dimanche 29 avril 2012

Se déplacer à Kumasi!

Salut tout le monde !
Je reprends mes bonnes habitudes en passant une petite partie de mon dimanche sur Ghana-mbi, pour grand plaisir bien entendu !

En vous racontant mes différentes aventures, je n'ai pas manqué d'aborder plusieurs fois le thème des transports en commun ghanéens. Le terme trotro vous est maintenant familier, par contre vous ne connaissez peut-être pas le taxi, laissez moi vous expliquer comment ça fonctionne.

Les taxis sont des voitures conduites par des « taxi drivers » et qui ont pour rôle d'embarquer des gens pour les déposer à leur destination. Tout cela contre rétribution financière, c'est bien entendu. En France, soyons clairs, le taxis c'est un truc de bourge ! Ou un truc d'alcoolique, aussi, c'est bien pratique pour rentrer chez soi après le dernier métro...
En tout cas, j'en avais un petit peu parlé sur Bangui-de-grand-chemin, en Afrique, le taxi, c'est bien pratique ! C'est évidemment un peu moins cher, et puis, on a beau dire ce qu'on veut du système africain, il y a certains trucs qui sont quand même mieux qu'en France, et le taxi en fait partie !

Ici, quand on grimpe dans un tacos, on a le choix entre 2 coures. Le « dropping », plus cher, qui t'emmène exactement là où tu veux aller. Et le « shared-taxi ». Le shared taxi, comme son nom l'indique est un taxi commun, avec une destination finale (un petit panneau posé sur la voiture indique le direction). La voiture fait le plein de passagers, et hop ! En route ! Pour les shared taxi, les prix sont en général assez fixes, et on a assez peu de chance de se faire arnaquer... Par contre pour les dropping, le prix d'une course dépend surtout de la tête du client, de sa faculté à négocier, et aussi un peu de sa couleur de peau, il faut bien l'avouer. Les différences ont tendance à baisser au fur et à mesure que je connais de mieux en mieux la ville, Mais en tout cas, avoir un prix correct prend vachement plus de temps que pour un ghanéen, ça c'est clair ! Quand je suis avec des amis ghanéens, ce n'est d'ailleurs jamais moi qui négocie (bien que j'adore ça, mais j'y consacrerai un article) !
Outre le prix, il y a un autre aspect à prendre en compte avant de monter dans un taxi ici, et bien sûr c'est : dans quel état est-il ?? Car non seulement ils conduisent comme des idiots (je vous en parlerai également), mais en plus, si votre voiture ne tient pas le choc, ça devient une grosse galère ! Il faut donc y faire un petit peu attention si vous voulez éviter les frayeurs, ou au moins les limiter... J'en ai fait une fois l'expérience il y a quelques mois, essayez de rouler de nuit sous un orage de fou sans phare ! Heureusement, on avait les essuie-glace, enfin... on les a eu au début du trajet... Cette dizaine de kilomètre qui me séparait de ma destination a sûrement été la plus longue de ma vie, mais j'ai une petit hésitation entre ces quelques kilomètres ou le trajet Cape-Coast/ Kumasi. Mais pour celui-ci, nous étions en trotro !

Le trotro d'ailleurs ! Parlons en un peu ! En fait, au Ghana aussi le taxi c'est un truc de bourgeois ! Car il y a mieux !! Beaucoup mieux ! Tels des jaguars en pleine chasse ils fendent les pistes kumasiennes a des vitesses folles ! Tels des serpents ils se faufilent entre les voitures ! Comme le plus élégant des oiseaux, il donne de la voix en emettant des « Tuuuuut Tuuuuuuut » pour se pavaner au milieu du trafic, bref, le trotro, c'est quand même vraiment vraiment l'top !
Allez, pour ceux qui rejoignent tout juste le blog, une petit explication !
Il s'agit simplement de minibus (en général une grosse douzaine de places), il s'agit du transport en commun le plus développé ici, et il y en a absolument de partout ! Ils partent en général d'une gare routière. Ce qui est assez drôle (et parfois super chiant), c'est qu'un trotro, comme un taxi collectif, ne part pas tant qu'il n'est pas plein ! Alors y a des moments où ça l'fait, ça se remplit super vite, mais à d'autres moments, c'est quand même un peu galère ! Et il peut arriver qu'on attende pendant une bonne demi-heure avant que le véhicule ne s'apprête à partir.
Alors qu'en France, nous avons notre chauffeur de bus, sensé tout faire (surveiller les compostages, conduire, régler les soucis dans le bus...), ici, ils se sont dit : « tiens, si on faisait faire une partie de ce travail par un autre ? » et ça a eu pour résultat la naissance du « mate » ! Le Mate est un fait une sorte d'assistant chauffeur, qui s'occupe du bon déroulement des opérations. Un peu comme une hôtesse de l'air en fait, mais en moins sexy... Ses fonctions sont très simples ! Il collecte l'argent des clients (et il peut difficilement nous entuber parce que c'est un prix fixe!), rend la monnaie, ouvre et ferme la porte coulissante lorsque les passagers veulent entrer et sortir, il joue aussi le rôle du petit panneau « arrêt demandé » que nous avons dans nos bus ! Pour demander au chauffeur de s'arreter, il sort la main par la fenêtre, et tape d'un coup sec sur le toit du trotro ! Et hop, comme par magie, le chauffeur s'arrête ! 2 coups sur le toit, et hop ! On est repartis ! Autrement dit le mate, c'est un peu l'homme à tout faire du truc, et y a un truc qu'il fait particulièrement bien : crier ! C'est aussi ça le rôle du mate ! Et dans chaque station où le trotro s'arrête, lorsqu'il n'est pas plein, le mate se met à hurler le nom de notre destination ! C'est cool, c'est distrayant quand on attend que le truc se remplisse, mais ça crée un super méga brouhaha quand il y a plein de trotros qui attendent ! C'est d'ailleurs ce qui fait le charme d'une station de trotro ! Et puis, ça peut parfois être dangereux, car un mate qui rameute les passager crie, mais fait aussi de grands gestes, souvent pour désigner son véhicule, et si vous passez derrière, parfois, PAF ! Une claque involontaire !
Je ne me lancerait pas dans des descriptions complètes de tous les trucs cassés que j'ai vu sur des trotros, mais en tout cas vous pouvez comprendre qu'ils ne sont pas tous en bon état ! Certains sont alimentés au fioul et fument donc comme des pompiers, certains ont le klaxon un peu enroué, et d'autre ont un trou dans le sol... Mais en général, ils roulent pas mal, et je n'ai pas souvent vu d'accident!

