a 2) ont la particularité d’être plutôt éloignées de la « civilisation » et donc des hôtels. Pour atteindre la première plus bas sur la montagne, il faut se balader pendant environ 45 minutes, la deuxième, quant à elle, s’atteint en environ 2 heures de marche.
Afin, encore une fois, de respecter notre timing, nous avions choisi de quitter Kpalimé assez tôt, aux environs de 8h, pour prendre un trotro en direction de Hohoe, puis de prendre un taxi collectif une fois à hohoe pour nous rendre à Wli. Nous avions prévu que ce trajet durerait environ 4 ou 5 heures (porte à porte), en comptant qu’il n’y avait que 3h de routes, c’était largement faisable. Cela nous faisait arriver vers midi ou une heure à l’hôtel, et nous laissait tout le loisir de nous promener jusqu’à la chute la plus lointaine, et de profiter d’un peu de temps là bas.
Nous avons quitté l’hôtel à l’heure prévue, en direction de la station de trotro de Kpalimé, pleins de bonne volonté, et même plutôt de bonne humeur. Nous sommes arrivés assez rapidement à la station, et comme d’habitude, une gentille personne nous a vite indiqué le trotro en route pour Hohoe. Une fois que nous avions acheté les tickets nous étions à fond, près à affronter les heures de route qui se profilaient à l’horizon.
Malheureusement, et voilà le petit grain de sable qui a enrayé notre machine pourtant bien huilée, comme vous le savez (au moins ceux d’entre vous qui suivent le blog depuis le début), le trotro, moyen de transport très pratique, ne quitte la station que quand il est plein… Et quand, pour un véhicule de 12 places (dans lequel on fait rentrer 16 personnes soit dit en passant), il est écrit sur le ticket « 2 et 3 », on se doute qu’on peut rester bloqués un moment… En tout cas assez longtemps pour s’engueuler avec le responsable des bagages de la station qui me demandait 1000F CFA pour que j’installe mon sac dans le coffre du véhicule. Force est de constater que mes précédentes expériences africaines servent puisque le prix a baissé jusqu’à atteindre les 500 francs… On a même attendu assez longtemps pour prendre la liberté de regarder un épisode de série, puis un autre, puis encore un autre, on a même attendu assez longtemps pour pouvoir goûter à environ toutes les cochonneries que vendaient les mamans dans la station. Les beignets tout huileux, le pain, les biscuits un peu bizarres… Et autour de nous, rien ne se passait. Certaines personnes attendaient que le temps passe assises sur un banc à côté du trotro, de temps à autres, le chauffeur grimpait sur le toit du véhicule pour y poser un sac de riz, ou encore un carton.
Et le temps à passé, encore, et encore, jusqu’à ce que finalement, la voiture soit pleine et que le moteur se mette à ronfler. Enfin !! Nous avons pris nos tickets à 8h30 ce matin, nous comptions arriver à l’hôtel vers 12h30, il est justement 12h30… et nous quittons tout juste Kpalimé. Méchant trotro ! méchant ! Le plus choquant dans tout ça (mais heureusement que c’est comme ça) alors qu’en Europe, dans une telle situation, la gare routière aurait été renversée par une révolution digne des plus grandes, à Kpalimé, et partout ailleurs en Afrique, les gens ne bronchent pas. C’est tout juste s’ils soupirent un coup de temps en temps.

Et nous voilà partis, pour 2h de route, pour repasser la frontière, et pour finir notre premier périple à Hohoe. C’était à ce moment là une maigre consolation, mais la route était plutôt agréable, puisqu’on montait une montagne, pour la descendre ensuite, pour en escalader une suivante. On allait d’ailleurs bizarrement beaucoup plus vite lorsqu’on descendait ! Il y avait certaines côtes qu’on grimpait quand même en première…



