Mon précédent mail de mise à jour vous l'avait fait remarquer, le titre vous en dit encore plus, vous connaissez désormais le sujet de cet article.
Bien que titulaire d'une licence d'anglais (ça c'est pour me faire mousser), c'est la première fois de ma vie que je me trouve immergé aussi longtemps dans une société anglophone. J'avoue même que c'est un des trucs qui me faisaient réellement stresser avant mon départ. Au niveau de l'expression, je savais que je n'aurais aucun problème, concernant la compréhension, j'avais comme un doute. Alors voilà, pour ceux d'entre vous qui comptez venir me voir et qui doivent réviser leurs gammes, ou pour ceux qui s'intéresse tout simplement un petit peu aux langues, je vous présente un petit cours d'anglais, mais attention, pas n'importe lequel L'anglais ghanéen !
Car bien entendu, comme le français de Centrafrique a grandes différences avec le français de France, vous imaginez bien que l'anglais du Ghana est bien différent de l'anglais d'Angleterre. La première différence vient du fait que tout le monde ne maîtrise pas tout à fait cette langue, et il arrive même parfois que certaines personnes (même à Kumasi) n'en parlent pas un mot (allez expliquer à une vendeuse ne parlant pas anglais que vous voulez un produit pour déboucher les canalisations de votre baignoire...). Cette maîtrise moyenne de la langue a évidemment des répercussions et provoque....... des fautes d'orthographe !! Car oh mon dieu ! Et je pense souvent à mes profs de fac qui avaient tendance à nous retirer des points à la pelle lorsque nous écrivions des « super-howlers » (super-cris- énorme faute d'anglais) dans nos copies. En fait, chaque ghanéen est un super-howler sur patte...
L'exemple le plus impressionnant selon moi : « he » et « she » ne sont pas différents et il arrive bien souvent que lorsque l'on parle d'une fille, le pronom « he » soit tout de même utilisé.
De la même manière, les verbes sont plutôt assez rarement conjugués et on trouvera plus souvent des adverbes de temps pour contextualiser le discours. Par exemple : « I went there yesterday » se transformerait en « Yesterday, I go there. »
Tant qu'à être lancé, continuons : Je sais pertinemment que la règle du « s » à la fin du verbe à la troisième personne du singulier vous a posé et pose peut être encore bien des problèmes ! Venez au ghana, ce « s » peut être omis sans aucun problème ! « he do it » passe comme une lettre à la poste !
Toutes ces erreurs sont bien entendu assez peu courante, mais j'ai été confronté à chacune d'entre elles. Par contre, attention ! Au sein de l'université, avec les étudiants ou même le personnel administratif, on ne rencontre jamais ce genre d'erreur ! Il s'agit plutôt de situation au marché lorsque les gens n'ont pas des compétences folles en anglais.
Il n'empêche que certaines expressions sont rentrées maintenant dans la vie courante, et que personne ne les remet en question.
L'adverbe « a bit » qui veut dire « un petit peu » est ici transoformé en « small ». On dira donc pour demander un petit peu de riz : « can I have small rice please? » Toujours dans une histoire de taille, « small » et « tall » se disent « short » et « long », comme c'est le cas en centrafrique où le « petit » est remplacé par « court ». Un dernier exemple : « Where do you live? » se dit « where do you stay? ».
L'autre différence pourrait s'appeler « utilisation abusive », il s'agit d'utiliser le même mot à tire larigot (si j'écris ce mot juste, j'suis bon pour faire le dictée de pivot). L'exemple le plus frappant ici est le « please ». dans une situation où il y a un profond respect hierarchique pour un des deux participant (patron/employé, prof/étudiant...) ce mot ne cesse d'être employé ! Exemple de dialogue que j'ai eu il y a peu avec un étudiant :
prof sylvain (j'me la pète un peu, normal quoi!) : « Could you make the copies? »
étudiant : « yes please »
prof Sylvain : « Ok, so for the next lecture, everybody will have the documents? »
étudiant : « please, I will give it to them this afternoon »
Prof Sylvain : « OK, thank you ! See you next week then! »
étudiant : « please, thank you sir, please, I'm going »
…
Et ça peut durer de longues minutes comme ça... Le « please » est ici plus une marque de respect qu'une marque de politesse. Je vous parlerai du twi prochainement, vous comprendrez un peu pourquoi ça marche comme ça.
Le deuxième mot utilisé à tort et à travers est « sorry ». Et ce « sorry », croyez moi qu'il est parfois difficile à comprendre. « Sorry » ici est employé à chaque fois qu'il arrive quelque chose de désagréable à quelqu'un, même si on a rien à voir avec l'histoire. Si je rencontre quelqu'un en rentrant du boulot et que je dis : « il n 'y a pas d'électricité au bureau » on va me répondre : « ooooh sorry! ». Si tu trébuches sur une racine, les 5 personnes autour de toi vont dire « sorry! »... Et c'est comme ça tout le temps ! C'est plutôt sympa me direz vous ! Oui, mais le problème, c'est qu'on ne peut rien répondre à ça à part : « oh, it's not your fault! » mais ça met parfois dans des situations un peu bizarres...
Terminons cet article par ce dont j'avais vraiment peur à mon arrivée : l'accent ! Il me traumatisait cet accent ! Surtout que j'ai une fâcheuse tendance à bien parler les langues, mais à les comprendre bien moins aisément. Je me disais « oh mon dieu, j'vais rien piger de c'qu'on va me dire! », et ben en fait j'avais pas vraiment tort ! Tout dépend de la personne bien évidemment, certaines sont tout à fait compréhensibles, mais d'autres ont un accent à couper à la machette ! Et au début, je pensais vraiment que ces gens me parlaient en twi... On s'est d'ailleurs retrouvés dans des situations où il fallait deviner ce qu'on nous disait à partir du seul mot qu'on avait compris dans la phrase ! Pas simple !
Bref, il réside tout de même des généralités phonétiques ici qui donnent certaines prononciations un peu différentes... Pour les spécialistes anglicistes lecteurs du blog (pompom, michoo, guioup...), disons qu'il s'agit plutôt d'un accent anglo africain normal, mais pour les autres voilà quelques exemples :
d'abord le « th » dont Gad Elmaleh se moque dans son sketch. Ici, il se transforme soit en « t » soit en « d » et est donc jamais prononcé avec la langue entre les dents. « both » se prononce donc « bote », « bathroom » se dit « batroom » et « thank you » se dit « tank you », « mother » se dit de la même manière « moder ».
Mais restons sur le mot « mother » si vous le voulez bien, car ce mot subit une deuxième transformation linguistique ! Le son « er » de « mother » se transforme en « a ». Ce qui transforme donc le mot « mother » en « motha » et donc en subissant la règle précédente devient « moda ». « Water » se dit « wata » et « sister » se dit « sista ».
Si vous ajoutez à ces quelques petites différences les « r » roulés et les enchainements de « sk » comme « ask » devenir des « x » pour faire « ax », ça peut parfois donner un charabia mettant dans des situations assez drôles...
Voilà pour ces quelques différences, de mon côté, je commence à parler vraiment bien et commence à faire plein de fautes d'accord et de prononciation, mais par contre, il y a certaines personnes que je n'arrive toujours pas à comprendre... J'avais une petit réunion avec le directeur du service des sports de l'université hier, Marie qui était avec moi m'a sauvé la vie, et j'essaye encore de comprendre ce qu'il a dit... Mais ça s'améliore...
Voilà tout, j'espère que cette article n'a pas été trop barbant pour la majorité d'entre vous, chers lecteurs, qui n'y connaissez pas grand chose à la linguistique (préservez vous-en!) par contre pour les linguistes qui me lisent, je m'excuse de n'avoir pas utilisé des mots barbants et des signes phonétiques... Et puis je m'excuse pour ceux qui s'en foutent de l'anglais, mais je suppose que dans ce cas, ils ne liront pas ces dernières lignes.
En tout cas je vous souhaite à tous une bonne soirée, j'attends encore quelques temps et je vous ferai part des stats du blog, et petit à petit, le blog fait son cocon sur la toile (quel joli jeu de mot!).
Gros bisous
mardi 31 janvier 2012
lundi 23 janvier 2012
Au boulot!
Bonjour à tous !
Pour les receptionneurs de mes mails de mise à jour, je pense que vous vous doutez déjà du sujet de cet article. Et là, je suis certain que vous vous dites : « wow ! Ca va être du sérieux ! On est pas là pour rigoler! »
Effectivement non ! Moi non plus d'ailleurs, je suis pas là pour rigoler ! Car j'ai été mignon avec mon blog, à vous parler de bouffe, de ma maison ou de je ne sais quelle autre aventure, mais vous devez quand même sérieusement vous demander ce que je viens bien faire ici ! D'autant plus que je n'étais pas réellement capable de vous en dire beaucoup avant mon départ. Alors voilà, je rattrape mon retard et je profite d'un début de week-end pour vous raconter !
Pour les plus appliqués d'entre vous, j'ai un rapport d'installation de 7 pages à vous envoyer, pour les flemmards (donc la grande majorité d'entre vous, il faut bien l'avouer) cet article fera guise de résumé.