Voilà pour cette petite description, comme vous le voyez, même un petit trajet peut être une grande aventure ! En tout cas, il s'en passe toujours des belles dans ces véhicules, et peut être que si on avait en France des transports un peu moins grands que des métros de 15 wagons, on ferait plus attention les uns aux autres pendant qu'on se déplace... Une voiture sans bruit est vachement plus choquant qu'un métro sans bruit ! Et on papote ! Et puis, faut aussi dire qu'ici l'Iphone n'existe pas, il paraît que ça facilite vachement les contacts humains !

Bisous à tous, je pense souvent à vous et me renseigne vachement sur les affaires intérieures du pays ces derniers temps, Ca me fait d'ailleurs penser que cet article est peut-être le dernier que j'écrirai sous la présidence de NS. Et j'en profite pour faire mon emmerdeur :
VOTEZ !

Grosses bises à tous !

Sylv

Voilà un bel exemple de trotro à essayer d'éviter!

Un joli taxi, reconnaissable à ses ailes jaunes.

lundi 23 avril 2012

petit encas de toutes les heures!

Bonjour à tous!

Après quelque temps d'absence suite à la visite de ma petite famille, Ghana-mbi reprend son droit pour vous raconter encore une fois le Ghana.
Depuis la fin du mois de mars, il commence à pleuvoir assez régulièrement sur Kumasi. Pendant cette période, le sol est un petit peu boueux, l'air est encore plus humide que d'habitude, et une certaine catégorie d'arbres gonfle son feuillage jusqu'à devenir assez impressionnant. A travers ce feuillage, si on observe bien, on peut très rapidement distinguer un grand nombre de fruits verts, puis jaunes, qui pendent au bout des branches.
Ceux d'entre vous qui connaissent déjà ce climat et ce genre de pays savent de quoi je veux parler:
Eh oui! Depuis quelques semaines maintenant, les mangues ont fait leur apparition sur les marchés, pour le plus grand bonheur des petits... et des grands!

Alors pour ceux qui raffolent déjà de ce fruit en France, un petit voyage en zone tropicale s'impose réellement, car si on appelle "mangue" les espèces de trucs qui remplissent les étalages des grandes surfaces occidentales, il faut bel et bien trouver un autre nom à celles que l'on trouve ici!
rondes et jaunes, petites vertes et allongées, ou alors gigantesques, parfois même un petit peu rouges, elles ont à peu près les mêmes formes, plusieurs couleurs, en général la même texture, et surtout, surtout, elles suscitent toutes les mêmes réactions: "hmmmmmmmm!"

Car c'est incroyable, mais je crois que jamais je n'avais vu un fruit avoir autant de succès! Et ce succès est d'autant plus important qu'il y a des manguiers de partout et qu'il est très facile d'en trouver, même gratuitement! Sur la route entre ma maison et mon bureau, j'en croise 4, dont un dans mon jardin, et un autre pile en face de mon bureau, autant vous dire que je suis gâté, que je me régale, et qu'en même temps, je me marre! Car les gens aiment tellement ça qu'ils sont parfois prêts à tout pour quitter le pied de l'arbre avec les poches pleines!! Petite description des cueilleurs de mangues:

On a d'abord le flemmard. C'est celui qui passe au pied de l'arbre, scrutant le sol à la recherche d'un fruit mûre mais qui n'a pas explosé pendant sa chute. Très souvent, elles tombent assez vertes et murissent au sol. Mais dans ce cas, c'est une infernale course entre les fourmis, les oiseaux et les humains!! Lequel aura le dernier mot? Pour chaque fruit sa réponse! Malheureusement, si elles ne tombent pas vertes, elles tombent bien mûrent et dans ce cas, il est difficile d'en trouver une mangeable, ou au moins présentable...
Tant que je parle des chutes de mangues, prenez en compte le fait que le manguier peut-être potentiellement dangereux à cette période. Un fruit de 200g qui tombe de 5 ou 10m de haut, ça peut faire mal si ça vous tombe dessus, ou vous salir si ça vous tombe à côté!