Au bout d’environ 45 minutes de voyage, les passagers ont commencé à s’agiter dans le trotro. Tout le monde parlait en Ewe et finalement, au bout d’un moment, nous avons compris : Il faut que chaque personne donne 100 francs au barrage pour qu’on puisse passer. Ah bon… Fort heureusement, le petit bakchiche a marché et nous avons continué notre route, ou plutôt notre chemin car plus on s’éloignait de Kpalimé, plus la route devenait piste, et plus le goudron se raréfiait. Tellement qu’à la fin, le chauffeur évitait les plaques d’asphalte car ça l’obligeait à ralentir
Au bout d’environ 1h30 de route, nous nous arrêtons ! Voilà la frontière ! Ayant tous deux déjà un visa, nous sommes évidemment rentrés au pays sans embrouille. J’ai tout de même eu le temps en prendre notre super véhicule en photo au poste frontière. Il a la classe notre trotro pas vrai ?





Après les 10 petites minutes administratives, nous sommes repartis, et comme la première fois, la différence Togo / Ghana nous a sauté aux yeux. Dans certains endroits de cette planète, il suffit finalement de traverser une barrière pour passer du chemin à la route, et l’autre partie du voyage s’est déroulée bien plus rapidement !
Nous sommes arrivés à Hohoe à 15h30, assez fatigués de rien faire, avouons le, et surtout avec l’envie d’enfin arriver ! Mais d’abord, il fallait trouver un taxi pour aller à Hohoe ! Au Ghana, trouver un taxi est loin d’être difficile ! Trouver un taxi qui respecte le prix normal, ça c’est parfois moins simple, le premier chauffeur qui nous a proposé de nous emmener à Wli nous demandait 30 cédis (environ 12 euros), celui qui nous a finalement emmené nous a pris 2 cédis (même pas 1 euro). La seule différence dans ce prix ? Nous étions avec 2 autres personnes dans la voiture. Hahaha !

Nous voilà enfin arrivés à Wli, qui est un village absolument charmant ! Tout petit, il est entouré de montagnes, mais pas le genre montagne rocheuses, plutôt celles qui sont recouvertes de végétation d’une couleur vert fluo et qui donnent tout de suite envie de poser ses affaires et de passer la journée à regarder. Allez, voilà des photos !








Nous sommes enfin arrivés à l’hôtel vers 16h30, fatigués pour ne pas dire complètement éclatés, et plutôt déçus tout de même : On a perdu une après-midi… Nous avons bien réfléchi et avons finalement pris une décision : la chute la plus éloignée de l’hôtel, ça sera pour un prochain voyage. Il faut avouer qu’après 1 semaine sans s’arrêter, on commençait à avoir envie de rentrer, sans faire d’autre étape.
Heureusement, l’hôtel était plutôt très agréable, et que ça soit le repas ou la nuit, tout s’est bien passé. Voilà d’ailleurs une photo de la paillote de l’hôtel.




Lendemain, driiiiing driiiiiing driiiiing !! Il faut rattraper le temps perdu, voir au moins la première chutes de Wli et rentrer à Kumasi dans la journée ! Autant dire, journée très chargée ! La patronne de l’hôtel, qui connaît bien le pays, nous a prévenu que le trajet Hohoe – Kumasi prendrait trèèèès longtemps, et que nous devions partir tôt. A 8h, nous étions donc à l’ouverture de l’office touristique en charge des chutes, et avons entamé la petite marche très agréable dans la forêt. Wli est très verte, et la balade pour se rendre aux chutes est très agréable. On traverse un certain nombre de fois de petits ruisseaux, toujours sur des ponts assez précaires, mais sans jamais se mouiller ! Voilà des photos.








Au bout de 45 petites minutes de marches, la voilà ! Elle se tient devant nous ! La première chute ! Elle mesure peut être 25 mètres de haut et fait un sacré boucan ! On ne s’en est d’ailleurs pas trop approchés car plus on s’en tient près, plus le vent souffle, et plus elle fait office de brumisateur géant ! Voire même de douche si vous vous approchez un peu trop. Mais je parle pour rien, on a pris des photos !





Après un petit moment passé au pied des chutes, il était l’heure de partir. Le check out de l’hôtel se faisait à 11h, et puis… il nous fallait encore traverser le Ghana d’est en ouest… en contournant le lac Volta par le sud. C’est surtout ça qui rallonge !

