dimanche 16 décembre 2012

Mes chers lecteurs bonjour.

Cet article est un peu particulier puisqu'il s'agit probablement du dernier sur ghana-mbi avant l'année 2013. La plupart d'entre vous est déjà au courant, nous rentrons quelques temps au bercail le week-aend prochain, et nous ne reviendrons au Ghana que le 10 janvier. Une chose est sûre en tout cas, revenir va nous faire beaucoup de bien !!
Quoiqu'il en soit, nous sommes encore ici, et le premier semestre de l'année universitaire touche à sa fin, amenant dans son sillage des centaines de copies à corriger et des étudiants en panique parce qu'ils ont raté leurs examens (ou qu'ils ont oublié qu'ils en avaient un...).
Je me suis rendu compte avec un petit peu de recul que, même si je travaille depuis mon arrivée à l'université, je n'ai finalement que très peu parlé du système universitaire ghanéen. J'ai expliqué l'organisation spatiale et hiérarchique de la fac, mais pour le reste, vous ne savez (encore) rien, même si ça ressemble un petit peu au système français.

Ici, la grande différence avec la France réside dans le fait que pour obtenir son bachelor (licence) il faut étudier pendant 4 ans. Il y a donc une année supplémentaire pour le premier diplôme. Les masters et doctorats, eux, suivent la même logique qu'en France.
Lorsque vous arrivez à la fac au Ghana, vous postulez dans les départements qui vous tentent le plus, sachant que c'est en général votre note au bac qui définira votre « affectation ». Autrement dit, en prenant un cas concret, si vous vous êtes vautré en géo lors de l'examen final, inutile d'espérer accéder à la licence de géo. Finalement, déjà dès l'entrée, une petite sélection s'opère, même s'il est quand même plutôt fréquent que les étudiants s'inscrivent d'eux mêmes dans les matières qu'ils réussissent le mieux.
En France, les études universitaires sont très spécialisées, vous avez décidé de faire de l'histoire ? Vous mangerez de l'histoire à longueur de temps, et seules quelques options vous permettront de varier les plaisir. Ici, les cursus sont obligatoirement doubles. Tous les étudiants suivent donc 2 cursus dans les mêmes études (un « major » et un « minor »). Le volume horaire de chacun de ces programme est identique, c'est au niveau des crédits (coefficients ) que la différence se fait.
Les étudiants doivent également, pendant 1 semestre dans leur licence (quand ils le souhaitent) suivre le « VC course » qui sont des cours de sport ou des cours artistiques (danse traditionnelle, drumming, peinture). Je trouve personnellement que c'est pas une mauvaise idée !

L'année universitaire démarre mi-aout avec l'arrivée des « continuous students » (tout le monde sauf les premières années). La fin du mois est en général réservée à l'inscription administrative des étudiants qui courent de partout pour s'inscrire dans leur département et leurs différentes option. Du côté des profs, c'est le calme avant la tempête, le semestre va bientôt commencer !
Début septembre, c'est parti pour 12 semaines (théoriques) de classe. Comme à l'université française, les emplois du temps ne sont pas les plus chargés du monde (entre 15 et 20h par semaine). Mi-septembre, les « freshers » (1ere année) arrivent, avec les yeux écarquillés par la taille du campus. Si j'étais le VC, j'obligerai toutes les premières années à avoir une boussole dans la poche pendant leurs 2 premières semaines à la fac...
Deux semaine d'inscriptions (où c'est un peu l'anarchie, il faut l'avouer), et les freshers rejoignent leurs aînés dans les salles de classes à partir de début octobre, le semestre a réellement démarré... sur un rythme plutôt coolos, les centres de ressource sont plutôt fréquentés, toujours par les mêmes étudiants, comme en France en fait.
A partir de fin octobre, la première période d'examens arrive, et la première vague de stress s'empare de la fac, c'est les « midsem » (midsemester), qui comptent en général pour 30 % de la note finale du semestre. J'ai été très surpris l'an dernier en me rendant compte qu'une fois les midsem passés, beaucoup d'étudiants ne vont plus en cours... Ils semblent considérer qu'ils ont eu leur dose et qu'ils pourront avoir leurs exams finaux sans soucis... Ainsi soit-il.
Après les 2 semaines de midsem on repart pour quelques semaines de cours qui se concluent par les exams finaux (fin novembre), qui comptent pour 70 % de la note finale du semestre. Bizarrement, les centres de ressources se remplissent à ras bord à partir de début novembre, et tout ceux qui ont rien foutu depuis septembre travaillent comme des fous... Ah, en fait, ça change pas par rapport à la France ! Ah si ! Y a un truc qui change : les centres de ressources ne sont pas les seuls à voir leur fréquentation augmenter, les étudiants ghanéens sont très pieux, et certains préfèrent prier plutôt que réviser, les églises font le plein !!

Fin décembre, les exams sont terminés, et les étudiants se ruent hors de la fac, les vacances arrivent, il faut surtout pas manquer la moindre seconde ! Les profs empilent les copies sur leur bureau et se penchent avec attention sur les travaux de leurs étudiants (ou refilent les copies à d'anciens étudiants pour qu'ils le fassent à leur place). Ici, de toute manière, quasiment tout le monde réussit son année, et celui qui se rate a eu de gros problèmes de santé en général. Chez nous, et vous serez peu nombreux à me contredire (j'espère), avoir 14/20 à la fac est déjà un bon résultat, des notes comme 18/19 sont quasiment inatteignables ! Ici, c'est le contraire. Comme l'a dit ma patronne il y a peu : « ici, pour les midsems, il faut considérer que ceux qui ont moins de 23/30 sont des nuls ». C'est un peu vrai pour être honnête, et pour moi, c'est vraiment bizarre !