On a ensuite l'astucieux: Pour lui, celles qui sont déjà sur le sol ne valent pas la peine, et il vaut quand même mieux les faire tomber soi-même! Déjà c'est plus funky, on l'a vraiment cueillie, on la mérite parce qu'on a fait un effort pour l'avoir, et en plus, et c'est vrai, elle est meilleure!
Pour cette personne, tous les outils sont bons pour déloger le sésame de sa branche, quelle que soit sa hauteur. L'outil habituel est le bambou, grand, solide, idéal finalement!! Pas tant que ça parce que plus il est grand, et moins il est rigide vers le haut, donc ça tangue! Et chercher à décrocher un petit fruit avec un bambou... c'est parfois un peu galère! D'autres utilisent des sortes de poutres, c'est plus pratique, mais vachement lourd....! Et j'avoue qu'il m'arrive parfois de bien me marrer quand je vois des étudiants en costard s'acharner sur l'arbre pour la petite gourmandise!

Vient ensuite le joueur de baseball. A quoi bon avoir un grand objet? On peut atteindre une grande hauteur avec petit objet, il suffit de le lancer!! Heureusement que la saison des mangues ne dure que quelques semaines, sinon ces gens là auraient, à l'image de Nadal, une épaule bien plus grosse que l'autre! Les projectiles sont divers, dépendant peut être du fait qu'on veut faire un tir de précision ou non... En tout cas, lorsque ce genre de personne a pris l'assaut du manguier, fuyez! Car tout y passe! Les bâtons, les cailloux, les mangues vertes sur le sol (et le flemmard n'est pas content...).

La dernière catégorie, la meilleure, la lauréate du "Ghana Mangue Contest": le Cascadeur!
En général le cascadeur est toujours accompagné d'un ou deux flemmards! La technique est claire, limpide, et sacrément efficace! Tellement efficace qu'on pourrait la considérer comme un peu égoiste: Le cascadeur monte dans l'arbre, sélectionne ses branches préférées, et, selon leur hauteur, les secouent avec les mains, ou parfois sautent même dessus! En bas, le flemmard attend que son pote risque sa vie pour pouvoir ramasser l'objet tant convoité! Et en général, il repart les poches bien pleines!

Voilà pour cette description, je vous avoue que lorsque je prends des petites pauses au travail, je me régale à regarder ces différentes techniques de cueillettes, et il m'arrive bien souvent de me foutre de la gueule des ceux qui s'y collent. En particulier les astucieux, qui fournissent souvent des efforts surhumains pour de petits résultats...

Sur ce je vous fais des bisous collants et je vais me brosser les dents, que ça soit en France ou au Ghana, la mangue reste un fruit très filandreux!

Sylv



mercredi 11 avril 2012

Sylvain l'africain

Vous connaissez tous Sylvain en France, dans sa vie de petit occidental. L’objectif de cet article est d’essayer de vous le décrire lorsqu’il est en Afrique.
Là, il est métamorphosé, encore plus volubile qu’en France (mais oui, c’est possible) mais il a un contact avec les autochtones de première qualité. Tout d’abord, il est ouvert, avenant, ceci facilite l’échange. Ensuite il prend le temps, discute, échange, est très tactile comme tout africain qui se respecte, ce qui plait et fait comprendre à son interlocuteur que celui avec qui il parle est son égal. Ceci n’empêche pas, quand on essaie de le truander, d’avoir un regard noir, glaçant qui fait comprendre à son vis-à-vis qu’il n’est pas un petit blanc qui va se faire avoir.
Quand on croise des enfants, il ne peut pas ne pas entrer en contact avec eux, il les appelle, leur fait un signe de la main, leur caresse la tête quand on les croise et du coup, ceux-ci sont estomaqués et sous le charme. Son discours, et je suis d’accord avec lui, est que pour ces enfants qui n’ont jamais vu de blancs, en croiser un qui est sympa, drôle, avenant leur permettra de penser positif envers notre race (ne me prenez pas pour un disciple de Guéant, mais je n’ai pas trouvé d’autre terme). Le plus amusant est, quand dans la rue, nous en croisons, souvent ceux-ci disent «obronni » ce qui veut dire « blancs ». Alors Sylvain, le plus naturellement du monde leur répond «obibini » ce qui veut dire « noirs ». Là, les enfants sont dans un premier temps médusés, puis ils partent le plus souvent dans un fou rire en se sauvant.
Dans sa vie de tous les jours, Sylvain est aussi un africain. Vous savez tous que ce n’est pas le roi du rangement, mais alors en Afrique, ça semble être pire. Il a la chance d’avoir Judith qui fait le ménage et la lessive, du coup, no problem, on entasse et elle fera.
Pour la nourriture, il est on ne peut plus cool, il est devenu un excellent cuisinier et nous a fait des plats locaux très bon. Par contre, il a pris des habitudes africaines, des bananes qui pourrissent avec plein de moucherons autour, ça ne le gêne pas. Alors que nous allions prendre «l’apéro », l’autre jour, nous avons eu droit à une arrivée de centaines de termites autour de la lampe. Ni une, ni deux, il en a attrapé quelques unes, leur a arraché les ailes et les a croquées comme de vulgaires apéricube. Nous pourrions vous donner d’autres exemples mais comme nous sommes invités sur ce blog, nous voulons ne pas mettre en colère son propriétaire.
Son côté cool trouve toute sa place dans ce continent, il s’y sent à l’aise, bien dans sa peau, n’est-ce pas ce que chaque homme cherche dans sa vie et s’il est bien ainsi, alors soyons tous contents pour lui et souhaitons tous qu’il en profite un maximum.

samedi 31 mars 2012

Dis moi ton prénom je te dirai qui tu es.