Nous avons donc repris tout notre bazar, sans oublier bien entendu la plante offerte l’avant veille par le monsieur dans le village du sommet, et nous avons quitté Wli, un petit peu déçus il faut bien l’avouer, mais il paraît qu’on ne peut pas toujours être contents…
Il était environ 11h, et, selon nos calculs, et en ajoutant une bonne marge, nous en avions pour 7h de route. Avec un peu de chance, on pouvait même arriver à la maison avant la nuit ! Mais de chance nous manquions depuis la veille car en arrivant au trotro en direction de Koforidua (notre étape pour changer de véhicule pour nous rendre à Kumasi), le chauffeur nous a indiqué qu’il restait seulement… 1 place disponible. Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!! Alors, comme 24h plus tôt, nous avons patienté, nous avons continué de manger toutes les cochonneries qui nous passaient dans les mains (œufs durs super pimentés, espèces de glaces à la vanille), et nous avons finalement quitté Hohoe 2h plus tard, pas malheureux d’enfin partir.
La route a été longue, trèèèèès longue, puisqu’il y a quasiment 4h de trajets entre Hohoe et Koforidua (dont 1h30 pour les 30 derniers kilomètres) et un petit peu plus de 3h entre Koforidua et Kumasi. La chance est revenue à Koforidua car nous avons trouvé tout de suite un genre de minibus qui s’est rempli très rapidement. Comme prévu nous avons mis 3h à rallier Kumasi, mais, comme lors de notre trajet en trotro entre Cape Coast et Kumasi (article datant de mars) on a bien cru qu’on arriverait à la maison enfermés dans des boites. Promis, les voyages de nuit en transport en commun, c’est terminé pour nous.
21h30, nous voilà enfin à la maison, et, vous l’imaginez, après une telle semaine, on n’a pas veillé toute la nuit !


Voilà, comme j’ai l’habitude de la dire de temps en temps, vous savez désormais tout sur tout, et nous sommes, en tant qu’administrateurs du blog, très fiers de vous avoir tout raconté dans un délai plutôt court. On espère en tout cas que ça vous à plu et on vous embrasse.

Sylv et Caro.

lundi 30 juillet 2012

Le sommet du voyage.

Grimper le mont Klouto n’était que l’échauffement, l’apéritif, par rapport à ce qui nous attendait le lendemain, car ce n’était plus une simple montagne, mais bien le plus haut sommet du Togo : le mont Agou, à quasiment 1000m d’altitude.
Comme prévu, Selom nous a retrouvé avec Paul devant notre hôtel le matin, et nous sommes partis en moto, encore une fois, en direction du mont Agou qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de Kpalimé. J’ai d’ailleurs profité que c’était la dernière fois que nous prenions la moto pour faire quelques photos.






Après la pause au marché pour acheter de quoi se nourrir pendant la marche, nous sommes arrivés au village au pied de la montagne. Nous avons laissé là la moto de Selom, et Paul nous a abandonnés. Il ne restait plus que nos jambes désormais. En haut, le sommet était caché par les nuages, et en général, quand on ne voit pas le bout, c’est que c’est quand même haut ! Nous avons entamé la montée par la route, avant de couper par un chemin beaucoup plus pentu, mais aussi beaucoup plus court ! Suite à la visite de la veille, Selom n’avait pas grand chose à nous montrer, tout juste quelques plantes que nous n’avions pas vues. Nous avons découvert pour la première fois le Baobab, et l’avocatier. De temps à autres, on se permettait tout de même une petite pause pour se rafraichir. Heureusement, le temps était plutôt couvert, et il ne faisait pas si chaud. Nous quittions de temps en temps le chemin pour retrouver la route, puis couper à nouveau un petit peu plus tard. Après environ 1h de marche, premières traces de civilisation, nous avons traversé un village. Ce village avait quelque chose d’un peu surréaliste, des maisons bâties en matériaux naturels (toujours cette couleur ocre qui définit vraiment bien l’Afrique !) et organisées en terrasse. Photoooooooos !