Mi-janvier, tout le monde reprend, et c'est reparti ! De janvier à mai, c'est le même rituel : 1 mois et demi très calme, 2 semaines de pression, environ 2 semaines de total relâchement, puis à peu près 3 semaines de stress et de travail pour 2 semaines d'examens qui décideront si oui ou non vous passez en année supérieure, ce qui ne devrait pas être mis en doute.

Mi mai, tout est terminé et les étudiants font leurs bagages pour de vrai cette fois-ci. Peu à peu, le campus qui accueille pendant 9 mois presque 40000 étudiants se vide pour ne devenir qu'une ville fantôme. Ils reviendront en août pour la même mascarade. A l'Université de Kumasi, ça fait 60 ans que ça dure, et apparemment, personne ne s'en lasse !!!


C'est tout pour cette fois, parlons un peu pokitique, les élections sont désormais passées, et se sont déroulées dans le calme. Le président sortant qui avait remplace Atta Mills à sa mort (Mahama) a été réélu avec 50,7 % des voix et il n'y aura donc pas de 2ème tour. Son opposant (Akufo Addo) conteste les résultats et fait intervenir la justice dans l'histoire... Apparemment, ça n'aura aucune influence puisque la communauté internationale a accepté ces résultats et que les élections se sont assez bien passées pour que l'on ait pas de doute sur l'identité du vainqueur. Il est un peu mauvais perdant Akufo Addo.

De grosses bises, en attendant de vous voir en chaire et en os dans 1 semaine.

Sylv et Caro.

dimanche 2 décembre 2012

30 millions d'amis

Bonjour à tous.

Aujourd'hui, nous avons décidé de partager avec vous un article un petit peu particulier. Ghana mbi se passera cette semaine de paroles inutiles, et de textes de plusieurs pages, pour partager avec vous une foule de photos.
Depuis 1 an que je suis ici, j'en ai fait des rencontres ! Des étudiants, des profs, un ambassadeur, des présidents d'université, des commerçants... Bref, un paquet de monde ! J'ai également fait d'autres rencontres, moins constructives, certes, mais parfois plus faciles à photographier.
Ils nous ont fait rire, ils nous ont foutu la trouille, ils nous ont fait halluciner, on les a chassés, tués, observés, nourris, et chaque fois, finalement, la seule chose qu'il nous reste, c'est une ou deux photos sur un ordinateur. Allez, j'arrête de parler, profitez.


Des fourmis combattantes, petites mais douloureuses quand elles vous accrochent.



Leur maison.



Un truc qui vole?



Une termitière, jolie non?



Une araignée d'assez gros calibre.



Le papillon militaire.



"El Boliviano" l'ai-je surnommé.




Scarabées Porte bonheur?



Quelques papillons:










Encore quelques autres amis mais un peu plus gros.



Un oiseau



Un crocodile qui aimerait bien manger la photo précédente.



Une chèvre affamée.


Mais surtout n'oublions pas nos amis les chiens.
Abena notre chienne.




Et ses petits qui ont fait craquer beaucoup de monde.







Pour finir Collier que nous avons gardé jusqu'à 4 mois, gros mangeur de riz et gros crado.


Bisous

Sylv et Caro.









samedi 24 novembre 2012

Un peu de politique ...

Salut tout le monde !
Les plus calés d'entre vous en actualité sont au courant, les autres l'apprendront probablement à travers cet article, le Ghana a connu il y a peu et connaitra d'ici peu quelques chamboulements importants.