Salut tout le monde !

Me revoici à Kumasi après quelques jours sur la côte, prêt pour reprendre la rédaction du blog et vous filer quelques infos intéressantes sur le pays qui m'abrite actuellement.
J'ai déjà mentionné le nom précédemment, Kumasi se trouve en pays Ashanti, une des ethnies les plus importantes du Ghana. C'est d'ailleurs en centre ville que se trouve le palais du roi (avec le roi dedans), Ici, on n'est pas ghanéen, on est avant tout ashanti. Cette culture est extrêmement complexe et j'essaye de me renseigner pour vous écrire au fur et à mesure des articles qui tiennent la route... Celui là est un des premiers.

En Centrafrique, j'avais tendance à me moquer des prénoms quelque peu farfelus que j'entendais parfois. Et je me marrait bien quand je rencontrais un « Legénie » ou « Héritie de mon Coeur » (véridique je déconne pas). L'avantage de ce système centrafricain, c'est qu'au moins, tout le monde ne s'appelle pas pareil ! Ici au ghana, c'est différent.
La culture ashantis veut que l'on donne le prénom à son enfant selon le jour de la semaine pendant lequel il est né. Bien évidemment, TOUS les ashantis ne s'appellent pas comme ça, mais on rencontre très régulièrement des gens qui s'appellent de cette manière. C'est assez pratique parce que quand on rencontre quelqu'un, même quand on ne connait que son prénom, on sait déjà quel jour il est né ! Grande classe ! Enfin voilà, ces prénoms sont déclinables au féminin bien évidemment ce qui nous fait une liste d'environ 14... La voici

lundi : G : Koudjo/Kodjo F : Adjo
Mardi : G : Kobena F : Abenah
mercredi : G : Kweku F : Akoua
Jeudi : G : Kaku F : Yaah
Vendredi : G : Yaw F : Efia
Samedi : G : Kwame F : Ama
Dimanche : G : Kwesi F : Essi.

Vous pouvez donc maintenant vous amuser à trouver votre prénom ashanti, le mien est Kobena (prononcé kwa). Je l'utilise d'ailleurs assez souvent lorsque je suis en face de quelqu'un qui ne saura pas du tout prononcer mon nom. Ca facilite les échanges ! Ceux qui pensent savoir m'appeler m'appellent en général Silva, Silver et parfois même sidney... C'est ainsi. Ce genre de prénom a également une petite histoire marrante. Lorsque nous marchons dans la rue (les blancs), il arrive que des personnes souhaitent nous appeler sans noous connaitres. Il y a 2 possibilités : Elle va vous appeler Obroni (le blanc), ou elle va t'appeler Kwesi. Dimanche. Parfois, on m'appelle même Kwesi broni. Mais c'est assez rare. Ils nous appellent « dimanche » tout simplement parce que c'est de l'europe que vient leur religion et qu'ils disent donc que nous sommes arrivés le dimanche... Jour saint !

Mais continuons sur les prénoms, ou plutôt les noms. Car les ashantis ont également une tradition pour les noms de famille des enfants. Sa place dans la fratrie est priss en compte, on s'appellera donc « deuxième » ou « troisième ». Voilà la liste :

1er : Baako
2ème : mienu
3ème : Mensah (pour ceux qui connaissent le foot, vous en connaissez quelques uns)
4ème : Annan
5ème : Enum

Je m'arrêterai à 5, il y en a 10 en tout.

Cependant, cette règle est moins suivie que celle d'avant et on rencontre beaucoup moins de personnes qui s'appellent ainsi. Et puis, étant donné qu'ils ont tous plein de noms et de prénoms, il leur arrivent d'en choisir un autre...
Quoiqu'il en soit, il y a tout de même des gens au Ghana qui s'appellent en langue ashanti : jour de la semaine + place dans la fratrie. C'est quand même la grande classe !!! Vous en connaissez d'ailleurs un, Kofi Annan.

Gros bisous à tout le monde !

Sylv

samedi 24 mars 2012

Bulletin de santé.

Bonjour à tous !

Après quelques appels en France, j'ai pu comprendre que le bruit courait dans les chaumières familiales comme quoi j'avais des soucis de santé.
Je profite d'un petit moment pour expliquer, et surtout rassurer ! Cet article me permettra aussi d'expliquer quelques petits trucs qui ne valent pas la peine que je leur dédie un article, mais qui sont tout même intéressantes !

Alors pour commencer, parlons des fameux « problèmes de santé » comme vous le dites. Rassurez vous, ça va !! Je suis sur pied, je bosse comme un malade en ce moment (la semaine de la francophonie vient de se terminer...) et je tiens le rythme. J'ai eu (et j'ai encore) effectivement quelques petits problèmes, qui sont plus de l'ordre de « pépin de santé » que de réels problèmes.
Explication.