Evidemment, dès notre entrée dans le village, le bruit a vite couru que des « yovos » (blancs) étaient là, et à chaque terrasse que nous passions pour accéder à la supérieure, un petit groupe de 4 ou 5 enfants nous accueillaient en nous chantant une comptine apprise à l’école : « yovo ! yovo ! Bonjour ! Ca va bien ? Très bien ! merciiiiiiiiiiiii ! ».

Après la traversée du village, nous avons retrouvé notre bonne vieille forêt et avons continué notre ascension encore et encore. Au bout d’un moment, le panorama commençait à se voiler doucement, nous avions atteint les nuages, mais le sommet n’était pas encore là. C’est au bout d’environ 2h30 de marches que nous sommes finalement parvenus à Kebo-Dogbadji , le village quasiment au sommet du Mont Agou. Comme dans le village précédent, nous avons été accueillis par les chants des enfants, avant de nous installer tranquillement sur la « place » du village, pour se reposer, et prendre des photos.









Selom a alors sorti toutes les provisions achetées le matin même au marché et nous a préparé une grande salade d’avocats, accompagnés de sardines, de tomates et d’oignon. Après plus de 2h de marche, ça fait quand même du bien, et puis, la corbeille de fruit de Lomé porte bien son nom ! Les avocats étaient délicieux ! Nous avons mangé à côté d’un groupe d’enfants qui nous dévisageaient et s’amusaient à côté de nous, puis c’était au tour d’un homme d’un certain âge de venir papoter un petit peu avec nous. C’était un peu du genre bavard ce monsieur, et il n’a pas arrêté de nous tchatcher sur tout et n’importe quoi, mais en gros, son discours était le suivant « vous êtes mes copains, on veut vous inviter encore dans notre village ». Après un moment de blabla, le monsieur disparaissait quelques temps, puis revenait au bout de 10 minutes pour papoter à nouveau. Lorsqu’il a réapparu pour la dernière fois, il portait une plante qui nous était destinée et que nous avons bien sûr acceptée avec plaisir, en se demandant tout de même si on pourrait la ramener. Disons qu’en trotro, l’espace est quelque chose d’assez précieux mais c’est quand même un cadeau, et puis, il s’agit d’une plante qui, lorsqu’on en mâche les branche, nettoie les dents !

Une fois que l’appareil photo avait bien fonctionné, que le repas était terminé, et que tous les restes et autres pelures avaient été dévorés par les chèvres du village, nous avons repris notre marche, mais dans l’autre sens cette fois. C’est moins haut, c’est plus rapide, mais finalement, descendre une montagne, c’est pas moins crevant !
Et dire que certaines personnes dans les villages que nous avons traversés, font régulièrement ces marche ! On a d’ailleurs suivi pendant quelques centaines de mètres 2 dames qui descendaient par le même chemin que nous, elles avaient la tête chargée, mais elles allaient bien plus vite !
Nous avons traversé à nouveau le village au milieu de la montagne. Arrivés en bas c’éta it d’ailleurs très drôle car encore une fois, sur chaque terrasse les enfants chantaient la même chanson, mais cette fois, on pouvait avoir une vue globale de chaque maison d’où quelques petites têtes sortaient pour chanter en notre honneur.
Nous avons terminé notre descente tranquillement, rien n’a été à signaler pendant cette marche, mis à part le « ziiiiip…. Bouuum » de Caro sur un gros rocher. Plus de peur que de mal, heureusement !

Une fois au village de départ, nous avons repris la moto pour rentrer à Kpalimé en faisant un petit crochet par une « usine » de production d’une algue qui s’utilise comme complément alimentaire et qui s’appelle Spiraline. Malheureusement, la visite n’était pas des plus intéressantes.

Comme la veille, notre arrivée à Kpalimé a été une grande satisfaction, il nous restait quelques achats à faire (tissus, lampes), et nous pouvions quitter le Togo tranquillement ! Le lendemain, le Ghana nous accueillera une nouvelle fois, pour un long moment à priori puisque nous n’en sortirons pas avant noël.

Voilà pour aujourd’hui, le prochain poste sera le dernier de notre excursion, et vous verrez, il s’en est passé des choses !