C'était le 24 juillet 2012, nous étions rentrés du Togo quelques jours plus tôt, et j'étais officiellement un peu plus vieux depuis la veille. C'est alors qu'un ami ghanéen nous a appelé nous demandant :
- « Vous êtes au courant ? »
« Non ! »
« On est en deuil, le président est mort »
Après vérification, c'était bien vrai. John Atta Mills, président en poste depuis trois ans venait de décéder subitement. Nous n'avions donc plus de président...
Alors l'addition hâtive est la plus facile : pays d'Afrique + pas de président = hmmmm, pas cool !!!
Effectivement... ailleurs en tout cas, car s'il y a bien une chose pour laquelle le Ghana dépasse de loin tous ses voisins, c'est bien sa stabilité politique. Ici, les choses se sont passées dans un sérénité incroyable.
Les différents monuments et lieux publics du pays (statues, bâtiments administratifs...) ont revêtus leurs habits de deuil (tissus noirs entre autre) et le pays est doucement entré dans une période d'hommage au président défunt. Les conversations de trottoir ressemblaient à ça (désolé, je ne voudrais pas traduire, pour ceux qui ne comprennent pas, vous n'aviez qu'à bosser un peu plus à l'école;) :
Moi : « Hey, it's been a long time, how are you ? »
Pas moi : - Yeah, I'm OK, but you know I'm sad.
Moi (stupidement) : - really ? What's wrong ? 
pas moi – Our president's dead man ! »
Et c'est la chose qui m'a peut être le plus étonné, pendant l'espace de quelques temps la tradition du deuil, si présente ici, a complètement éclipsé toute appartenance politique. Les partis n'existaient plus...
De son côté, le gouvernement travaillait tranquillement, et en l'espace d'une journée, le vice président (John Dramani Mahama) devenait le vrai président, jusqu'à la fin du mandat prévu... Et à part la journée nationale d'hommage à Atta Mills (jour férié), l'affaire était oubliée en deux semaines ! La grande classe.
Puis le temps est passé doucement nous menant au mois de novembre, mois précédent l'élection présidentielle ! Nous y sommes, elles pointent le bout de leur nez, sereinement elles aussi !
Depuis quelques semaines maintenant, nous sommes donc rentrés en période de campagne intensive et les différents candidats, en particulier les deux favoris sont partout. Des petites posters d'eux sont collés sur chaque réverbère des avenues principales, des drapeaux des partis flottent sur ces mêmes réverbères, le sol, et surtout les sol bien propre de l'université sont décorés de posters à la gloire du candidats. Alors, concernant les posters, ils n'ont absolument rien de différents des nôtres... Je passe dessus.
La grande différence réside en particulier dans l'attitude des militants. Alors que chez nous, les militants tractent au maximum (entre autre bien entendu), ici, le principe du militantisme c'est de monter dans un bus, porter les couleurs du parti, avec des drapeaux, mettre la musique à donf, et faire le maximum de bruit pour se faire remarquer. C'est finalement un peu comme quand les black stars (foot) jouent...
Alors, j'avoue ne pas être exactement au courant de tout, malheureusement je n'ai pas très facilement accès aux journaux, et la radio est en majorité en twi (ou de trop mauvaise qualité pour être comprise en anglais), je suis donc pas un pro de l'élection ghanéenne. Il y a en tout cas 8 candidats, dont 2 grands favoris :
Le NDC (National Democratic Congress) est représenté par le président sortant John Dramani Mahama.
Le NPP (New Patriotic Party) est lui représenté par Nana Akufo-Addo (qui n'est pas une femme).
Il faut également savoir que ces deux partis représentent plus ou moins une majorité ethnique.... Les Akans (famille à laquelle est rattachée l'ethnie ashanti, dominante à Kumasi) ont plutôt tendance à voter NPP, les autres ethnies (Ewe, Ga) ont une légère préférence vers le NDC. Mais c'est une constatation très légère qui ne peut pas être comparée à d'autres pays (Centrafrique??).
Voilà, vous en savez déjà pas mal, je ne parlerai pas des programmes, car je ne suis clairement pas assez calé pour vous les présenter objectivement...
En tout cas, ces six mois auront été agités politiquement, et le seront encore jusqu'au 7 décembre, jour du premier tour (férié pour le coup). En tout cas, les choses sont très calmes, et tout cela se passe dans une vraie bonne ambiance. De notre côté, nous aurons, le temps de notre séjour, vécu sans président de la république pendant quelques heures, et vécu une présidentielle en terres étrangères. Bon bilan.

A bientôt

Sylvain et Caro

samedi 17 novembre 2012

Tut Tut!!