En imaginant mes proches raconter à des amis ce que je fais ici, voilà ce que j'imagine : « Il est prof de français. » Disons que oui, effectivement, enseigner représente environ 10% de mon activité. Fort heureusement, j'ai bien d'autres choses à faire !
Le college of science de l'université possède en son sein une structure appelée French Ressource Centre qui est en fait un petit bâtiment équipé d'une bibliothèque, d'une salle de réunion, et d'un bureau. J'ai tout d'abord un statut de coordinateur de cette structure. Je suis entre autre responsable de son organisation, de son entretien, ou encore de ce qu'il s'y passe. Je suis pas exemple un gros méchant puisque j'ai bloqué l'accès à Facebook sur les ordinateurs. L'objectif serait également d'y organiser des tables rondes ou des débats, je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper... Ca viendra un jour. Je pense finalement énormément de temps dans cette structure, puisque ce bureau est le mien (je pense que j'y consacrerai un petit article complémentaire!)
Outre cette tâche bien administrative, j'ai évidemment un rôle pédagogique. J'ai avant tout des cours (à partir de lundi, je vous en parlerai!). Je suis supposé (avec Marie) participer à l'amélioration de l'enseignement du français à l'université de kumasi. Nous travaillons actuellement sur une formation pour les « assistants profs » qui ont des cours à leur charge afin d'améliorer ce qu'ils font. J'ai également pour projet de monter une formation professionnelle pour les étudiants en tourisme, afin d'améliorer leurs compétences en français...
Nous sommes avec Marie les 2 seuls représentants français au sein de l'université. Nous sommes bien évidemment en contact avec quelques associations francophones avec qui nous sommes chargés d'organiser un certain nombre d'activités autour de la langue et de la culture française Nous avons projet d'organiser des « cafés français » mensuels, ça devrait venir courant avril. Le rythme professionnel s'accélère en ce moment car la fameuse avant dernière semaine de mars arrive. La semaine de la francophonie ! Nous avons donc pour mission d'organiser des activités culturelles et linguistiques autour du français au sein de l'université. Nous avons déjà commencé à nous y ateler et terminons désormais la phase programmation. Voilà d'ailleurs le programme :
quizz francophone, tournoi de foot, expo photo, soirée piscine, conférence...
Nous en sommes en ce moment même à la phase sponsorship et nous tentons de décrocher des rendez-vous avez les entreprises susceptibles de nous donner quelques sous pour organiser ces évènements. Cette tâche est celle qui m'occupera le plus ces prochains temps !
En étant représentants de l'ambassade au sein de l'université. Je suis également un relais privilégié pour quelques dossiers que doit gérer l'ambassade. Si le service des affaires internationale veut passer un message, c'est en général moi qui suis sensé le transmettre. Et qu'importe s'il s'agit de l'école de doctorale... de mathématiques. De la même manière, lorsque l'ambassade a besoin de quelqu'un sur le campus, ça tombe souvent sur moi. Lorsque par exemple une délégation française se rend à l'université, c'est moi qui suis en charge de confirmer le rendez-vous ou d'en informer le président de la fac. En tout cas, même si j'y passe moins de temps que pour le reste, cette fonction m'oblige à rencontrer le gratin de l'université (j'aurais au moins eu du gratin une fois dans ce pays...) et donc à sortir parfois la cravate!
Le dernier élément à propos de mon boulot m'oblige à mettre ma casquette « ministère de l'enseignement supérieur ». L'ambassade de france propose quelques bourses de master et de doctorat (8 au total) pour des études en France. J'ai en charge d'accompagner les étudiants souhaitant postuler dans le montage de leur dossier jusqu'à la sélection. Je les aide par exemple à trouver une université ou une formation en France, ou encore je m'occupe de les conseiller pour leurs lettres de motivation. Ces bourses ont en tout cas un sacré succès car elles sont maintenant disponibles depuis environ 8 jours, et j'ai déjà reçu une quinzaine de personnes. Et la valse des étudiants dans mon bureau n'est pas encore terminé !
Alors voilà, pour résumer, on pourrait dire que j'ai en fait une petit rôle d'ambassadeur du français dans l'université (Marie est bien entendu ma sous fifre, et si elle me lit je suis mort) tant d'un point de vue pédagogique que d'un point de vue culturel. Vous comprendrez donc bien que « il est prof de français » soit un petit peu réducteur.
Voilà, j'espère que vous y voyez un petit peu plus clair désormaiset que vous serez capables de raconter pour quelles raisons je vous ai tous abandonnés. N'hésitez pas à me poser quelques questions si vous le souhaitez. Vous pouvez également me demander mon rapport... De toute façon, il est fort probable que je vous écrive d'autres articles à ce sujet ces prochains temps. Ma situation risque de pas mal bouger, et ça pourrait faire évoluer un petit peu mes fonctions.
C'est tout, je vous fais de grosses bises, et vous informe que j'ai à nouveau des puces dans ma maison.
Sylv
Pour les receptionneurs de mes mails de mise à jour, je pense que vous vous doutez déjà du sujet de cet article. Et là, je suis certain que vous vous dites : « wow ! Ca va être du sérieux ! On est pas là pour rigoler! »
Effectivement non ! Moi non plus d'ailleurs, je suis pas là pour rigoler ! Car j'ai été mignon avec mon blog, à vous parler de bouffe, de ma maison ou de je ne sais quelle autre aventure, mais vous devez quand même sérieusement vous demander ce que je viens bien faire ici ! D'autant plus que je n'étais pas réellement capable de vous en dire beaucoup avant mon départ. Alors voilà, je rattrape mon retard et je profite d'un début de week-end pour vous raconter !
Pour les plus appliqués d'entre vous, j'ai un rapport d'installation de 7 pages à vous envoyer, pour les flemmards (donc la grande majorité d'entre vous, il faut bien l'avouer) cet article fera guise de résumé.
En imaginant mes proches raconter à des amis ce que je fais ici, voilà ce que j'imagine : « Il est prof de français. » Disons que oui, effectivement, enseigner représente environ 10% de mon activité. Fort heureusement, j'ai bien d'autres choses à faire !
Le college of science de l'université possède en son sein une structure appelée French Ressource Centre qui est en fait un petit bâtiment équipé d'une bibliothèque, d'une salle de réunion, et d'un bureau. J'ai tout d'abord un statut de coordinateur de cette structure. Je suis entre autre responsable de son organisation, de son entretien, ou encore de ce qu'il s'y passe. Je suis pas exemple un gros méchant puisque j'ai bloqué l'accès à Facebook sur les ordinateurs. L'objectif serait également d'y organiser des tables rondes ou des débats, je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper... Ca viendra un jour. Je pense finalement énormément de temps dans cette structure, puisque ce bureau est le mien (je pense que j'y consacrerai un petit article complémentaire!)
Outre cette tâche bien administrative, j'ai évidemment un rôle pédagogique. J'ai avant tout des cours (à partir de lundi, je vous en parlerai!). Je suis supposé (avec Marie) participer à l'amélioration de l'enseignement du français à l'université de kumasi. Nous travaillons actuellement sur une formation pour les « assistants profs » qui ont des cours à leur charge afin d'améliorer ce qu'ils font. J'ai également pour projet de monter une formation professionnelle pour les étudiants en tourisme, afin d'améliorer leurs compétences en français...
Nous sommes avec Marie les 2 seuls représentants français au sein de l'université. Nous sommes bien évidemment en contact avec quelques associations francophones avec qui nous sommes chargés d'organiser un certain nombre d'activités autour de la langue et de la culture française Nous avons projet d'organiser des « cafés français » mensuels, ça devrait venir courant avril. Le rythme professionnel s'accélère en ce moment car la fameuse avant dernière semaine de mars arrive. La semaine de la francophonie ! Nous avons donc pour mission d'organiser des activités culturelles et linguistiques autour du français au sein de l'université. Nous avons déjà commencé à nous y ateler et terminons désormais la phase programmation. Voilà d'ailleurs le programme :
quizz francophone, tournoi de foot, expo photo, soirée piscine, conférence...
Nous en sommes en ce moment même à la phase sponsorship et nous tentons de décrocher des rendez-vous avez les entreprises susceptibles de nous donner quelques sous pour organiser ces évènements. Cette tâche est celle qui m'occupera le plus ces prochains temps !
En étant représentants de l'ambassade au sein de l'université. Je suis également un relais privilégié pour quelques dossiers que doit gérer l'ambassade. Si le service des affaires internationale veut passer un message, c'est en général moi qui suis sensé le transmettre. Et qu'importe s'il s'agit de l'école de doctorale... de mathématiques. De la même manière, lorsque l'ambassade a besoin de quelqu'un sur le campus, ça tombe souvent sur moi. Lorsque par exemple une délégation française se rend à l'université, c'est moi qui suis en charge de confirmer le rendez-vous ou d'en informer le président de la fac. En tout cas, même si j'y passe moins de temps que pour le reste, cette fonction m'oblige à rencontrer le gratin de l'université (j'aurais au moins eu du gratin une fois dans ce pays...) et donc à sortir parfois la cravate!