J'avais terminé mon dernier article sur notre voyage à Cape Coast en vous disant qu'il m'était arrivé un sacré petit truc ! En résumant les choses, Un gros bouton rouge m'est poussé sur l'épaule (à peu près à la jonction entre l'épaule et le biceps) jusre avant que nous partions en vadrouille. Au départ, ça ressemblait quand même vachement à un début de bouton d'acnée (eh oui, 26 ans et toujours un ado!) mais au bout déjà d'une journée, un petit point blanc et noir commençait à poindre sous la peau au milieu du bouton. Encore peu d'inquiétude à ce niveau là, un moche bouton d'acnée me suis-je dit. C'est le lendemain (le samedi, jour de la visite de Kakum pour être précis) que j'ai commencé à le surveiller de plus près (et Caro m'a bien aidé d'ailleurs) car la zone rouge autour du bouton commençait à s'étendre, et je commençais, non pas à avoir mal, mais à le sentir...
A ce moment là (C'était la fin du 3ème jour depuis la « poussée ») j'ai commencé à me demander s'il se pouvait que ça soit autre chose qu'un bouton. Ma première expérience en RCA m'a bien aidé sur le coup car ma coloc de l'époque avait eu un sale bouton sur le coude qui s'était avéré être en fait une larve de mouche (une fois chez le médecin). A cette époque c'est même moi, qui en auscultant de plus prêt, lui avait conseillé d'aller chez le médecin... J'avais donc déjà vu le phénomène, et je sais que ce genre de chose peut exister sous climat tropical...
J'ai par conséquent tout de suite pensé à ça, en connaissant l'astuce ! Si jamais ce genre de chose arrive, il faut appliquer une crème grasse (vaseline) qui étouffe la larve, la fait donc mourir, et le corps peut ensuite l'expulser sans problème... Seulement, dans un hôtel en pleine campagne ghanéenne, la vaseline, c'est pas simple à trouver... Caro m'a conseillé d'appliquer une autre crème « pour voir ». Finalement cette idée a bien arrangé les choses car effectivement, une fois la crème appliquée, une minusculte bulle d'air se gonflait et se dégonflait... ce qui voulait dire que c'était effectivement ça, mais que la crème ne l'étouffait pas entièrement et qu'il faudrait attendre le lendemain (jour de notre retour) pour faire mieux.
Nous avons donc passé la journée du lendemain en sachant tout à fait que j'avais une larve de mouche dans le bras, et que le soir, il faudrait que je me fasse charcuter ! Heureusement, le fort d'esclave fait dédramatiser. En tout cas, cette journée, les choses ont quelque peu empiré puisque une douleur (genre brulure) apparaissait à intervalles régulier, et à chaque fois que ça faisait mal, le bouton suintait un peu...
Bref, on ne va pas rentrer plus dans les détails, en tout cas, à notre arrivée à Kumasi, un scalpel et un pince à épilée ont été les premiers trucs que nous avons sortis. Après une petite incision, nous avons retiré la bestiole (un tout petit asticot moitié blanc, moitié noir) et bien désinfecté... Depuis, j'ai encore une toute petit cicatrice, comme un bouton d'acnée en fin de vie...
Voilà l'histoire, je suis vraiment désolé si vous êtes sur le point de vous mettre à table, ou que vous êtes peut être en train de manger, c'est un peu dégueu... en tout cas, j'ai conclu 2 trucs de cette aventure :
Une copine infirmière, c'est génial !
Contrairement à la grande majorité des hommes sur cette planète, j'ai vécu une grossesse !! Et ça, c'est quand même pas rien !
Voilà pour l'aventure, concernant les autres petits soucis de santé, ce n'est absolument rien, une petite chute au basket par ci, un petit coupage par là... comme on bosse beaucoup, on est un peu fatigués (Marie et moi), et on a tendance à faire les petites choses comme couper un légume avec moins d'adresse ou attraper la résistance du four au lieu d'attraper le plat (ça c'est pas moi!)

Je suppose en tout cas que si vous avez entendu dire que j'avais quelques petits pépins de santé, vous avez tout de suite pensé à l'intestin.
Pour l'instant, je vous remercie, mais ça va !! Dire que ça va très bien pourrait être un peu exagéré tout de même... Mes collègues ont tous eu quelques problèmes, pour l'instant en tout cas je touche du bois !
Quoiqu'il en soit, la nourriture reste potentiellement explosive, elle est très épicée, et ça n'arrange pas les choses non plus... De toute manière, je mange de plus en plus à la maison... Le riz frit commence à me fatiguer.
C'est au sujet de l'eau que je voulais vous apprendre un petit truc. L'eau courante n'est pas potable, ça c'est pas nouveau, mais ici, au lieu de fonctionner à la bouteille ou aux gros bidons de 5 litres, ils fonctionnent par petits sachets de 50cl. On en trouve de partout (les vendeuses dans la rue, les marchés, les cités U) et c'est quand même vachement pratique !! Déjà parce que ça nous permet de savoir si on a assez bu ou pas (je bois environ 2 litres par jour) et puis, au moins, quand on commence un sachet, la majorité du temps, il nous encombre, et on s'oblige donc à le finir !!!
Ces petits sachets s'achètent à l'unité, mais on peut également les trouver par packs de 30. C'est notre réserve d'eau à la maison, et nous ne buvons (de l'eau of course!) que par ce moyen. Un gros pack est un peu chiant à porter en rentrant à la maison, mais ça sert quand même bien !
Voilà, c'était la petite info que je voulais vous donner, parce que boire au robinet est une chose tellement simple en France qu'on oublie qu'ailleurs, ça fonctionne différemment !