Bonjour tout le monde.
J'avais hésité à inclure le contenu de cet article dans le précédent sur la circulation. Je me suis finalement ravisé et ai décidé d'en faire un sujet à part entière.
En France, il est rarement utilisé, et peut même faire l'objet d'une amende dans le cas d'un usage intempestif. On se demande même parfois pourquoi les voitures en sont équipées...
Ici, par contre, les choses sont complètement différentes et aucun conducteur ne peut s'en passer. A croire que ça fait même partie du permis de conduite.
Vous savez sûrement à quoi je fais référence : le klaxon.
Commençons par une petite métaphore, les rues ghanéennes ressemblent tout à fait aux stades sud-africains pendant la coupe du monde. Vous vous souvenez, les organisateurs avaient eu la bonne idée de sortir des trompettes communément appelées vuvuzela qui rendaient fous les téléspectateurs. Eh bien voilà, ici pas besoin de la télé, il suffit de sortir un petit peu et vous y êtes ! Ca ressemble un peu à une fanfare de débutants, parce que, évidemment, ces fameux klaxons, dépendant du véhicule sur lequel ils sont installés (âge, état, taille, modèle) proposent une gamme de sonorités assez impressionnante ! Faut dire qu'entre un énorme camion qui fait sursauter tout ceux qui se trouvent à moins de 50m et un trotro fatigué, la différence est plutôt flagrante...
Alors, heureusement, pour améliorer les choses, certains taximen ont la bonne idée de changer leur klaxon. « Tuuuut !! » c'est pas assez original, et un peu monotone ! Alors on a parfois le droit à une petite mélodie. Ils aiment bien également les longs klaxons qui commencent très fort, et qui mettent un peu de temps à s'arrêter. Ceux-ci sont plutôt drôles, on croirait que quelqu'un est dans le moteur en train de presser le klaxon pour en sortir la dernière petite bulle d'air !
Alors certains d'entre vous me demanderont : « mais pourquoi ils klaxonnent? ». J'ai tenté, avec Caro, de faire la liste des significations habituelles des coups de klaxons au Ghana. La voilà.
Un coup de klaxon c'est d'abord destiné aux autres véhicules et leurs conducteurs:
-hey attention, je vais te doubler par la droite, donc ne te rabats pas
-hey attention, j'te double par la gauche, ne déboite pas
-Hoooooo ! le feu est passé au vert depuis au moins 3 seconde !! avance avec ton gros tas ! (le gros tas, c'est la voiture, pas la femme du conducteur à la place du mort hein)
-Hey taxi, ton feu est rouge, et maintenant t'es au milieu de l'intersection et moi j'peux pas passer, alors bouge toi avant que j'te rentre dedans
-trotro rouge, ouais, toi là, tu fais vraiment n'importe quoi !
-Fais gaffe, t'es en train de perdre ton pot d'échappement !
-Hey, tu fais la queue, comme tout le monde et t'arrête de nous gruger !
-Yo mon frère ! Ca fait une éternité ! Comment tu vas ?
-Attention, j'arrive à l'intersection, je roule un peu vite et j'ai la flemme de ralentir, alors ça m'arrangerait bien si vous ne grilliez pas le feu parce que sinon on va se rentrer dedans et il va y avoir du grabuge (en général, c'est le klaxon spécial nuit celui là, il est souvent accompagné d'une petite accélération du rythme cardiaque et d'une prière intérieure).
Alors, évidemment, les piétons sont aussi cibles d'une grande variété de coups de klaxons, en voici une petite liste:
-Hey Hey Hey, toi t'es blanc, t'as du pognon, tu veux pas monter dans mon taxi ?
-Hey hey hey, toi t'es blanc, t'as du pognon, tu veux pas monter dans mon trotro ?
-Hey hey hey, toi le blanc avec du pognon, monte dans mon taxi ! Le sien il est moins cool !
-Atteeeeeeeeeeentioooooooooon, ne traversez paaaaaaaaaaass, je passe !
-Yo mon frère ! Ca fait une éternité ! Comment tu vas ?
-T'es trop au bord de la route, j'vais te tailler un short mon gars, alors décale toi
-waouh la moeuf !
-Waouh le mec !
-« tuuut tuuuut », juste pour m'amuser !
-« tuuut tuuuut », juste par réflexe !
Cette liste est bien entendu non exhaustive et c'est à vous, chers lecteurs qui connaissez le Ghana, de la continuer. En tout cas, vous voyez qu'avec un petit son, on peut en dire des choses !! Faut un peu d’entraînement pour tous les comprendre, mais en tout cas, analyser les coups de klaxon lorsqu'on fait un petit tour en taxi, ça occupe, et c'est plutôt drôle.
Une chose est par contre certaine, lors de notre retour en France, si jamais vous êtes en voiture, et que vous nous voyez de loin, ne klaxonnez pas, cela n'aura absolument aucun effet sur nous ! Bien au contraire, on apprend au fur et à mesure à passer outre, et ne plus y faire attention, car, à trop l'utiliser, c'est comme tout, personne n'y prête plus guère attention.

Voilà, vous savez désormais tout sur les klaxons au Ghana, tiens j'en profite pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de cette expression en anglais. Klaxonner se dit « to blow the horn ». Ca pourrait vous être utile un jour, qui sait ?

Tuuuuuuuuuuuuut tuuuuuuuuuuuuuut !

Sylvain et Caro.

dimanche 4 novembre 2012

En route...