Le dernier élément à propos de mon boulot m'oblige à mettre ma casquette « ministère de l'enseignement supérieur ». L'ambassade de france propose quelques bourses de master et de doctorat (8 au total) pour des études en France. J'ai en charge d'accompagner les étudiants souhaitant postuler dans le montage de leur dossier jusqu'à la sélection. Je les aide par exemple à trouver une université ou une formation en France, ou encore je m'occupe de les conseiller pour leurs lettres de motivation. Ces bourses ont en tout cas un sacré succès car elles sont maintenant disponibles depuis environ 8 jours, et j'ai déjà reçu une quinzaine de personnes. Et la valse des étudiants dans mon bureau n'est pas encore terminé !
Alors voilà, pour résumer, on pourrait dire que j'ai en fait une petit rôle d'ambassadeur du français dans l'université (Marie est bien entendu ma sous fifre, et si elle me lit je suis mort) tant d'un point de vue pédagogique que d'un point de vue culturel. Vous comprendrez donc bien que « il est prof de français » soit un petit peu réducteur.
Voilà, j'espère que vous y voyez un petit peu plus clair désormaiset que vous serez capables de raconter pour quelles raisons je vous ai tous abandonnés. N'hésitez pas à me poser quelques questions si vous le souhaitez. Vous pouvez également me demander mon rapport... De toute façon, il est fort probable que je vous écrive d'autres articles à ce sujet ces prochains temps. Ma situation risque de pas mal bouger, et ça pourrait faire évoluer un petit peu mes fonctions.
C'est tout, je vous fais de grosses bises, et vous informe que j'ai à nouveau des puces dans ma maison.
Sylv
dimanche 15 janvier 2012
Faculté
Bonjour tout le monde!
Je profite d'un petit peu de temps libre pour un nouvel article. Celui-ci ne sera pas très long. Ca fait un moment que je voulais vous parler de l'université, je n'avais pas trouvé le temps (ni le courage d'ailleurs). Alors merci d'accueillir la star du post dont le nom dépote pas mal: Kwame Nkrumah University of Science and Technology.
Je me contenterai dans cette article de vous faire une présentation rapide, en vous expliquant un petit peu plus le côté "académique" de l'université. Un article suivra pour vous expliquer la partie "résidentielle" et publique du campus...
Le Ghana possède en tout 5 universités publiques, 3 situées le long de la côte (Accra – Winneba et Cape Coast) et 2 à l'intérieur des terres (Tamale et donc Kumasi). Ce chiffre, bien que peu impressionnant, est tout de même assez élevé en comparaison avec les pays voisins et même le continent africain où certains pays se contentent d'une seule et unique université au sein de leur capitale... La spécificité de l'université de Kumasi est qu'elle est la plus réputée du pays.
Mais après cette petite présentation succincte, revenons sur l'université qui nous intéresse: KNUST (prononcer "kèniouessti" pour avoir la classe!)
Située à l'est de Kumasi, à environ 8km du centre ville, sur la route d'Accra, l'université s'étend sur une surface d'environ 20 hectares et est installée en longueur d'ouest en est. J'avais rapidement abordé dans un article précédent la congrégation de l'université à laquelle j'avais assisté il y a de cela quelques semaines, c'était pour célébrer ses 60 ans. Autant vous dire que c'est pas vraiment récent..
Mais avant de commencer à vous expliquer l'organisation de la faculté en détail, mettons d'abord une petite info au point: L'université française est un lieu de travail, où on ne fait QUE travailler (ahahah, la bonne blague), les universités ghanéennes (qui s'appuient sur le système anglo/américain) sont des lieux de vie à part entière, et je peux largement en témoigner. Bien entendu certaines parties de la fac n'ont pas grand chose à voir avec les études supérieures... Vous allez comprendre!
Le campus est plus ou moins composé de 3 parties: à l'ouest se trouve toute une partie résidentielle avec le quartier des professeurs (dans lequel je vis et dont je parlerai dans un futur article) et quelques cités U (j'y consacrerai un article entier prochainement). En se décalant vers l'est, après avoir passé le "bush" (petite forêt tropicale qui livre parfois des crocos dans les jardins), on se retrouve enfin dans la faculté. Celle-ci contient évidemment la grande majorité des bâtiment éducatif. Mon bureau se trouve d'ailleurs dans cette zone. En continuant vers l'est, on se retrouve dans une nouvelle zone résidentielle. De la même manière que dans mon quartier, les grandes maison se mêlent aux cités U. Je connais très peu cet endroit, c'est tout juste si j'y ai mangé une ou deux fois... Vous n'imaginez pas, mais c'est assez loin, d'autant plus que le problème de cette université est qu'elle ressemble bien à un grand huit, qui monte et qui descend sans cesse.
Alors voilà, pour l'organisation générale du campus. Concentrons nous si vous le voulez bien, sur la faculté. Alors qu'en France, les hippies de la fac de lettre fument leurs pétards sur les pelouses de leur université en se foutant de la gueule des trous du cul de la fac de science (stéréotype bien entendu...), l'organisation est totalement différente ici. KNUST, bien qu'elle soit une université en majorité scientifique et technologique (d'où son nom), propose absolument TOUS les enseignements possibles et imaginables. D'une certaine manière, au sein de la faculté se trouvent plusieurs universités (college) chacune spécialisée dans un domaine. On peut en dénombrer 6, que je ne saurai exactement vous citer et qui se côtoient dans la même zone géographique. Le college of science (où je travaille) se trouve à 5 minutes à pied du college of art and social science qui lui également se trouve non loin du college of engineering etc... Ces college sont dirigés par des "provosts" qui ont en quelque sorte le même rôle qu'un président de fac de science en France. Ensuite, c'est assez simple, puisque comme en France, chaque college est divisé en départements spécifique... Le college of science possède par exemple le départment of chemistry, department of biology, avec bien évidemment un chef de département.
Mais il faut tout de même bien quelqu'un pour contrôler tout ça! La haute hierarchie de l'université est composée de 4 personnes hyper méga importante:
Le Chancellor: C'est la personne la plus importante de l'université, mais c'est surtout un titre honorifique puisque c'est le roi Ashanti Otumfuo Osei Tutu II (je vous expliquerai) qui a ce statut.
La personne qui s'occupe réellement de la gestion de l'université est bien entendu le Vice Chancellor, que je n'ai pas encore rencontré... à mon plus grand malheur.
La fonction de vice chancellor étant bien entendu très importante, le pro Vice Chancellor (adjoint) que nous avons rencontré plusieurs fois (et que vous avez vu en photo sur le lien que je vous avais donné), est également là pour chapeauter le tout.
Pour terminer, nous trouvons le registrar, qui est un poste que je ne connais pas, mais qui a l'air très important... Disons que c'est un petit peu comme un secrétaire général.
Voilà, vous en savez désormais un petit peu plus à propos de la faculté, j'espère que vous avez compris l'organisation du truc, c'est plutôt difficile à capter au début... Dans un prochain article j'essaierai de vous expliquer plus en détail l'organisation du campus à travers ses quartiers résidentiels et toutes les commodités qui peuvent se trouver sans même avoir besoin de sortir du campus.
Je termine cet article en vous donnant une petite information: J'ai reçu quelques mails de gens qui me disent qu'ils ne comprennent absolument rien de qui vit dans ma maison. Alors petite mise au clair:
Joelle, qui était ma prédécesseur, est désormais partie depuis 1 mois.
Malam, son mec, a lui quitté la maison il y a de cela 2 semaine
Céline, une étudiante aux beaux arts de Paris, et dont je ne vous ai pas encore parlé, a rejoint ma maison et est désormais ma colocataire jusqu'à juin prochain.
Marie, ma collègue, vit dans une maison à environ 500m de chez moi avec Brice son copain qui est ici pour des vacances...
J'espère que c'est un petit peu plus clair désormais.
Des bises à tout le monde!
Sylv
PS: Je me suis longtemps interrogé (ce message est écrit depuis 5 jours...) sur la nécessité de vous joindre des photos à cet article. J'en ai conclus que ça n'avait pas réellement d'intérêt. Par contre, les autres articles sur KNUST auront eux des photos bien évidemment!
Des gros bisous
Je profite d'un petit peu de temps libre pour un nouvel article. Celui-ci ne sera pas très long. Ca fait un moment que je voulais vous parler de l'université, je n'avais pas trouvé le temps (ni le courage d'ailleurs). Alors merci d'accueillir la star du post dont le nom dépote pas mal: Kwame Nkrumah University of Science and Technology.
Je me contenterai dans cette article de vous faire une présentation rapide, en vous expliquant un petit peu plus le côté "académique" de l'université. Un article suivra pour vous expliquer la partie "résidentielle" et publique du campus...
Le Ghana possède en tout 5 universités publiques, 3 situées le long de la côte (Accra – Winneba et Cape Coast) et 2 à l'intérieur des terres (Tamale et donc Kumasi). Ce chiffre, bien que peu impressionnant, est tout de même assez élevé en comparaison avec les pays voisins et même le continent africain où certains pays se contentent d'une seule et unique université au sein de leur capitale... La spécificité de l'université de Kumasi est qu'elle est la plus réputée du pays.
Mais après cette petite présentation succincte, revenons sur l'université qui nous intéresse: KNUST (prononcer "kèniouessti" pour avoir la classe!)
Située à l'est de Kumasi, à environ 8km du centre ville, sur la route d'Accra, l'université s'étend sur une surface d'environ 20 hectares et est installée en longueur d'ouest en est. J'avais rapidement abordé dans un article précédent la congrégation de l'université à laquelle j'avais assisté il y a de cela quelques semaines, c'était pour célébrer ses 60 ans. Autant vous dire que c'est pas vraiment récent..