On vous embrasse

Sylv et Caro.

samedi 28 juillet 2012

Kpalimé !!

Mercredi 18 juillet, nous emballons une nouvelle fois nos affaires. Il est l’heure de quitter Lomé et de rejoindre la prochaine et avant dernière étape du voyage : Kpalimé.
Cette petite ville togolaise se situe à environ 2h de route de Lomé, en direction du nord ouest et évidemment, pour nous y rendre, le trotro était la meilleure solution. Après l’habituel « ride » en taxi moto, pour aller à la station, nous voilà rapidement embarqués dans un trotro. Pour la première fois depuis que nous sommes partis, mon sac de voyage ne sera pas à mes côtés pour le trajet, mais sur le toit du véhicule, à côté des sacs de riz que les mamans rapportent à la maison. Il faut dire qu’on ne m’a pas trop donné le choix pour le mettre là-haut…
Les environs de kpalimé changent réellement de ce que nous avions pu voir jusqu’à présent. Les montagnes et forêts denses ont pris la place du paysage que nous voyions depuis notre départ : bord de mer et cocotiers. Le voyage a d’ailleurs été très agréable, Caro a eu l’occasion d’apprendre le langage des signes avec une vieille dame qui parlait autant le français que nous parlions l’ewe.
Kpalimé est réputée pour plusieurs raisons au Togo. Elle est appelé « la corbeille de fruit de Lomé » car c’est de cette zone que viennent la majorité des fruits et légumes vendus sur les marchés de la capitale. On connaît également cette région car c’est la plus montagneuse du Togo, et celle dans laquelle se trouve le plus haut mont du pays.
A notre arrivée, nous avons rapidement pu apprécier le calme et la tranquillité de cette petite ville, faut dire que Lomé, comme Accra, n’est pas vraiment de tout repos ! Sitôt nos affaires à l’hôtel nous sommes repartis en vadrouille d’abord pour manger dans un petite cabane où une grosse dame servait du riz et de la pâte de maïs (photo suivante), puis pour nous balader. Par contre, cette fois ci, nous étions accompagnés, car nos amis de Lomé nous avaient conseillé un guide que nous n’avons pas manqué d’appeler pour réserver les 2 jours ! Découvrir seuls aurait été beaucoup moins intéressant.



La première étape de cette après-midi a été le marché de kpalimé. Calme lui aussi pour cette journée. Nous avons profité de la présence d’un « connaisseur » pour poser tout un tas de questions sur les différents légumes qui occupaient les étals, la manière de les cuisiner, ou encore les épices. Selom, notre guide, a été super tout le long et a bien réussi à combler nos lacunes. Suite au petit tour en ville, nous sommes partis sur la première montagne que nous voulions voir : Le mont Klouto. Selom vient d’un petit village au milieu de cette montagne, et qui s’appelle Kouma Konda. C’est d’ici que vient l’association dont il fait partie, et une grande partie de la visite se situe d’ailleurs dans le village. La première partie de l’ascension de la montagne s’est faite en moto, Caro a d’ailleurs fait connaissance avec Paul, son chauffeur qui nous a accompagnés tout le long de notre séjour. A partir de l’entrée du village, nous nous sommes arrêtés et avons fini l’ascension à pied. Pendant ces 2h de marche pour rejoindre les hauteurs, c’est un festival d’explications en tout genre qui s’est donné à nous. Selom nous a présenté et montré un grand nombre de plantes et autres fleurs, nous expliquant leur utilité et leurs vertus médicinales. La visite était également très axée sur les pigments naturels, et autres « sève qui dessine »… Caro s’est vite retrouvée avec un palmier tatoué sur la peau et réalisé à base de sève d’un arbre et de charbon de bois. Et nous avons rapidement eu les lèvres oranges, colorées par une autre plante fameuse pour ses pigments naturels. Allez, vous avez l’autorisation de voir ça.