L'expression « avoir son permis dans une pochette surprise » est désormais connue de tous en France. Si seulement ! Si seulement on savait qu'il y a des endroit où c'est effectivement le cas ! La seule différence, c'est que cette pochette surprise coûte un peu..
Vous l'avez compris, parlons un petit peu de la conduite ghanéenne. Mêmes voitures, mêmes infrastructures (à part quelques nids de poules supplémentaires ici), même signalisation... Tout est pareil ! Vraiment ?
Le Ghana, en tant que pays d'Afrique développé, voit son nombre de véhicules augmenter à vu d'oeil. Les anciens du pays nous raconte qu'il y a à peine 15 ans, Kumasi ne connaissait pas la circulation. Maintenant, ça a changé, et les voitures, camions, et autres scooters ne cessent d'arpenter les routes ghanéennes, de manière plus ou moins académique, certes, mais bon... peut on réellement leur en vouloir quand le permis s'achète, ou se passe sur un parking... Petit tour d'horizon des différences flagrantes... Et y en a un certain nombre !
Tout d'abord, comme c'est le cas en Centrafrique, ici, le piéton n'est pas le roi. Il n'a jamais la priorité, et après tout, s'il se fait renverser, ben c'est qu'il était au mauvais endroit. Il arrive donc très régulièrement de se faire frôler par les trotros et les taxis, en particulier sur les petits axes lorsque les véhicules roulent à petit allure. A force, on développe une compétence « compas dans l'oeil », pour savoir si ça passe ou pas. Révolue l'époque où on se jette sur le bas côté avec un soupir de soulagement. Mais ça nous arrive à tous à notre arrivée ! Si par contre vous êtes piétons et que vous souhaitez traverser une grande route, le premier conseil est de se rendre au passage piéton le plus proche et d'attendre que le feu soit rouge, sinon... utilisez vos mains et, l'espace de quelques instants, devenez flics. Bras tendu qui veut dire « hey mon gars, arrête toi, j'aimerais bien passer de l'autre côté, et si j'étais vivant quand j'atteins l'autre côté, ça serait mieux. Si la voiture semble réagir et freiner, c'est bon ! Vous pouvez traverser. N'hésitez pas à faire un petit geste pour dire merci, car ici, et surtout pour la conduite, interagir avec les mains, ça fait partie des règles.
Car vous ne le savez probablement pas, le code de la route ghanéen connait quelques différences par rapport à celui qu'on apprend lorsqu'on passe le permis en France. La règle des priorités est bien différente. Alors que chez nous, la droite est toujours la plus forte, ici, la priorité, c'est pour les axes majeurs. Donc finalement, si vous êtes sur une petite route et que vous croisez une plus grande route, ben vous n'êtes plus prioritaires. Le soucis, vous le comprenez. Parfois, les routes sont de taille égale, et si jamais il n'y a pas d'indication particulière (feu, panneau) vous vous débrouillez, et puis c'est tout !
L'autre grande différence dans le code de la route ici, ce sont les mains. Certains gestes définis font partie des règles. Lorsque vous êtes conducteur, si vous souhaitez qu'on vous laisse passer, lever l'index gauche hors de votre voiture (comme à l'école), et hop, c'est compris ! Faites le signe « peace » hors de l'habitacle, et la personne comprendra qu'elle peut s'engager. Soyez un peu polis non de non ! Levez la main gauche par la fenêtre pour dire merci !
En parlant de politesse tenez, disons que la courtoisie au volant n'est pas réellement l'élément prépondérant dans la conduite ghanéenne. Un certain de nombre de réactions considérées comme les pires incivilités en France sont d'ailleurs régulièrement employées.
Lorsqu'un obstacle se trouve sur votre voie et qu'on ne peut plus se croiser, on s'arrête et on laisse l'autre passer. Ici, tu fonces ! Avec un peu de chance, t'arriveras au niveau de l'obstacle avant l'autre et du coup tu passeras en premier ! Les camions sont les spécialistes pour ça, qui oserait les défier en un contre un ?
Même situation, même réaction. Si vous souhaitez changer de file (parce que votre voie disparaît par exemple), bon courage, car laisser passer quelqu'un devant soi n'est pas vraiment un truc ghanéen... et les gens accéléreront pour ne pas vous laisser passer. Soyez un fin stratège ! Mettez vous en travers de la route, de toute manière, une fois que votre capot est engagé, si vous bloquez l'accès de l'autre voie, vous avez gagné !!!
Dernier exemple, peut être pas le plus fréquent, mais, pour moi en tout cas, le plus désespérant. Vous souhaitez tourner à gauche au feu et vous vous mettez donc sur la file de gauche, en attendant que le feu passe au vert (qui est vert pour ceux qui passent tout droit). On ne peut même pas compter le nombre de véhicules qui vont tout droit, grillent toutes les voitures qui attendent de tourner, et qui lorsqu'elles arrivent au feu, se font une petite place dans la file... Finalement, être civilisé, c'est cool, mais ça fait quand même perdre du temps.
Les rond-points n'ont pas vraiment de règle, ce n'est pas parce qu'on est engagé qu'on devient prioritaires, et s'arrêter au milieu d'un rond point pour laisser une voiture s'engager est monnaie courante.
Toutes ces petits trucs posent quelques problèmes de... bouchons bien évidemment. Et c'est là qu'on se rend quand même compte que respecter le code de la route, ça fluidifie vachement la circulation. D'ailleurs, on se rend souvent compte que les moments où ça roule le mieux, il y a des policiers en charge de la circulation... Hmmm, étonnant !
Les ghanéens sont par contre à l'origine d'une invention géniale, un peu dangereuse, mais qui fonctionne bien : la deux voies modulable.
Que ça soit pour se rendre à Accra ou à Cape Coast, nous devons emprunter pendant de longues heures une des routes principales du Ghana qui est une deux voies (1 voie dans chaque sens). Il y a quelques zones où la route est plus large et où on peut doubler, mais c'est assez rare, si vous voulez doubler, il faut donc affronter les voitures qui arrivent dans le sens inverse. Dangereux et j'aime pas trop ce genre de route, même en France, d'ailleurs, que ça soit Caro ou moi-même, quand on prend le bus pour Cape Coast ou Accra, ON A PEUR !! Les conducteurs ne font pas trop attention à ce qui arrive en face quand on double. Un virage !! Pas grave ! Une fin de côte !! pas grave !! On déboite, on se lance, et advienne que pourra ! Par contre, et de manière assez surprenante, il y a assez peu d'accidents sur ce type de route... Ca, c'est grâce à l'invention ! La route modulable !
Alors que vous pensez circuler sur une 2 voies, cette dernière est modulable à volonté en 3 voies. Comment ? La bande d'arrêt d'urgence pardi ! Si vous doublez, et qu'une voiture arrive en face, pas de panique ! Le véhicule que vous doublez va se décaler à moitié sur le bas côté de droite, celui qui arrive en face va faire de même, et comme par magie, vous passez à 3 ! C'est génial ! Et ca fonctionne hein ! Ca m'est déjà arrivé plein de fois, et on s'habitue tellement que ça fait même plus vraiment trop peur... bon, le seul risque, c'est que le conducteur que vous doublez n'aie par exemple pas de rétro, et qu'il ne se décale pas... Mais ça n'a pas l'air d'arriver bien souvent.