C'est tout pour cet article ! La semaine prochaine, je pars en mission à Cape Coast pour toute la semaine, selon mes occupations dans la soirée, je pourrais peut être poster un nouvel article … J'attends les photos de la francophonie pour vous faire un panorama de ce qui a été proposé également.

En tout cas je vous fait de grosses bises, et à très bientôt !

Sylv


samedi 17 mars 2012

Excursion du mois de mars number 2!

Bonjour à tous !

Il paraît que quand on a de la visite, on pose quelques petites journées de congé et on en profite pour découvrir son pays hôte !
Le Ghana (contrairement à la Centrafrique), possède assez de moyen de transport ET de choses à voir pour qu'il vaille le coup de faire un petit tour du pays.

Notre programme était donc de partir en bus tout droit vers le sud du pays, en direction de Cape Coast et de visiter quelques points d'intérêts qui se trouvaient dans le coin, au bord de la mer, ou un peu plus dans les terres. Nous avions décidé d'une position stratégique pour passer nos nuits, et avons donc choisi un hôtel assez touristique à Hans Cottage Junction, à une 15aine de bornes de Cape Coast.
C'est également un petit lieu touristique puisque c'est assez réputé pour ses... crocodiles ! On a d'ailleurs mangé à quelques mètres d'un d'entre eux (nous étions en étage) chaque soir.

C'est le samedi matin que notre voyage a réellement commencé puisque nous avons pris un trotro (on n'a d'ailleurs pris quasiment que le trotro pendant ce séjour) en direction de Kakum National Park, un parc naturel à quelques kilomètres de l'hôtel. Kakum est un endroit bien connu des touristes pour son petit parcours de ponts suspendus, et ses oiseaux... Il est malheureusement difficile d'y voir d'autres animaux, surtout en pleine journée... J'ai donc combattu mon vertige pour aller me percher sur des ponts suspendus à 30m du sol, mais ça valait tout de même le coup ! En voilà quelques photos.








Après ce petit tour en l'air, nous sommes descendus pour voir ce qu'il se passait en dessous de nous, dans une petite marche d'environ 1h avec un guide. La visite était d'ailleurs plus intéressante que les ponts... Nous avons découvert quelques arbres sympas : arbre à coton giiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiigantesque, ébène, arbre qui marche (oui oui, ça existe ! Mais c'est vachement pas rapide!) et encore quelques écorces mangées il y a peu par des singes. Le guide nous a expliqué quelques vertus pharmaceutiques de ces arbres, nous avons donc découvert : l'arbre qui constipe, l'arbre qui soigne la typhoide, l'arbre qui file la diarrhée et encore quelques légendes... C'était en tout cas tout à fait intéressant ! Voici quelques photos de ces fameux arbres désolé, elles sont pas vraiment nettes pour la plupart, et je vous prie de m'excuser, je n'ai pas retenu les noms...





Après cette visite (je pensais passer la journée à Kakum...) nous avons quitté le parc, pile au bon moment car des cars entiers de touristes étaient en train d'arrivée ! Donc pour ceux qui font un jour Kakum parc, si c'est un samedi, allez-y tôt !! Nous avons poussé un petit peu le long de la côté en direction de l'ouest pour nous rendre (en trotro toujours) à Elmina. Un petit village connu surtout pour son fort et son port. Vous le savez sûrement, mais le Ghana était une place forte pour l'exportation de l'or tout d'abord, mais également pour les esclaves, et la côte ghanéenne entre Accra et Abidjan est bondée de ces forts, qui sont désormais des lieux touristiques.
La route entre Cape Coast et Elmina est tout simplement incroyable, car elle longe la mer ! Ce petit bout du littoral ghanéen est en tout cas vachement joli avec l'océan déchainé (y a plus de vagues qu'à Palavas), la plage, et entre la plage et la route, un grande bande de palmier d'environ 50m de large. C'était la première fois que je voyais une plage tropicale, je suis en tout cas pas déçu du voyage ! De toute manière, ça se passe de commentaires, voilà quelques photos !







Nous sommes arrivés au château d'Elmina après une vingtaine de minutes de route. Le fort (qui est le plus vieux de toute l'Afrique de l'Ouest) est en assez bonne état car rénové depuis peu. Il se dresse légèrement en surplomb de la mer.
La visite du fort était assez intéressante évidemment, nous avons appris surtout que ce bâtiment a eu plusieurs rôles (exportation d'or, bâtiments administratifs, exportation d'esclaves) mais la visite est en majorité tournée vers l'esclavage. Nous avons donc pu découvrir dans le lieu même les différentes horreurs que ces gens ont vécu il y a de cela quelques siècles à peine. Nous avons donc visité les différents « dungeons » et quelques cellules en bas dans lesquelles étaient entassés les esclaves, souvent jusqu'à ce que mort s'ensuive. La fameuse porte du nom retour, qui porte évidemment ce nom puisque c'est celle qu'empruntaient les esclaves pour embarquer en direction de l'Amérique (photos) et encore les salles de stockages. D'ailleurs, les photos vous donneront peut être une petite idée.