Mais avant de commencer à vous expliquer l'organisation de la faculté en détail, mettons d'abord une petite info au point: L'université française est un lieu de travail, où on ne fait QUE travailler (ahahah, la bonne blague), les universités ghanéennes (qui s'appuient sur le système anglo/américain) sont des lieux de vie à part entière, et je peux largement en témoigner. Bien entendu certaines parties de la fac n'ont pas grand chose à voir avec les études supérieures... Vous allez comprendre!
Le campus est plus ou moins composé de 3 parties: à l'ouest se trouve toute une partie résidentielle avec le quartier des professeurs (dans lequel je vis et dont je parlerai dans un futur article) et quelques cités U (j'y consacrerai un article entier prochainement). En se décalant vers l'est, après avoir passé le "bush" (petite forêt tropicale qui livre parfois des crocos dans les jardins), on se retrouve enfin dans la faculté. Celle-ci contient évidemment la grande majorité des bâtiment éducatif. Mon bureau se trouve d'ailleurs dans cette zone. En continuant vers l'est, on se retrouve dans une nouvelle zone résidentielle. De la même manière que dans mon quartier, les grandes maison se mêlent aux cités U. Je connais très peu cet endroit, c'est tout juste si j'y ai mangé une ou deux fois... Vous n'imaginez pas, mais c'est assez loin, d'autant plus que le problème de cette université est qu'elle ressemble bien à un grand huit, qui monte et qui descend sans cesse.
Alors voilà, pour l'organisation générale du campus. Concentrons nous si vous le voulez bien, sur la faculté. Alors qu'en France, les hippies de la fac de lettre fument leurs pétards sur les pelouses de leur université en se foutant de la gueule des trous du cul de la fac de science (stéréotype bien entendu...), l'organisation est totalement différente ici. KNUST, bien qu'elle soit une université en majorité scientifique et technologique (d'où son nom), propose absolument TOUS les enseignements possibles et imaginables. D'une certaine manière, au sein de la faculté se trouvent plusieurs universités (college) chacune spécialisée dans un domaine. On peut en dénombrer 6, que je ne saurai exactement vous citer et qui se côtoient dans la même zone géographique. Le college of science (où je travaille) se trouve à 5 minutes à pied du college of art and social science qui lui également se trouve non loin du college of engineering etc... Ces college sont dirigés par des "provosts" qui ont en quelque sorte le même rôle qu'un président de fac de science en France. Ensuite, c'est assez simple, puisque comme en France, chaque college est divisé en départements spécifique... Le college of science possède par exemple le départment of chemistry, department of biology, avec bien évidemment un chef de département.
Mais il faut tout de même bien quelqu'un pour contrôler tout ça! La haute hierarchie de l'université est composée de 4 personnes hyper méga importante:
Le Chancellor: C'est la personne la plus importante de l'université, mais c'est surtout un titre honorifique puisque c'est le roi Ashanti Otumfuo Osei Tutu II (je vous expliquerai) qui a ce statut.
La personne qui s'occupe réellement de la gestion de l'université est bien entendu le Vice Chancellor, que je n'ai pas encore rencontré... à mon plus grand malheur.
La fonction de vice chancellor étant bien entendu très importante, le pro Vice Chancellor (adjoint) que nous avons rencontré plusieurs fois (et que vous avez vu en photo sur le lien que je vous avais donné), est également là pour chapeauter le tout.
Pour terminer, nous trouvons le registrar, qui est un poste que je ne connais pas, mais qui a l'air très important... Disons que c'est un petit peu comme un secrétaire général.
Voilà, vous en savez désormais un petit peu plus à propos de la faculté, j'espère que vous avez compris l'organisation du truc, c'est plutôt difficile à capter au début... Dans un prochain article j'essaierai de vous expliquer plus en détail l'organisation du campus à travers ses quartiers résidentiels et toutes les commodités qui peuvent se trouver sans même avoir besoin de sortir du campus.
Je termine cet article en vous donnant une petite information: J'ai reçu quelques mails de gens qui me disent qu'ils ne comprennent absolument rien de qui vit dans ma maison. Alors petite mise au clair:
Joelle, qui était ma prédécesseur, est désormais partie depuis 1 mois.
Malam, son mec, a lui quitté la maison il y a de cela 2 semaine
Céline, une étudiante aux beaux arts de Paris, et dont je ne vous ai pas encore parlé, a rejoint ma maison et est désormais ma colocataire jusqu'à juin prochain.
Marie, ma collègue, vit dans une maison à environ 500m de chez moi avec Brice son copain qui est ici pour des vacances...
J'espère que c'est un petit peu plus clair désormais.
Des bises à tout le monde!
Sylv
PS: Je me suis longtemps interrogé (ce message est écrit depuis 5 jours...) sur la nécessité de vous joindre des photos à cet article. J'en ai conclus que ça n'avait pas réellement d'intérêt. Par contre, les autres articles sur KNUST auront eux des photos bien évidemment!
Des gros bisous
mercredi 4 janvier 2012
L'harmattan
Tiens! Aujourd'hui, on va parler des maisons d'édition!! Vous avez bien entendu tous déjà vu ce mot sur la tranche d'un livre que vous lisiez, et ce terme était, avant mon départ, essentiellement destiné à cet éditeur. Par contre, l'Harmattan au Ghana n'est pas un vecteur de culture et de connaissance, mais bien un vecteur de brume et de rhumes... Explications:
Vous savez évidemment tous où se situe le Ghana. Actuellement en me dirigeant vers le nord, je tomberais sur la savane burkinabaise, avant d'arriver assez rapidement dans le Sahara.
Bien que je connaisse encore pas le Sahara, je suis sûr d'une chose: Actuellement, le vent souffle du nord vers le sud, balayant le sable et la poussière qui constituent cet immense désert. Ce vent bien entendu, ne s'arrête pas à la frontière avec la savane, puisqu'il continue, et descend encore jusqu'à arriver dans les pays du littoral, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, pour ne citer qu'eux.
Alors quelle conséquence à ce fameux vent (l'Harmattan, vous l'aurez compris) sur la vie de ces habitants, et donc, bien entendu sur ma vie?! Et bien pas mal de choses figurez-vous!
J'ouvre les yeux le matins et mange mon petit dej' sur la terrasse tout en admirant ce que je vois de mon jardin. Car le soleil a beau être levé depuis maintenant presque 2 heures je n'y vois pas grand chose! La faute à cette fameuse poussière qui vient créer comme un brouillard dans le paysage kumasien. Le soleil ne perce rien avec ses rayons, nous laissant nous balader dans un décor digne d'un film de Tim Burton lorsque le héros se promène dans une forêt mystérieuse. Il arrive même parfois qu'une minuscule bruine nous permette de ne pas avoir trop chaud! En tout cas, les photos pourront témoigner, il est sûr que le paysage n'est pas aussi dégagé qu'à d'autres périodes de l'année. C'est également la raison pour laquelle, lors de notre article sur l'expédition au lac de Bosumtwe, il était impossible de distinguer l'autre côté du lac!!
Outre la visibilité, cet Harmattan a de grandes conséquences sur le climat. En arrivant à Kumasi, il a bien entendu perdu toute sa force, et n'a plus de vent que le nom. En tout cas, il nous rappelle tout de même qu'il vient du Sahara. Les journées en ce moment sont plutôt chaudes, comme d'habitude, mais elles sont également sèches! Personnellement, je découvre plus ou moins ça, et je me rends facilement compte que l'humidité est une sacré plaie!! Lorsque vient la nuit, cette chaleur se dissipe petit à petit, laissant place à une fraicheur nous obligeant même à dormir sous un drap, voire à mettre une petite laine avant de nous coucher. Rassurez-vous, le moment de la neige au Ghana n'est pas encore arrivé! Il fait peut être 20 degrés lorsqu'il fait frais!
Déjà que ma maison souffre, elle souffre d'autant plus avec l'Harmattan, mais c'est surtout les balais et les serpillières qui trinquent, car bien évidemment, tout est recouvert d'une petite poussière légère... Et les être vivants ne sont bien entendus pas épargnés, puisque actuellement la douche est peut être le meilleur moment de la journée. Et même lorsque vous portez chaussettes et chaussures fermées, rien n'y fait, vous aurez l'impression d'avoir marché pieds nus dans la terre pendant toute la journée.
L'hygiène est une chose mais vous imaginez très bien que vivre dans un univers poussiéreux comme celui-ci (même si le brouillard tombe pendant la journée) n'est pas extrêmement bon pour la santé, et cela peut provoquer quelques problèmes mineurs avec des symptômes aussi divers que: des quinte de toux assez fabuleuses, les lèvres qui se fissurent ou encore la très désagréable sensation que notre narine est pleine de croutes, un peu comme lorsqu'on vient de saigner du nez et que le sang sèche (je sais, c'est peu dégueu, pardonnez moi!). Nous, européens, avons peut être plus l'habitude de lutter contre les rhumes, mais ici ce n'est pas le cas, et beaucoup de gens s'apprêtent à être enrhumés pour les 2 prochains mois...