Finalement, après quelques temps, on s'habitue, et puis, quand on connaît un peu l'Italie (Sicile par exemple...) c'est pas vraiment mieux... A croire que plus on descend dans le sud, moins on conduit bien...

Voilà, veuillez m'excuser, j'ai l'impression que cet article est un petit peu décousu, mais il y a tellement à dire que j'ai dû sélectionner. La circulation routière, c'est quand même un sacré truc ici ! Et puis, après tout, c'est pas très académique, mais ça fonctionne. C'est bien ça le principal !


Aujourd'hui, ceux d'entre vous qui sont facebookés s'en sont rendus compte, c'est mon anniversaire, et l'anniversaire de Ghana Mbi par la même occasion. Allez, c'est le moment de faire un petit bilan.
Ghana Mbi vous a gratifié en 1 an exactement de 46 articles (47 avec celui-ci), vous êtes exactement 1000 personnes à avoir posé vos yeux sur mes écrits et avez visité le blog 2554 fois exactement. Alors, après tout, je ne peux finir que d'une manière :

MERCI !

Une bise à tous

Sylv et Caro



mardi 23 octobre 2012

Vadrouille à Babaso


Bonjour tout le monde !
Le week-end dernier, vous avez été privés d'article, mais finalement, c'est plutôt normal étant donné qu'à ce moment là, j'étais justement en train de rassembler la matière pour écrire un article. On peut pas vraiment tout faire en même temps...
Nous avons profité de mon week-end de 3 jours et de la présence de Flore pour s'éloigner un petit peu de Kumasi, en direction d'une zone que nous n'avons pas encore visitée : le nord. Bon, en 3 jours, vous le comprendrez bien, on peut pas aller bien loin, mais c'est toujours mieux que rien. Notre destination, le titre l'indique déjà : Babaso (prononcer Babasso). Alors pour les fans de cartes et autre google hearth (pensée pour la personne qui se reconnaitra), Babaso se trouve à quelques kilomètre d'Ejura, au nord-est de Mampong (qui est elle-même au nord-est de Kumasi, vous me suivez?). Vous ne trouverez pas Babaso car c'est tout simplement trop petit. Il s'agit en fait d'une mission catholique installée au sein d'un minuscule village (à la louche 150 habitants).
Mais que vont-ils faire dans une mission catholique ?!
Eh bien mes chers lecteurs, nous y étions pour voir un ami. Henri (cf article sur le match de foot), est volontaire dans cette mission catholique où il est chargé d'un certain nombre de projets agricoles, et il a eu la gentillesse de nous recevoir pour une petite mise au vert de quelques jours.
Le départ était prévu pour vendredi après-midi, vers 14h car l'idée d'origine était d'arriver là-bas avant la nuit (qui tombe vers 18h en ce moment...). Sachez qu'il faut en temps normal environ 2h15 pour s'y rendre. Je dis en temps normal car pour nous, ça ne s'est pas passé exactement comme ça. Nous sommes pourtant partis à l'heure, pleins de bonne volonté, seulement, ici plus qu'ailleurs, tout ne dépend vraiment pas de nous, et l'heure et demie que nous avons passée dans le trotro pour rejoindre la gare routière de Kumasi depuis le campus nous l'a encore une fois prouvé. Nous avons eu beau nous dépêcher pour trouver un trotro pour Mampong, les embouteillages pour quitter Kumasi n'ont pas arrangé les choses, et nous sommes arrivés à Mampong à la tombée de la nuit. Petit pipi dans un coin pour Flore (je sais, je suis un salop!!) et hop, taxi collectif jusqu'à Ejura. Bon, en plus, on a mis notre grain de sel dans le retard puisqu'on s'est arrêtés à la mauvaise « station » à notre arrivée à Ejura, et Henri a dû nous chercher un peu. Bref, après le repas dans un petit resto d'Ejura (poulet riz frit comme d'hab faut pas s'attendre à autre cose), un peu fatigués et un peu moites nous avons finalement posé nos (petits) sacs.
Nous avons commencé par boire un verre de bienvenue avec les deux prêtres en charge de Babaso (tous deux nigérians et plutôt pas du genre stéréotype du prêtre...). L'un d'eux avait en plus passé 2 ans à Bangui et j'ai pu retrouver mes quelques mini bases restantes de Sangö.
Le petit verre terminé, Henri nous a fait découvrir la maison et nous avons fini la soirée tranquillement. En « brousse », y a pas grand chose à faire le soir... déjà qu'à Kumasi...
Ca me fait toujours un peu bizarre d'arriver à destination le soir car on ne peut pas voir grand chose de notre environnement, ni de ce qu'on est venu voir...
Lendemain, réveil ! Effectivement, c'est pas très très grand... et un peu rural, mais c'est plutôt vert et joli ! Quelques habitations sont rassemblées et les gens s'activent tranquillement devant leur maison. La plupart des bâtiments sont en béton, le vrai signe que c'est quand même un peu la cambrousse : les animaux. Y en a de partout, bien plus qu'en ville, et c'est aussi bien plus diversifié ! Des poules, des moutons, des chêvres ou encore des cochons gambadent gaiement autour des habitations, se régalant des divers détritus jetés ça et là. Henri nous montre quelques trucs dans le « compound ». On est surtout restés émerveillés devant l'arbre à Calebasse ! Vous saviez comment ça poussait vous ces trucs ?! Et ben voilà, merci Sylvain !!