Nous sommes ensuite montés à l'étage pour découvrir les appartement du gouverneur et des différents chefs qui se sont succédés à Elmina, Vous imaginez que l'ambiance n'est d'un coup plus du tout la même et malgré les vieux canons postés sur les murailles en direction de la mer, on oublie quelque peu qu'on visite un bâtiment aussi grave qu'un fort d'esclave, et la visite devient beaucoup plus agréables. On se permet de prendre des poses et quelques photos du paysage, car étant donné que le fort est en surplomb, au 2ème étage, on a une très jolie vue sur la mer et les bâteaux en construction d'un côté, et sur la ville de l'autre. Ce côté là du paysage est vraiment joli car Elmina est également connu pour son port. Allez j'en dis pas plus, et jugez pas vous même !

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Nous voilà sortis du fort en direction du port justement, pour y faire un tour avant de rentrer à l'hôtel. Malheureusement, nous nous sommes vite rendu compte que le port était touristique de l'extérieur, car de l'intérieur, on ne se sent pas réellement à l'aise, et une petite intuition nous a poussés à rebrousser chemin rapidement. Après un petit verre pour se rafraichir un peu nous avons repris le trotro (spéciale dédicace à la maman qui s'est bien foutue de notre gueule quand on lui a dit qu'on voulait faire Elmine-Cape Coast en trotro) pour nous reposer à l'hôtel. Il était 17h, parfait pour profiter du cadre agréable de l'hôtel, et se préparer pour le lendemain. Et la visite de Cape Coast et son fort.

Le lendemain, nous somme partis assez tôt en direction de Cape Coast. Nous avions de toute manière le temps puisque le bus STC sensé nous ramener à Kumasi ne partait pas avant 15h. Nous sommes arrivés parmi les premiers au fort, et avons quasiment tout de suite (on est en Afrique, n'oublions pas) enchaîné sur la visite.
Le fort de Cape Coast est également un des plus importants d'Afrique de l'Ouest mais il a un petit truc en moins qu'Elmina qui est vraiment le plus beau. Il est aussi connu parce que le couple Obama en a fait la visite il y a peu. Je me garde de vous raconter la visite du fort car elle est très sensiblement la même que la visite d'Elmina... Des cellules, des dungeons, une porte du non retour, les appartements du boss, et une jolie vue sur la mer.













Suite à cette visite, il nous restait encore un certain temps à attendre (environ 4h), et nous avons donc décidé de tenter le tout pour le tout en essayant de trouver un trotro susceptible de partir plus tôt. Bingo ! En une heure nous étions à bord, tout au fond avec notre bardas et nos roulés à la saucisse comme déjeuner, et 3h plus tard, nous étions à Kumasi, un peu fatigués physiquement... et mentalement par les frayeur que nous a faites notre chauffeur. Mais ceci viendra dans un autre article.

C'est tout pour cette fois, je vous ai fait un peu attendre, je m'en excuse, mais la semaine de la francophonie approche et j'ai pas mal à faire. Et puis, pour les amateurs de photos dans les articles, il faut avouer que dans celui-ci, vous êtes particulièrement gâtés !

Sur ce je vous embrasse, j'en ai pas encore fini avec ce week-end, la plupart d'entre vous le sait déjà mais il m'est arrivé une drôle d'aventure ce week-end.

A plus !

mardi 6 mars 2012

Excursion du mois de mars number 1

Le Ghana est connu pour plusieurs choses : Kofi Annan (ça vous ne le saviez pas, j'en reparlerai), son équipe de foot et ses exportations de cacao. Mais au sein du continent africain, il y a un autre produit qui fait sa notoriété : son tissu « Kente » (prononcer « kenté »)
J'ai décidé de profiter de la présence de Caro (encore !!!!) pour organiser une petite expédition dans un village voisin de kumasi et réputé pour son kente justement. Bonwire (prononcer « bonwiré ») est en fait une petite ville de tisserands, où, bien entendu, le tissu vaut mieux qu'un simple pagne acheté au marché de Kumasi.