C'est ainsi, on fait avec, et on se rassure en se disant que si on ne devait pas subir cette poussière, on aurait encore plus chaud, et puis, entre 35° poussiéreux, et -5° sains... mon coeur balance! En tout cas, une chose est sûre, si vous êtes asthmatique et que vous souhaitez venir me voir entre fin décembre et début mars, prenez des bombonnes de ventoline. Vous en aurez sûrement besoin!
Des gros bisous à tout le monde, en vous souhaitant mes meilleurs voeux de bonheur et de réussite. Cela fait désormais un peu plus de 2 mois que je suis parti.
A bientôt!
Bisous
Vous savez évidemment tous où se situe le Ghana. Actuellement en me dirigeant vers le nord, je tomberais sur la savane burkinabaise, avant d'arriver assez rapidement dans le Sahara.
Bien que je connaisse encore pas le Sahara, je suis sûr d'une chose: Actuellement, le vent souffle du nord vers le sud, balayant le sable et la poussière qui constituent cet immense désert. Ce vent bien entendu, ne s'arrête pas à la frontière avec la savane, puisqu'il continue, et descend encore jusqu'à arriver dans les pays du littoral, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, pour ne citer qu'eux.
Alors quelle conséquence à ce fameux vent (l'Harmattan, vous l'aurez compris) sur la vie de ces habitants, et donc, bien entendu sur ma vie?! Et bien pas mal de choses figurez-vous!
J'ouvre les yeux le matins et mange mon petit dej' sur la terrasse tout en admirant ce que je vois de mon jardin. Car le soleil a beau être levé depuis maintenant presque 2 heures je n'y vois pas grand chose! La faute à cette fameuse poussière qui vient créer comme un brouillard dans le paysage kumasien. Le soleil ne perce rien avec ses rayons, nous laissant nous balader dans un décor digne d'un film de Tim Burton lorsque le héros se promène dans une forêt mystérieuse. Il arrive même parfois qu'une minuscule bruine nous permette de ne pas avoir trop chaud! En tout cas, les photos pourront témoigner, il est sûr que le paysage n'est pas aussi dégagé qu'à d'autres périodes de l'année. C'est également la raison pour laquelle, lors de notre article sur l'expédition au lac de Bosumtwe, il était impossible de distinguer l'autre côté du lac!!
Outre la visibilité, cet Harmattan a de grandes conséquences sur le climat. En arrivant à Kumasi, il a bien entendu perdu toute sa force, et n'a plus de vent que le nom. En tout cas, il nous rappelle tout de même qu'il vient du Sahara. Les journées en ce moment sont plutôt chaudes, comme d'habitude, mais elles sont également sèches! Personnellement, je découvre plus ou moins ça, et je me rends facilement compte que l'humidité est une sacré plaie!! Lorsque vient la nuit, cette chaleur se dissipe petit à petit, laissant place à une fraicheur nous obligeant même à dormir sous un drap, voire à mettre une petite laine avant de nous coucher. Rassurez-vous, le moment de la neige au Ghana n'est pas encore arrivé! Il fait peut être 20 degrés lorsqu'il fait frais!
Déjà que ma maison souffre, elle souffre d'autant plus avec l'Harmattan, mais c'est surtout les balais et les serpillières qui trinquent, car bien évidemment, tout est recouvert d'une petite poussière légère... Et les être vivants ne sont bien entendus pas épargnés, puisque actuellement la douche est peut être le meilleur moment de la journée. Et même lorsque vous portez chaussettes et chaussures fermées, rien n'y fait, vous aurez l'impression d'avoir marché pieds nus dans la terre pendant toute la journée.
L'hygiène est une chose mais vous imaginez très bien que vivre dans un univers poussiéreux comme celui-ci (même si le brouillard tombe pendant la journée) n'est pas extrêmement bon pour la santé, et cela peut provoquer quelques problèmes mineurs avec des symptômes aussi divers que: des quinte de toux assez fabuleuses, les lèvres qui se fissurent ou encore la très désagréable sensation que notre narine est pleine de croutes, un peu comme lorsqu'on vient de saigner du nez et que le sang sèche (je sais, c'est peu dégueu, pardonnez moi!). Nous, européens, avons peut être plus l'habitude de lutter contre les rhumes, mais ici ce n'est pas le cas, et beaucoup de gens s'apprêtent à être enrhumés pour les 2 prochains mois...
C'est ainsi, on fait avec, et on se rassure en se disant que si on ne devait pas subir cette poussière, on aurait encore plus chaud, et puis, entre 35° poussiéreux, et -5° sains... mon coeur balance! En tout cas, une chose est sûre, si vous êtes asthmatique et que vous souhaitez venir me voir entre fin décembre et début mars, prenez des bombonnes de ventoline. Vous en aurez sûrement besoin!
Des gros bisous à tout le monde, en vous souhaitant mes meilleurs voeux de bonheur et de réussite. Cela fait désormais un peu plus de 2 mois que je suis parti.
A bientôt!
Bisous
mercredi 28 décembre 2011
Flagrant délit d'orgie alimentaire
Comment ne pas commençer cet article par bonnes fêtes ?
Je ne m'étendrai pas sur ce sujet, puisque j'essaye de vous imaginer le moins possible attablés, cotoyant avec bonheur quelques déliciseuseries annuelles telles que le foie gras, les huitres, la buche glacée au chocolat ou encore les papillotes. Les quelques lignes que je suis en train d'écrire me font déjà saliver... Car je pense beaucoup à vous ces derniers temps ! Notamment en pensant à la nourriture. Et croyez moi, la France, de ce côté là, est sacrément riche!
Vous savez, j'ai l'impression que 2 mois passés au ghana représentent un sacré cap alimentaire, et les manques s'installent petit à petit...
J'ai aussi l'impression que le manque alimentaire a une facheuse tendance à augmenter lorsque qu'on sait pertinemment que nos proches, de l'autre côté du sahara, de l'autre côté de la méditerrannée, se permettent quelques kilos en plus...
A mon plus grand malheur, j'ai quand même l'impression que je suis en train de cumuler les 2...
J'ai fait tout à l'heure allusion à la richesse de la nourriture français, et croyez moi, désormais, je sais de quoi je parle... Car le Ghana, bien qu'il soit un des pays les plus riches de ce continent, ne l'est certainement pas pour sa gastronomie. Loin de moi l'idée que c'est peut être dû au fait que c'est une colonie anglais, et que les anglais sont réputés pour leur cuisine... pas top... mais toujours est-il qu'au Ghana, les choses sont pas top. Dire que c'est mauvais serait exagéré, mais la cuisine ghanéenne a en majorité 2 problèmes :
Contrairement au voisin ivoirien, il existe ici assez peu de plats typiques. J'écrirai prochainement un article pour vous expliquer chacun de ces plats. J'essaierai également de joindre quelques photos. Mais il est vrai qu'on tourne très vite en rond, et il est difficile de trouver, surtout sur le campus, une bonne variété de plats. Nous tournons autour de 5 environ... Ca devient un petit peu lassant.
L'autre soucis dans la nourriture ghanéenne concerne l'intérieur du plat. Un tout petit légume qui peut être vert ou rouge, il ressemble sous quelques formes au poivron... J'ai nommé la star du Ghana : le piment!! Alors je sais que certain d'entre vous imaginent que j'exagère, et se disent : « oh ; moi j'aime bien quand c'est pimenté », mais il est vrai que certains plats sont vraiment trop forts (Caro pourra confirmer), au point qu'une soupe aux arachides puisse perdre son goût d'arachide … Manger épicé peut avoir du bon, mais n'est-ce pas en mangeant du piment à petite dose qu'on peut l'apprécier ?
Autant finalement vous dire que je ne me régale pas, et je tiens à prévenir mes prochains visiteurs qu'ils ne se dirigent pas vers un parcours gastronomiques...Mais voyons le bon côté des choses, je profiterai encore plus quand vous m'inviterez à manger pour mes vacances, et ça m'oblige à cuisiner à la maison, ce qui n'est pas trop mal non plus !
De toute manière, au moment du dessert, tout s'éclaircit, et j'oublie très vite vos coupes de champagnes et autres pommes dauphine, puisque je me permets de me noyer dans des rivières de lait de coco, sur laquelle flottent ananas, bananes et pastèques, le tout éclairé par un soleil de plomb et une petite brise qui rend l'air tout à fait agréable.
Je me dis finalement que Noël hors de France, c'est pas vraiment noël, mais un 25 décembre sous les tropiques peut se transformer en journée pas dégueulasse à vivre...
Voilà, je pense que je peux maintenant me coucher l'esprit tranquille, la première partie de mon article alimentaire est écrite, ça fait déjà quelques jours que je me penche sur mon clavier et que les mots ne me viennent pas... Je vous souhaite à tous encore une fois de très bonnes fêtes, et une bonne année 2012, en espérant que vous serez prudents sur les routes, et avec vos foies... Ghana-mbi prend en tout cas la résolution de passer encore quelques soirées en votre compagnie, qu'elles soient d'hiver ou d'été, accompagnées d'un chocolat chaud ou d'une bonne bière.
Je vous embrasse !
PS : Vous avez bien entendu remarqué que je n'avais nullement mentionné mon noël, il ne me semble pas utile de vous le préciser puisqu'il a franchement ressemblé à un jour ordinaire... A l'expression près que j'ai tout de même mangé du foie gras. Je vous quitte avec une petite photo... J'espère qu'elle vous plaira.