On est restés quelques temps là dessous, Flore priait pour qu'il y en ait pas une qui lui tombe dessus, avant de repartir en s'éloignant petit à petit de Babaso. Le coin est vraiment joli, et comme nous l'explique Henri, nous sommes dans la zone de transition entre la forêt humide et la savane arborée (wikipédia est votre ami!). C'est vrai que la végétation change un peu, c'est en tout cas beaucoup moins touffu qu'entre Kumasi et Cape Coast par exemple, mais pour ceux qui pensent déjà au roi lion, on est quand même loin de ça ! Ca reste très vert !
Notre chemin a continué un peu, au gré des forêts et surtout des champs qui se succèdent là bas. On trouve en majorité des haricots et du maïs.





Puis nous avons croisé le petit cours d'eau où, comme dans chaque village, deux scènes de vie se heurtent : les femmes, et parfois les aînées de la famille (pas simple d'être l'aîné en Afrique) lavent le linge. A cinq mètres d'eux, les enfants du village chahutent et s'amusent dans l'eau un peu lessiveuse. Nous avons rapidement traversé, mais après quelques centaines de mètres nous avons rebroussé chemin et sommes donc retournés à la rivière. C'est arrivés là bas que l'un des enfants a dit « take a picture » ! LA phrase !! L'autorisation de faire des photos ! On hésite toujours dans ce genre d'endroits, vous aimeriez, vous, qu'un étranger vous demande de vous photographier quand vous étendez votre linge sur le balcon ? On a donc profité de cette super opportunité pour mitrailler ! Voilà les meilleures.







Après le bon quart d'heure passé avec les petits, nous somme rentrés tranquillement chez Henri pour manger un bout. Après la sieste obligatoire, nous avons quitté Babaso pour Ejura dans le but d'acheter quelques trucs. Ejura est plutôt petite, mais très fameuse au Ghana car son marché, chaque lundi, est une étape importante pour l'achat des légumes. Les lundis seulement, car on était samedi, et les légumes ne couraient pas vraiment les rues... Nous avons tout de même trouvé quelques trucs et sommes rentrés à Babaso. La soirée a, comme la veille, été calme. Il nous fallait dormir un peu ! On s'était couchés tard la veille, et le lendemain... Fallait déjà repartir.
Le dimanche matin a été plus que calme également. Henri parti à la messe (obligation professionnelle), nous avons profité d'un petit moment calme pour déjeuner tranquillement puis papoter. Et le moment de partir est vite arrivé. Le voyage n'aura pas été sans raison puisqu'on se débarrasse d'un paquet (Flore qui partira le lendemain vers le grand nord). Le retour a été plus rapide que l'aller, même si les 2h restent un fantasme. Ca nous a pris environ 3h pour rentrer à la maison, et préparer... la reprise du boulot, mais bon, c'est ce que je me dis à chaque fois : « Je suis quand même venu pour bosser... ».

A bientôt, de grosses bises

Sylv et Caro.

jeudi 11 octobre 2012

Football !

Salut tout le monde !

Toutes mes sincères excuses, ça fait un petit moment que je ne me suis pas penché réellement sur Ghana Mbi. Peut-être parce que je n'avais rien de très excitant à partager avec vous. Mais les choses ont changé ! Me revoilà! Avec la ferme intention de me faire pardonner pour cette longue absence !

Une fois n'est pas coutume, j'ai réussi à traîner Caro et Flore notre invitée, à... un match de foot !

J'en ai peut être déjà parlé un petit peu, ceux qui s'y connaissent le savent déjà, au Ghana, le foot est une véritable institution ! On s'en rend rapidement compte lorsqu'on remarque le nombre de personnes portant des maillots des différentes équipes, ou encore quand on compte le nombre de petits fagnons et produits dérivés accrochés dans les taxis.
Ils sont tous fans de 3 équipes :
- L'équipe nationale. Vous savez que le Ghana est une des meilleures équipes de football africaine.

- Un club européen. Evidemment, les clubs français sont totalement oubliés ! Ici, c'est le championnat anglais qui est prioritaire, suivi par le championnat espagnol. Pour les spécialistes, parmi les équipes qui ont le plus de succès, on trouve les Manchester, Arsenal, Chelsea, le Réal, le Barça, et dans une moindre mesure quelques fans d'Italie. J'ai croisé une ou deux fois un maillot lyonnais ou parisien, mais ça reste très rare ! En tout cas, vous ne pouvez pas être en manque de foot européen ici ! Tous les grands matchs sont diffusés n'importe où dans le pays ! C'est d'ailleurs dingue car quel que soit le match, on entend toujours des hurlements énormes à chaque événement, comme si on se trouvait à chaque fois dans la ville concernée par la partie. Autrement dit, l'université devient chaque week-end et à tour de rôle Manchester, Barcelone et Milan. La classe non ?!

- Le dernier club supporté par les ghanéen est le club local, car, oui, il existe un championnat national professionnel au Ghana qui, même s'il demeure d'un niveau moyen, attire les foules, et l'enthousiasme des spectateurs. C'est évidemment ce championnat que nous sommes allés voir dimanche.