N'ayant pas de voiture, nous sommes évidemment obligés de nous déplacer en transports en commun (trotros) ce qui peut parfois rendre les choses un petit peu plus difficile, ou les trajets un peu moins direct.
Kwasi, mon collègue, nous avait conseillé de nous rendre à la gare routière du quartier « Dr Mensah » où nous pourrions trouver un véhicule pour nous rendre dans ce fameux village.
10h30, c'est le départ !! petite marche jusqu'à tech junction (à côté de la fac) pour attraper un taxi direction Dr Mensah. Je commence à m'y habituer, mais hier, il y avait quand même un monde fou sur les routes, et étant donné que le code de la route est utilisé pour caler les meubles, quand y a du monde, ben ça bouchonne, et quand on roule, ben on a peur. Après 45 minutes de route, nous voilà enfin à Dr Mensah (toujours dans Kumasi, vous suivez?) pour enfin prendre le trotro. Et là, comme d'habitude lorsqu'on arpente les chemins d'une gare routière, la concentration est une valeur importante. Pourquoi ? Eviter les trotros, répondre aux gens qui nous hèlent, et trouver le bon véhicule sont des tâches pas simples à réaliser en simultané. Bref, après quelques minutes de marche, un gentil chauffeur nous conduit au fameux véhicule qui nous emmenera à Bonwire. Ce trotro ressemblait à tous les autres sur la forme (vieux, poussiéreux et un peu précaire sur le confort) sauf qu'il était 2 fois plus grand que les trotros du centre ville. Nous sommes donc montés à bord et avons attendu qu'il se remplisse... d'environ 25 personnes. C'était un petit peu serré, d'autant plus que vous savez que j'ai des grandes jambes, et que l'écart entre les sièges ne me permettait même pas de m'asseoir droit, « espérons qu'on n'en ait pas pour 2h de route me suis-je alors dit ».
le véhicule s'est rempli en quelques minutes. J'étais assis entre Caro et un vieux monsieur d'au moins 180 ans (il lui restait 2 dents...) qui avait la bras gauche en écharpe et qui m'a bien fait comprendre que je devais faire attention de ne pas le bousculer pendant le trajet.
Trotro plein = départ ! En avant toutes ! Enfin, en avant est un grand mot ! Poussons un coup le minibus qui nous empêche de sortir et parcourons 50 mètres. Puis arrêtons nous et engueulons le chauffeur qui vient à contre sens mais qui se trouve malheureusement sur notre voie.  Ces petites pauses nous ont tout de même permis de faire des provisions en eau pour le trajet, on ne sait jamais...
Après un dizaine de minutes pour sortir de la gare routière (oui quand même...), voilà notre trotro intergalactique en train de flotter sur les routes de kumasi, plus rien ne peut nous arrêter ! Nous quittons rapidement la ville et voilà la campagne ghanéenne dont l'asphalte me rappelle sacrément la campagne centrafricaine ! De trotro intergalactique, notre moyen de locomotion se transforme rapidement en trotro boiteux et grinçant, qui a au moins 180 ans. Mais tout se passe comme à l'accoutumée, Un bébé dans la rangée de devant nous dévisage la bouche ouverte depuis le départ, les gens papotent et sortent lorsque l'on atteint leur destination. C'est au bout d'environ 45 minutes que tout à basculé ! Le chauffeur nous arrête pour déposer quelques passagers et... plus rien. Enfin, si, quand même, le moteur tourne, les roues sont encore là, mais c'est le levier de vitesse qui craint ! Impossible de redémarrer, le point mort reste enclenché, et même lorsque le chauffeur s'y met avec 2 mains, rien n'y fait. Après quelques minutes à attendre que ça s'arrange, et après que le chauffeur soit passé sous le véhicule pour voir ce qu'il s'y passe, le verdict est clair : nous devons descendre du véhicule. Aie ! Il a fallu que nous nous mettions à plusieurs pour faire faire demi-tour au trotro (on était en montée) afin qu'il puisse descendre et passer la vitesse en marche. Youhou !!! Ca fonctionne ! Remontons tous dans notre vaisseau intergalactique sans levier de vitesse et repartons ! Je pense qu'à ce moment là, nous avons à peu près tous pensé la même chose : « faites qu'il n 'ait pas besoin de s'arrêter avant notre station! ». Ca n'a pas été le cas, puisque même pas 200 mètre après avoir redémarré, une passagère (un petit peu feignante nous supposons) a demandé de descendre. Elle serait certainement arrivée plus vite chez elle si elle avait marché lorsque nous sommes tous descendus, mais elle s'est contentée d'attendre avec nous. Fort heureusement, nous n'avons pas été les seuls choqués et les commentaires ont fusé quand elle est descendue. Au cours du chemin, notre trotro a plusieurs fois fait des siennes mais notre chauffeur a su enclencher les vitesses. Nous sommes finalement arrivés à Bonwire sur les coups d'une heure de l'après-midi.
Après une petite assiete de riz frit (fried rice) et une boisson à Unity bar ( tout est unity au Ghana), nous voilà partis à la recherche du fameux Kente.
On nous avait prévenus et nous l'avons vérifié, le village est peu animé le samedi et très peu d'échopes étaient ouvertes. Mais nous avons quand même réussi à trouver un jeune homme qui nous a fait faire le tour des magasins familiaux. Après avoir vu des tissus de tous motifs et de toutes les couleurs nous avons tout de même trouvé quelques articles intéressants (photos). Mais les tissus kente sont très chers donc nous nous sommes donc contentés d'acheter des écharpes pour nous la péter en France.
Une fois cette mission accomplie, nous voilà repartis direction Kumasi. Alors que nous nous apprêtions à suivre le même itinéraire qu'à l'aller (donc deux heures de route), notre « guide » d'un jour nous a conseillé une autre route : taxi collectif de Bonwire à Ejisu, puis trotro de Ejisu à Tech Junction (la maison). Le trajet du retour nous a pris quarante minutes... et en plus il a coûté moins cher!
Voilà, nous faisons donc parti de la très fermée « Kente family » et malheureusement vous n'êtes pas assez « hype » pour en faire partie. Cet article s'arrête donc là.

De gros bisous à tout le monde et pour la deuxième fois de l'année bienvenue aux visiteurs ponctuels de l'entourage carolinesque.

Sylv et Caro

Nos futures écharpes!