Bisous
Je ne m'étendrai pas sur ce sujet, puisque j'essaye de vous imaginer le moins possible attablés, cotoyant avec bonheur quelques déliciseuseries annuelles telles que le foie gras, les huitres, la buche glacée au chocolat ou encore les papillotes. Les quelques lignes que je suis en train d'écrire me font déjà saliver... Car je pense beaucoup à vous ces derniers temps ! Notamment en pensant à la nourriture. Et croyez moi, la France, de ce côté là, est sacrément riche!
Vous savez, j'ai l'impression que 2 mois passés au ghana représentent un sacré cap alimentaire, et les manques s'installent petit à petit...
J'ai aussi l'impression que le manque alimentaire a une facheuse tendance à augmenter lorsque qu'on sait pertinemment que nos proches, de l'autre côté du sahara, de l'autre côté de la méditerrannée, se permettent quelques kilos en plus...
A mon plus grand malheur, j'ai quand même l'impression que je suis en train de cumuler les 2...
J'ai fait tout à l'heure allusion à la richesse de la nourriture français, et croyez moi, désormais, je sais de quoi je parle... Car le Ghana, bien qu'il soit un des pays les plus riches de ce continent, ne l'est certainement pas pour sa gastronomie. Loin de moi l'idée que c'est peut être dû au fait que c'est une colonie anglais, et que les anglais sont réputés pour leur cuisine... pas top... mais toujours est-il qu'au Ghana, les choses sont pas top. Dire que c'est mauvais serait exagéré, mais la cuisine ghanéenne a en majorité 2 problèmes :
Contrairement au voisin ivoirien, il existe ici assez peu de plats typiques. J'écrirai prochainement un article pour vous expliquer chacun de ces plats. J'essaierai également de joindre quelques photos. Mais il est vrai qu'on tourne très vite en rond, et il est difficile de trouver, surtout sur le campus, une bonne variété de plats. Nous tournons autour de 5 environ... Ca devient un petit peu lassant.
L'autre soucis dans la nourriture ghanéenne concerne l'intérieur du plat. Un tout petit légume qui peut être vert ou rouge, il ressemble sous quelques formes au poivron... J'ai nommé la star du Ghana : le piment!! Alors je sais que certain d'entre vous imaginent que j'exagère, et se disent : « oh ; moi j'aime bien quand c'est pimenté », mais il est vrai que certains plats sont vraiment trop forts (Caro pourra confirmer), au point qu'une soupe aux arachides puisse perdre son goût d'arachide … Manger épicé peut avoir du bon, mais n'est-ce pas en mangeant du piment à petite dose qu'on peut l'apprécier ?
Autant finalement vous dire que je ne me régale pas, et je tiens à prévenir mes prochains visiteurs qu'ils ne se dirigent pas vers un parcours gastronomiques...Mais voyons le bon côté des choses, je profiterai encore plus quand vous m'inviterez à manger pour mes vacances, et ça m'oblige à cuisiner à la maison, ce qui n'est pas trop mal non plus !
De toute manière, au moment du dessert, tout s'éclaircit, et j'oublie très vite vos coupes de champagnes et autres pommes dauphine, puisque je me permets de me noyer dans des rivières de lait de coco, sur laquelle flottent ananas, bananes et pastèques, le tout éclairé par un soleil de plomb et une petite brise qui rend l'air tout à fait agréable.
Je me dis finalement que Noël hors de France, c'est pas vraiment noël, mais un 25 décembre sous les tropiques peut se transformer en journée pas dégueulasse à vivre...
Voilà, je pense que je peux maintenant me coucher l'esprit tranquille, la première partie de mon article alimentaire est écrite, ça fait déjà quelques jours que je me penche sur mon clavier et que les mots ne me viennent pas... Je vous souhaite à tous encore une fois de très bonnes fêtes, et une bonne année 2012, en espérant que vous serez prudents sur les routes, et avec vos foies... Ghana-mbi prend en tout cas la résolution de passer encore quelques soirées en votre compagnie, qu'elles soient d'hiver ou d'été, accompagnées d'un chocolat chaud ou d'une bonne bière.
Je vous embrasse !
PS : Vous avez bien entendu remarqué que je n'avais nullement mentionné mon noël, il ne me semble pas utile de vous le préciser puisqu'il a franchement ressemblé à un jour ordinaire... A l'expression près que j'ai tout de même mangé du foie gras. Je vous quitte avec une petite photo... J'espère qu'elle vous plaira.
Bisous
mardi 20 décembre 2011
Excursion à Bosumtwe
La légende raconte qu'un chasseur mal intentionné chassait une antilope. Au moment du coup de feu, l'antilope avait sauté dans une marre, qui lui avait permis de se sauver. A partir de ce moment là, la marre n'avait cessé de grandir jusqu'à devenir un lac. Les sages avaient dit que cette antilope était habitée par le tout puissant, et que, par conséquent, il serait interdit de couper les arbres immergés.
Telles étaient les seules infos que nous avions de notre destination avant de partir en expédition.
Vendredi soir 17h, départ ! Nous voilà Caro, Marie et moi même les fesses dans un taxi en direction de la « trotro station » du quartier Atonsu. Les 15 minutes de taxi sont un réel plaisir, non par par la qualité de la route, mais parce que le soleil se couche à notre droite, nous laissant profiter d'une luminosité idéale pour des photos.
Arrivés à Atonsu, nous voilà plongés dans le grand bain. La ville, celle que je ne connais pas autour de ma maison. Des trotros partout, et va trouver le bon ! Heureusement, notre taximan est cool, et nous y guide.
Nous prenons donc place dans ce minibus (j'y consacrerai plus tard un article), marie au premier rang, Caro et moi à la place du (des) mort. Et c'est parti pour 1 heure de route ! Enfin, c'est ce qu'on nous avait dit... car au bout d'une demie heure, nous y voilà !! Notre 2ème destination (et non la dernière!), Kuntanasi ! Pour une fois que le temps estimé est trop large, on ne pouvait s'en plaindre ! En tout cas, le voyage a été tout à fait confortable (c'était pas non plus 1ère classe) et assez calme...
A Kuntanasi, les choses se sont animées un peu, la présence de blancs (obronis comme ils nous appellent ici) est peut être plus rare dans ce coin là, et les gens nous ont rapidement interpelés ! En particulier un jeune homme qui portait un dentier de vampire (et une cape!) et un petit qui avait peur de nous et que les parents s'obstinaient à nous mettre dans les bras... Trêve de plaisanterie ! Un bébé qui pleure et un dracula black ne nous empêcheront pas de trouver un taxi, direction Obono. Nous quittons Kuntanasi, un peu moins sécurisés et confortablement qu'en ville, puisque bous sommes 4 derrière, et que le chauffeur roule... à fond les ballons... en pleine nuit. Vous pensez donc maintenant que nous allons passer à la description de l'hôtel ! Que nenni ! Il en manque un ! Nous apprenons que d'Obono jusqu'à notre destination, il y a tout de même plus de 2km... De quoi succomber aux avances de Yawo, notre dernier taximan !
Dracula!!
Alors nous y voilà ! Lake Point Guest House, ça a l'air magnifique ! Mais il fait nuit noire... En tout cas, la petite paillotte qui sert de réception (et de bar), les petits chemins qui mènent aux bungalows sont tout à fait charmants, et laissent présager le meilleur ! D'autant plus que la douche fonctionne (presque pas) et que c'est pas du luxe ! Après le repas, nous nous couchons rapidement. C'est qu'au Ghana, 21h00, c'est déjà presque trop tard !
Qui dit évidemment coucher à l'heure du Ghana, ne peut pas oublier le lever à l'heure du Ghana... Toujours est-il que nous sortons tôt de la chambre et découvrons enfin notre entourage ! C'est plutôt très très sympa !
Effectivement ! En sortant du bungalow (photos, bien entendu!) nous nous retrouvons sur un petit chemin de pierre, bordé de massifs et de pelouse.
Le bungalow, et la vue du bungalow! Plutôt agréable, et plutôt calme!
Au bout de ce chemin en contrebas, à environ 150m, se trouve la fameuse réception. Petit déjeuner vite avalé (oeufs, crêpes, tartines), en route pour le lac ! Et plus précisément la « plage » de l'hôtel !! C'est par définition une plage puisqu'elle borde l'eau, mais ça reste une plage de lac... herbeuse... un peu boueuse... mais tout de même majestueuse. On ne peut pas se plaindre ! Les quelques transats et autres chaises longues disséminés ça et là donnent tout de même un petit air de vacances à l'endroit. Et puis, regarder les noix de coco mûrir de son transat, ça a un goût de détente. Chose bizarre, dûe aux conditions climatiques de cette période (je vous expliquerai), nous ne voyons pas l'autre côté du lac, qui ressemble finalement un peu à la mer ! Baignade et bronzette sont au programme. L'eau est bien entendu chaude, le sol est un peu vaseux, et les hamacs se retournent vite, mes fesses vous le confirmeront.
La plage!
Bronzette... bronzette... bronzette...