En plus, nous avons de la chance, car kumasi possède un des clubs les plus fameux de ce championnat, le Réal Madrid du Ghana en quelque sorte,il évolue en rouge et blanc et s'appelle : « AS Kotoko Asante ».
Loin de moi l'idée de vous faire un descriptif total du club, je ne suis pas non plus spécialiste, mais en tout cas, sachez que c'est un des clubs les plus titrés du championnat, et leur dernier titre de champion du Ghana remonte à... juin dernier ! On est les champions en titre !
Alors évidemment, quand vous connaissez l'amour des gens pour le foot, la facilité que les gens ont à supporter un club qui gagne et que vous ajoutez la fierté qu'ont les gens d'être ashantis (j'en parlerai plus tard), ça ne peut faire que des étincelles ! Et c'est le cas !

Mon premier contact avec ce club : A mon arrivée, je suis allé boire un verre dans un bar dansant appelé « Echoes ». A un certain moment, une chanson (en langue locale donc incompréhensible pour moi, malheureusement) a créé une véritable émulsion, et au moins la moitié des gens tranquillement assis sur leurs siège se sont levés et se sont mis à courir dans le bar en balançant au dessus de leur tête n'importe quel objet pouvant ressembler à une écharpe. Cette chanson, c'était l'hymne de Kotoko !

Je savais que l'équipe évoluait au stade Baba Yara, en plein centre ville, et j'attendais avec impatience de pouvoir m'y rendre, pour goûter à l'ambiance au sein du stade. Il m'a quand même fallu attendre quasiment un an avant d'avoir enfin l'occasion d'y aller ! Laissez moi vous raconter !

Le championnat ghanéen se joue en général le dimanche après midi. C'est donc ce dimanche, à 14h (match à 15h) que nous nous sommes rendus, Flore, Caro et moi-même au stade. En trotro bien évidemment !
Après quelques minutes d'attente durant lesquelle certains supporter n'ont pas hésité à nous faire part de leur enthousiasme, par la voix, et grâce à la petite trompette qu'ils ont tous, nous avons retrouvé Olivier et Henry, deux amis français pour enfin pénétrer dans la symbolique antre de l'AS Kotoko Asante.



Comme vous pouvez le voir sur les différentes photos, le stade Baba Yara est plutôt grand, plutôt neuf, et contrairement au stade de Bangui, cette fois en tout cas, il n'accueillait pas 3 fois plus de supporters qu'il n'avait de place ! Nous nous sommes installés en tribune latérale, prêts à regarder le match.




Après quelques minutes d'attente en plein soleil (je rédigerai bientôt un nouvel article sur le climat) les joueurs reviennent sur la pelouse ! C'est l'heure des débats ! Nous jouons aujourd'hui contre Amidaus, le club de Tema (au sud du Ghana). Le stade n'est pas complet, mais est tout de même bien plein, surtout notre tribune ! Le match démarre !





Moi qui ai l'habitude de me rendre de temps en temps à Gerland, plus chaude ambiance de France (qui a dit que j'étais chauvin?), j'ai été un petit peu déçu par l'ambiance générale du stade. Les supporters ici sont plutôt spectateurs. En tout cas, très peu d'entre eux (à part le petit coin dans le virage qui mettait un peu d'ambiance) participe activement à faire la fête..
Attention ! Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'ambiance ! Elle est tout simplement différente ! Très différente même !

Une grosse proportion des spectateurs regarde le match avec des écouteurs vissés sur les oreilles. Ecoutent-ils la musiques ? Sont-ils prêts à recevoir des appels? Que nenni ! Ils suivent un match à la radio ! Le match de Heart of Oaks, l'équipe rivale venue d'Accra ! Un peu comme un supporter lyonnais, qui gagne à moitié quand St Etienne a perdu (pareil avec Marseille et Paris etc...) ici, c'est Heart of Oaks qu'il faut dézinguer ! Le stade réagit d'ailleurs quasiment autant à ce qu'il se passe sur l'autre pelouse que devant leurs yeux. Non, j’exagère, car même s'il ne chante pas, le public réagit !
A chaque action manquée, passe raté, centre dans les tribunes, ou faute non sifflée, c'est l'effervescence. Tous les supporters se retournent les uns vers les autres et commentent à leur manière l'action qu'ils viennent de voir. Malheureusement pour nous, ces commentaires sont la plupart du temps en Twi, ce qui nous empêche de comprendre vraiment ce qu'ils disent, mais ça participe tout de même à rendre l'expérience encore plus dépaysante, d'autant que lorsqu'ils parlent Twi, on peut rapidement avoir l'impression que les gens s'engueulent ! Alors voilà, pour nous, étrangers venus voir un match, on a l'impression de se retrouver dans une tribune où les gens regardent 50% du match, et passent les 50% autres à s'engueuler ! Trop la classe !

Et le match alors ? Ben c'était le premier du championnat et Kotoko n'a pas l'air réellement prêt puisqu'on a été gratifiés d'un magnifique 0-0... Et on a presque perdus ! Mais finalement, et surtout pour nous, l'important, c'était vraiment de participer, et de boire une bière en terrasse pour se rafraichir !

On vous embrasse, et même quand je n'écris pas, on pense quand même un tout petit peu à vous.

Et à la votre!




Sylv et Caro.