Pendant cette visite encore, toutes nos questions ont trouvé une réponse, et nous avons pu apprendre enfin certaines choses sur des plantes que nous voyons pourtant chaque jour dans le jardin. L’ascension s’est poursuivie, et alors que nos jambes devenaient lourdes, le sommet est apparu, et une fois le sommet atteint, le panorama a arrêté de se cacher. Devant nous s’étendait l’extrême ouest du Togo, et au loin, le Ghana. On pouvait même distinguer le lac Volta au fond. Regardez par vous même





Nous avons également rencontré quelques amis de Selom qui nous ont montré des insectes qu’ils avaient capturé dans la journée. Des photos viendront, dans un autre article… J’en garde sous la pédale.
Je ne sais pas si en nous voyant arriver en haut, le soleil a pris peur et a décidé de redescendre se coucher, ou si c’est simplement parce qu’on est arrivés au bon moment, mais en tout cas, nous avons eu le droit à la première partie du coucher de soleil vu du sommet, c’était pas dégueu, la preuve en image !







Nous sommes malheureusement descendus avant qu’il ne se couche vraiment car il fallait rentrer avant la nuit. Au point de départ, Paul nous attendait assis fièrement sur sa moto, mon chauffeur, par contre, n’avait pas pris la peine de revenir me chercher. Tant pis, les 25 minutes de route qui mènent à Kpalimé se feront à 3 sur la moto ! Le soleil est couché et j’avoue que pendant le trajet, il a fait plutôt frisquet, c’est pas trop désagréable comme sensation, surtout quand c’est pas très long !

Nous sommes arrivés à l’hôtel, fourbus, mais satisfait de notre après midi, et après le petit repas au restau (3 coupures d’électricité le temps du repas !!!), nous n’avons pas tardé à dormir, il fallait relaxer un peu nos jambes, le lendemain allait être encore plus physique !
Mais ça, on en parlera plus tard si vous le voulez bien, le clavier de mon ordi est fatigué.

A très bientôt

Sylv et Caro

vendredi 27 juillet 2012

Lomé J2

Il y a de cela quelques décennies, une apparition a eu lieu non loin de Lomé. Au beau milieu d'un lac, sur une barque, plusieurs personnes ont affirmé avoir vu la vierge apparaître.
Cette histoire est encore bien connue au Togo, les photos prises de l'apparition ont été, il paraît, authentifiées et quelques années plus tard, le saint père Jean Paul II s'est même rendu sur place au milieu du lac, puis dans le village à proximité pour marquer l'événement.
Bien loin de nous l'idée d'effectuer un pèlerinage dans ce coin, d'autant que nous n'étions pas au courant de toute l'histoire avant d'arriver dans le village en Question.

La nuit chez Ben s'est tout à fait bien passée, malgré, mais on a maintenant l'habitude, le fait que la famille se soit levée relativement tôt (6h) et que nous n'avons pas pu pousser notre nuit beaucoup plus loin. Après les préparatifs matinaux obligatoires, nous sommes partis, en compagnie de Ben, pour nous rendre à la station de taxis. Cette fois, c'est une voiture qui nous a conduits à notre destination finale : d'abord le Lac Togo, puis ensuite le village appelé Togoville (original n'est-ce pas?). Il y a tout de même 45 minutes de routes entre Lomé et le lac, c'était plus simple en moto.
Pendant le trajet en taxi, j'ai pu retrouver les position acrobatiques qui était les miennes à Bangui puisque comme en RCA, un taxi normal accueille 6 passagers (4 derrière et 2 devant) en plus du conducteur. Rassurez vous, quand les autres passagers ne sont pas énormes, ça rentre aisément... presque aisément en tout cas.

Les 45 minutes de routes sont passées vite, la route, qui mène jusqu'à Cotonou est plutôt bonne, et nous arrivons finalement au lac. Sur la berge, deux petites barques attendent les visiteurs. Il faut savoir qu'il est possible de se rendre à Togoville par la route, mais c'est beaucoup plus long qu'en traversant le lac. Après quelques minutes d'attente pour que la barque puisse accueillir un nombre correct de passagers, nous sommes les seuls touristes. Nous avons finalement levé la voile en direction de Togoville, qu'on pouvait distinguer au loin. Le lac est immense, on en voit difficilement le bout, d'autant qu'il se poursuit au loin derrière les terres. Nous avons bien regardé, mais malheureusement, pas d'apparition pour nous, par contre, on n'a pas eu besoin de chercher bien longtemps pour voir tous les filets de pêche installés sur le lac. Quelques photos du lac ? Bien entendu !!