Le fameux lac! Qui ressemble à la mer
Après le repas de midi et la sieste imposée par le règlement intérieur de l'hôtel, nous partons pour une marche en direction des quelques villages qui bordent le lac. Une description précise ne s'impose pas, les photos parlent d'elles-même.
Départ en balade, Marie surmotivée!
Le stade municipal
Petite colline mignonne sur le chemin
La vie c'est avant tout des rencontres...
En tout cas, nos passages dans les 2 villages que nous avons traversés sont accompagnés de « Obronis Obronis ! How are you ? What is your name? »... Après 1 petite heure de marche, nous reblochons chemin. Dans le village le plus proche de notre hôtel, les jeunes se sont réveillés et s'adonnent à un match de foot dans le stade municipal (photos) qui longe la route. Ils m'invitent à les rejoindre, ce que je fais avec plaisir. Me voilà donc à jouer avec tous les jeunes du village pendant que Caro et Marie se foutent de ma gueule. Il est vrai que j'ai plus marché que couru, mais il est vrai aussi que courir dans un stade municipal ghanéen, c'est manquer de se péter une cheville à chaque pas. Entre les trous, les bosses, les pentes et les cailloux, le ballon devient finalement un centre d'intérêt bien moins prioritaire !
On a rencontré Lionel Messi sur la route... Pas de photo avec le ballon, puisqu'il l'a pas beaucoup touché...
Juste le temps de transpirer et nous revoilà à l'hôtel pour boire un verre. Nous y découvrons par la même occasion l'intérieur d'une noix de cacao que nous goûtons également. Rassurez-vous, c'est encore très loin de ressembler à du chocolat !
La fameuse noix de cacao... Un peu gluant, mais appétissant
La soirée se finit bien entendu par le repas et le coucher à point d'heure, comme la veille!
Du temps de repos au bar, tranquillou, c'est le week-end!
Le dimanche matin sera notre dernière demi-journée à Bosumtwe. Nous avons prévu de faire du pédalo ! Oh yes ! Explorer le milieu du lac ! Se baigner au large ! Enfourchons donc notre pédalo de compet' et lançons nous ! En fait, à l'heure où j'écris ces lignes, nous pourrions encore être en train de pédaler pour atteindre le milieu du lac... Non pas qu'il soit très loin ce milieu, mais disons que le pédalo était ghanéen... Donc viser la bouée qui se trouvait à environ à 200m de la côte était un objectif beaucoup plus à notre portée ! Le temps de sport en plein soleil s'est par conséquent vite transformé en bronzette, plage, lancer de cailloux sur les corbeaux, et contemplation avec envie des noix de coco au-dessus de notre tête. C'est finalement pas mal non plus ! J'avais assez donné la veille sur le terrain de foot !
Après notre dernier repas à l'hôtel, nous voilà partis en direction d'Obono, à pied cette fois, avec l'espoir de rencontrer rapidement un taxi. D'autant plus qu'à 14h, ça cogne ! Peine perdue, et nous avons bien senti passer la demi-heure de marche. Arrivés à Obono, les choses se sont acceléré puisque nous avons rapidement trouvé un taxi (aussi dangereux que pour venir), puis un trotro direction Atonsu – Kumasi pour rentrer finalement à la maison, un peu fatigués, admettons le, et surtout un peu beaucoup crados. Ca fait un petit moment qu'il n'a pas plu maintenant, et les pistes commencent à devenir sacrément poussiereuses !
Le fameux trotro! Minibus. Dans celui-ci, c'était noir sur le devant, et blanc derrière!
Voilà, ainsi s'est achevé notre première excursion hors des terres kumasiennes. Un bon week-end, qui s'est tout de même sacrément bien déroulé du début à la fin ! Dracula ne nous a pas mangé, nous ne nous sommes pas plantés en taxi, nous ne sommes pas naufragés, coincés sur un pédalo au milieu du lac, et malheureusement, je n'ai pas réussi à signer de contrat de footballeur pro... Quoi qu'il en soit, que c'était reposant !
Voilà tout, j'espère que tout va bien de votre côté, des grosses bises !
Sylv/ Caro
PS : Un mot intrus s'est glissé dans cet article, je suppose que vous avez tiqué dessus... Ca vous donne une petite idée de l'état dans lequel je commence à me trouver...
Telles étaient les seules infos que nous avions de notre destination avant de partir en expédition.
Vendredi soir 17h, départ ! Nous voilà Caro, Marie et moi même les fesses dans un taxi en direction de la « trotro station » du quartier Atonsu. Les 15 minutes de taxi sont un réel plaisir, non par par la qualité de la route, mais parce que le soleil se couche à notre droite, nous laissant profiter d'une luminosité idéale pour des photos.
Arrivés à Atonsu, nous voilà plongés dans le grand bain. La ville, celle que je ne connais pas autour de ma maison. Des trotros partout, et va trouver le bon ! Heureusement, notre taximan est cool, et nous y guide.
Nous prenons donc place dans ce minibus (j'y consacrerai plus tard un article), marie au premier rang, Caro et moi à la place du (des) mort. Et c'est parti pour 1 heure de route ! Enfin, c'est ce qu'on nous avait dit... car au bout d'une demie heure, nous y voilà !! Notre 2ème destination (et non la dernière!), Kuntanasi ! Pour une fois que le temps estimé est trop large, on ne pouvait s'en plaindre ! En tout cas, le voyage a été tout à fait confortable (c'était pas non plus 1ère classe) et assez calme...
A Kuntanasi, les choses se sont animées un peu, la présence de blancs (obronis comme ils nous appellent ici) est peut être plus rare dans ce coin là, et les gens nous ont rapidement interpelés ! En particulier un jeune homme qui portait un dentier de vampire (et une cape!) et un petit qui avait peur de nous et que les parents s'obstinaient à nous mettre dans les bras... Trêve de plaisanterie ! Un bébé qui pleure et un dracula black ne nous empêcheront pas de trouver un taxi, direction Obono. Nous quittons Kuntanasi, un peu moins sécurisés et confortablement qu'en ville, puisque bous sommes 4 derrière, et que le chauffeur roule... à fond les ballons... en pleine nuit. Vous pensez donc maintenant que nous allons passer à la description de l'hôtel ! Que nenni ! Il en manque un ! Nous apprenons que d'Obono jusqu'à notre destination, il y a tout de même plus de 2km... De quoi succomber aux avances de Yawo, notre dernier taximan !
Dracula!!
Alors nous y voilà ! Lake Point Guest House, ça a l'air magnifique ! Mais il fait nuit noire... En tout cas, la petite paillotte qui sert de réception (et de bar), les petits chemins qui mènent aux bungalows sont tout à fait charmants, et laissent présager le meilleur ! D'autant plus que la douche fonctionne (presque pas) et que c'est pas du luxe ! Après le repas, nous nous couchons rapidement. C'est qu'au Ghana, 21h00, c'est déjà presque trop tard !
Qui dit évidemment coucher à l'heure du Ghana, ne peut pas oublier le lever à l'heure du Ghana... Toujours est-il que nous sortons tôt de la chambre et découvrons enfin notre entourage ! C'est plutôt très très sympa !
Effectivement ! En sortant du bungalow (photos, bien entendu!) nous nous retrouvons sur un petit chemin de pierre, bordé de massifs et de pelouse.
Le bungalow, et la vue du bungalow! Plutôt agréable, et plutôt calme!
Au bout de ce chemin en contrebas, à environ 150m, se trouve la fameuse réception. Petit déjeuner vite avalé (oeufs, crêpes, tartines), en route pour le lac ! Et plus précisément la « plage » de l'hôtel !! C'est par définition une plage puisqu'elle borde l'eau, mais ça reste une plage de lac... herbeuse... un peu boueuse... mais tout de même majestueuse. On ne peut pas se plaindre ! Les quelques transats et autres chaises longues disséminés ça et là donnent tout de même un petit air de vacances à l'endroit. Et puis, regarder les noix de coco mûrir de son transat, ça a un goût de détente. Chose bizarre, dûe aux conditions climatiques de cette période (je vous expliquerai), nous ne voyons pas l'autre côté du lac, qui ressemble finalement un peu à la mer ! Baignade et bronzette sont au programme. L'eau est bien entendu chaude, le sol est un peu vaseux, et les hamacs se retournent vite, mes fesses vous le confirmeront.
La plage!
Bronzette... bronzette... bronzette...
Le fameux lac! Qui ressemble à la mer
Après le repas de midi et la sieste imposée par le règlement intérieur de l'hôtel, nous partons pour une marche en direction des quelques villages qui bordent le lac. Une description précise ne s'impose pas, les photos parlent d'elles-même.
Départ en balade, Marie surmotivée!
Le stade municipal
Petite colline mignonne sur le chemin
La vie c'est avant tout des rencontres...
En tout cas, nos passages dans les 2 villages que nous avons traversés sont accompagnés de « Obronis Obronis ! How are you ? What is your name? »... Après 1 petite heure de marche, nous reblochons chemin. Dans le village le plus proche de notre hôtel, les jeunes se sont réveillés et s'adonnent à un match de foot dans le stade municipal (photos) qui longe la route. Ils m'invitent à les rejoindre, ce que je fais avec plaisir. Me voilà donc à jouer avec tous les jeunes du village pendant que Caro et Marie se foutent de ma gueule. Il est vrai que j'ai plus marché que couru, mais il est vrai aussi que courir dans un stade municipal ghanéen, c'est manquer de se péter une cheville à chaque pas. Entre les trous, les bosses, les pentes et les cailloux, le ballon devient finalement un centre d'intérêt bien moins prioritaire !
On a rencontré Lionel Messi sur la route... Pas de photo avec le ballon, puisqu'il l'a pas beaucoup touché...
Juste le temps de transpirer et nous revoilà à l'hôtel pour boire un verre. Nous y découvrons par la même occasion l'intérieur d'une noix de cacao que nous goûtons également. Rassurez-vous, c'est encore très loin de ressembler à du chocolat !
La fameuse noix de cacao... Un peu gluant, mais appétissant
La soirée se finit bien entendu par le repas et le coucher à point d'heure, comme la veille!
Du temps de repos au bar, tranquillou, c'est le week-end!
Le dimanche matin sera notre dernière demi-journée à Bosumtwe. Nous avons prévu de faire du pédalo ! Oh yes ! Explorer le milieu du lac ! Se baigner au large ! Enfourchons donc notre pédalo de compet' et lançons nous ! En fait, à l'heure où j'écris ces lignes, nous pourrions encore être en train de pédaler pour atteindre le milieu du lac... Non pas qu'il soit très loin ce milieu, mais disons que le pédalo était ghanéen... Donc viser la bouée qui se trouvait à environ à 200m de la côte était un objectif beaucoup plus à notre portée ! Le temps de sport en plein soleil s'est par conséquent vite transformé en bronzette, plage, lancer de cailloux sur les corbeaux, et contemplation avec envie des noix de coco au-dessus de notre tête. C'est finalement pas mal non plus ! J'avais assez donné la veille sur le terrain de foot !
Après notre dernier repas à l'hôtel, nous voilà partis en direction d'Obono, à pied cette fois, avec l'espoir de rencontrer rapidement un taxi. D'autant plus qu'à 14h, ça cogne ! Peine perdue, et nous avons bien senti passer la demi-heure de marche. Arrivés à Obono, les choses se sont acceléré puisque nous avons rapidement trouvé un taxi (aussi dangereux que pour venir), puis un trotro direction Atonsu – Kumasi pour rentrer finalement à la maison, un peu fatigués, admettons le, et surtout un peu beaucoup crados. Ca fait un petit moment qu'il n'a pas plu maintenant, et les pistes commencent à devenir sacrément poussiereuses !
Le fameux trotro! Minibus. Dans celui-ci, c'était noir sur le devant, et blanc derrière!
Voilà, ainsi s'est achevé notre première excursion hors des terres kumasiennes. Un bon week-end, qui s'est tout de même sacrément bien déroulé du début à la fin ! Dracula ne nous a pas mangé, nous ne nous sommes pas plantés en taxi, nous ne sommes pas naufragés, coincés sur un pédalo au milieu du lac, et malheureusement, je n'ai pas réussi à signer de contrat de footballeur pro... Quoi qu'il en soit, que c'était reposant !
Voilà tout, j'espère que tout va bien de votre côté, des grosses bises !
Sylv/ Caro
PS : Un mot intrus s'est glissé dans cet article, je suppose que vous avez tiqué dessus... Ca vous donne une petite idée de l'état dans lequel je commence à me trouver...
lundi 5 décembre 2011
Un épisode et puis l'autre
Bonjour à tous !
Un post un petit peu tardif, je dois l'avouer. Je sais que vous étiez tous en train de manger votre clavier d'impatience en attendant mon message, mais j'ai eu pas mal de trucs à régler ces derniers temps... en particulier à cause de la star de cet article : la maison.
Elle est belle ! Elle est grande ! Elle est … vieille, également, malheureusement. Alors bien entendu, qui dit grande et vieille maison dit forcément un petit peu réparation...
Il est vrai qu'elle me pose quand même quelques soucis cette maison ! Et un petit studio en cité U m'aurait moins occupé … Enfin bon, elle m'apporte tout de même :
Compagnie !Mon jardin est à l'image d'une serre équatoriale, mais la maison est également pleine de petits colocs agréables autres que le cafard, ou les chiots : Des puces nichées dans le plancher, des abeilles (essaim dans le toit) qui ont la bonne idée de venir agoniser puis mourir sur ma terrasse... On recense 4 piqures déjà. J'ai aussi des choses qui courent sur le plafond qui sont probablement des écureuils et/ou d'autres rongeurs. Enfin, j'ai de la compagnie...
Mais c'est pas tout, ma maison m'apporte également :
Hygiène ! Ma baignoire a gentiment offert un nettoyage complet et gratuit à ma salle de bain, qui ne s'en porte pas plus mal... à condition que l'eau ne s'infiltre pas sous le plancher pour ressortir dans ma chambre sous mes pas
J'ai la chance d'avoir une maison très
sécurisée ! La serrure de la chambre qui pète, au moins, mon ordinateur peut rester serein ! Et puis, mes meubles aussi puisque la branche d'un arbre de mon jardin est tombé sur le fil électrique qui passe devant la maison. Le cable n'a pas cassé, mais il repose désormais sur le sol au niveau de la branche... résultat : un véhicule ne peut plus venir chez moi ; et faites attention si vous venez à pied ! Si vous touchez le fil en vous penchant pour passer dessous, c'est une autoroute à fourmis rouges !
Autant vous dire que ces quelques petites galères ont pas mal boosté mon quotidien... D'autant plus que les choses n'ont pas l'habitude de bouger trop rapidement ici (Ca c'est pour pas trop vexer les ghanéens qui me liront), ça fait du boulot et des gens à aller voir... Mais ça reste des aléas que vous tous, personnes âgées qui lisez ce blog (papa, maman, salut!) avez connus dans vos maisons... Seulement, en un peu plus de trois semaines, ça me semble rapide...
Enfin, tout ça s'efface bien rapidement lorsque je passe le nez dehors. Voilà les photos, pour moi en tout cas, ça se passe de commentaires.
Je vous embrasse bien fort !
PS1 : Papa, maman, sans rancunes !
PS2 : Ma première visiteuse s'apprêtant à arriver vendredi, il est fort probable que le « je » se transforme en « nous », il est également probable que je n'aie pas réellement le temps de vous écrire une tartine... A voir, vous êtes prévenus ! Vous achèterez un autre clavier à manger.
Bises
Un post un petit peu tardif, je dois l'avouer. Je sais que vous étiez tous en train de manger votre clavier d'impatience en attendant mon message, mais j'ai eu pas mal de trucs à régler ces derniers temps... en particulier à cause de la star de cet article : la maison.
Elle est belle ! Elle est grande ! Elle est … vieille, également, malheureusement. Alors bien entendu, qui dit grande et vieille maison dit forcément un petit peu réparation...
Il est vrai qu'elle me pose quand même quelques soucis cette maison ! Et un petit studio en cité U m'aurait moins occupé … Enfin bon, elle m'apporte tout de même :
Compagnie !Mon jardin est à l'image d'une serre équatoriale, mais la maison est également pleine de petits colocs agréables autres que le cafard, ou les chiots : Des puces nichées dans le plancher, des abeilles (essaim dans le toit) qui ont la bonne idée de venir agoniser puis mourir sur ma terrasse... On recense 4 piqures déjà. J'ai aussi des choses qui courent sur le plafond qui sont probablement des écureuils et/ou d'autres rongeurs. Enfin, j'ai de la compagnie...
Mais c'est pas tout, ma maison m'apporte également :
Hygiène ! Ma baignoire a gentiment offert un nettoyage complet et gratuit à ma salle de bain, qui ne s'en porte pas plus mal... à condition que l'eau ne s'infiltre pas sous le plancher pour ressortir dans ma chambre sous mes pas
J'ai la chance d'avoir une maison très
sécurisée ! La serrure de la chambre qui pète, au moins, mon ordinateur peut rester serein ! Et puis, mes meubles aussi puisque la branche d'un arbre de mon jardin est tombé sur le fil électrique qui passe devant la maison. Le cable n'a pas cassé, mais il repose désormais sur le sol au niveau de la branche... résultat : un véhicule ne peut plus venir chez moi ; et faites attention si vous venez à pied ! Si vous touchez le fil en vous penchant pour passer dessous, c'est une autoroute à fourmis rouges !
Autant vous dire que ces quelques petites galères ont pas mal boosté mon quotidien... D'autant plus que les choses n'ont pas l'habitude de bouger trop rapidement ici (Ca c'est pour pas trop vexer les ghanéens qui me liront), ça fait du boulot et des gens à aller voir... Mais ça reste des aléas que vous tous, personnes âgées qui lisez ce blog (papa, maman, salut!) avez connus dans vos maisons... Seulement, en un peu plus de trois semaines, ça me semble rapide...
Enfin, tout ça s'efface bien rapidement lorsque je passe le nez dehors. Voilà les photos, pour moi en tout cas, ça se passe de commentaires.
Je vous embrasse bien fort !
PS1 : Papa, maman, sans rancunes !
PS2 : Ma première visiteuse s'apprêtant à arriver vendredi, il est fort probable que le « je » se transforme en « nous », il est également probable que je n'aie pas réellement le temps de vous écrire une tartine... A voir, vous êtes prévenus ! Vous achèterez un autre clavier à manger.
Bises
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