Après la petite demi heure de navigation, la berge de Togoville nous ouvre les bras. Au bord de l'eau, un guide, qui fait partie de l'association de préservation de Togoville nous accueille pour nous montrer un peu le village, et en premier, l'église !! Evidemment ! Cette église était plutôt jolie, et avait la particularité de raconter sur différentes scènes peintes sur les murs, les aventures de « martyrs » ougandais, tués parce qu'ils s'était convertis au christianisme. Hors de l'église, une sorte de grand autel (je sais pas comment ça s'appelle, pardon) avec une fresque représentant l'apparition qui a eu lieu sur ces terres. Voyez par vous même.








Suite à ça nous déambulons dans le village pour découvrir différentes choses que le guide nous montre. Le village est très sympa, plutôt propre, et les gens tout à fait accueillants. Voilà les photos.


Le guide nous explique qu'environ la moitié de la population seulement est chrétienne, le reste étant plutôt animiste. Nous avons alors pu découvrir les différents fétiches qui protègent le village. Le « mâle » et la « femelle » qui sont les protecteurs de tout le village, ainsi que les quelques fétiches qui sont eux sensés protéger un quartier bien distinct. Photos !!








Il nous a été expliqué les différents sacrifices qui pouvaient se faire dans telle ou telle situations. Rassurez vous, il n'y aurait aucun sacrifice humain à déplorer, ou il a omis d'en parler... Le reste de la visite nous a permis de voir un petit mieux le village, la place du marché était malheureusement vide, car ce n'était pas le bon jour. Chose intéressante à propos de ce marché d'ailleurs, il fonctionne par le troc, et n'accepte apparemment pas d'argent... Si on propose quelques billets, je doute que les gens refusent vraiment, mais sur le principe, ça fonctionne ainsi. 
Nous avons terminé la visite en nous éloignant un petit peu du centre du village pour allez découvrir le « palais » qui ne ressemble pas vraiment au Louvre... C'est une sorte de grande concession, mais qui ne ressemble même pas à un seul bâtiment. Le seul vestige de passé « seigneurial » du lieu : un vieux canon transformé en... étendoir ! La photo est belle, et je trouve personnellement que le symbole est plutôt sympa !




Fin de la visite, nous traversons le lac en sens inverse (toujours pas de vierge sur le lac), et après un petit rafraîchissement, de mise après 2h de visite, nous reprenons un véhicule pour rejoindre la capitale.
L'après midi n'a pas été des plus actives, nous souhaitions rapidement manger un bout avant de quitter nos hôtes et de rejoindre nos hôtes suivants (compliqué hein?!), malheureusement, les frites ont mis quasiment 1h à venir sur notre table. Après avoir mangé, mais avec un lance-pierre, nous avons finalement rangé nos affaires et quitté la petite famille, heureux de notre expérience couchsurfing, et prêts à revivre ça la prochaine fois que nous partirons.

Armés de nos sacs, nous revoilà seuls à Lomé, sur des motos, en direction de la maison de l'Union Européenne. Une amie d'amis avec qui nous sommes en contact depuis mon arrivée au Ghana nous a proposé de passer notre deuxième nuit à Lomé chez elle. Nous la rejoignons puis nous rendons chez elles. Les conditions d'accueils sont carrément différentes de chez ben, et en entrant dans la maison, on se croirait en France ! La seule différence : un paon se ballade dans le jardin !
Nous mangeons ensemble le soir, un bon plat d'atchéké au menu, ça fait jamais de mal, puis nous couchons dans notre super maison 3 étoiles ! Les trois premiers jours n'étaient que l'apéro, dès demain, nous rentrons dans le vif du sujet !

De grosses bises !

Sylv et Caro