mercredi 25 juillet 2012

Voyage en terre francophone

Bonjour tout le monde !

Voilà un troisième article pour raconter la suite de nos aventures dans l’est du Ghana.

Après une nuit calme, bercée par le rythme de vagues sur les côtes ghanéennes, le moment est venu de faire nos valises et de quitter Ada Foah vers une autre destination, encore plus à l’est : Le Togo, et plus précisément sa capitale, Lomé.
J’ai beau, de mon côté, avoir passé quasiment 2 ans sur le sol africain, c’était la première fois que je passais une frontière africaine dans le simple but de faire du tourisme, c’était donc une grande première !
Je vous passe les détails du voyage, ils ne sont pas réellement croustillants. Sachez qu’il y a en gros 2 bonne heures de routes pour rejoindre Aflao, la ville ghanéenne à la frontière Togolaise. Le guide du routard en parle, je confirme, Aflao, c’est tout pourri, même pour y passer 5 minutes ! En témoigne notre arrivée dans une gare de trotro qui avait des allures de champ de boue, et les taxis moto qui arnaquent même quand ils font des courses de 100 mètres.

Après les démarches de rigueur pour passer une frontière, nous y voilà, le Togo nous ouvre ses portes ! C’est dingue comme en quelques mètre, le temps de passer une barrière imaginaire, les choses changent ! même si l’Ewe, parlé également à Ada est largement connu ici, l’autre langue utilisée est le français ! Et l’accent m’a rappelé quelques petits souvenirs, mes expressions centrafricaines me sont d’ailleurs vite revenues dans la bouche. Les infrastructures, et en particulier les routes, sont dans un sale état, un bon témoin de la différence de développement entre le Ghana et son voisin. Le fort orage qui a frappé la région l’avant veille de notre arrivée n’arrangeait pas vraiment les choses. La dernière différence, et non des moindres, concerne le moyen de déplacement. Ici, les trotros sont rares et utilisés seulement pour faire de grandes distances. Les taxis voitures sont quasiment inexistants, en revanche, et ce n’est pas le cas au Ghana, la moto est bien le moyen de transport le plus utile ! Et des hordes de deux roues rutilants se précipitent sur les routes, prêtes à tout pour dépasser les voitures qui les ennuient et les trous qui se creusent sur la route. Evidemment, alors qu’en France, il est obligatoire, le port de casque semble quasiment prohibé, par contre, les couvre chefs (bandeaux, bérets, casquettes) sont vachement nombreux ! Protègent ils ?

Lors de ce voyage, nous avions décidé de pousser l’aventure jusqu’au bout en n’allant pas à l’hôtel. Depuis un bon moment, il nous prenait l’envie d’essayer un nouveau type d’hébergement : le Couchsurfing, et nous avions trouvé un hôte appelé Adoté Ben désireux de nous recevoir.

Lomé est en fait une ville frontalière avec le Ghana, et depuis la frontière, il n’a pas été difficile d’enfourcher deux taxis moto pour nous rendre à Noukafou, le quartier de Ben, endroit pour une nouvelle nuit.
Nous nous sommes retrouvés à l’endroit convenu, et il a pu rapidement nous montrer notre lieu de couchage pour la soirée : la maison familiale, ou ce qu’on appelle dans le « jargon » africain, la concession. Loin de moi l’idée de faire un cours sur le fonctionnement familial africain, ça serait trop long, et j’y comprends moi même pas grand chose, sachez pour résumer que la maison, ou plutôt l’ensemble de petites maisons rassemblées autour d’une cour (et d’un puit) sont habités par plusieurs membres de la famille. Et à notre arrivée, nous avons rapidement pu saluer les oncles, belles sœurs, cousins, ou encore frangins et frangines de Ben. Voyez quelques photos.






Notre chambre sera celle de Ben, qui nous la laisse volontiers pour dormir ailleurs. C’est loin d’être luxueux, mais c’est loin d’être insalubre ! Une grande pièce équipée d’un lit double occupe la chambre peinte en bleu. Les murs sont un peu abîmés, mais après tout, on s’en fout non ? On est pas là pour dormir !
D’ailleurs, ne nous couchons pas ! Il est 13h et nous avons plein de choses à faire. Ben nous propose de nous accompagner sur notre activité de l’après midi : le marché des féticheurs.
Le marché des féticheurs, comme son nom l’indique, et une grande place, plus ou moins divisée en deux partie :
Les « cabinets » de féticheurs, où ils reçoivent leurs clients pour diverses raisons. De l’autre côté se trouve des étals où se vendent les articles demandés par les féticheurs pour soigner les maux. Pour expliquer plus simplement, si vous souhaitez consulter un féticheur, vous allez le voir, lui expliquez votre problème, il vous rédige un genre « d’ordonnance », vous vous rendez au petit marché pour acheter les articles, puis revenez le voir pour le soin !
La visite n’est pas très très longue, et pour être franc, elle n’est pas réellement intéressante non plus, surtout vu le prix qu’elle coûte ! Le marché est sympa à découvrir mais réservé à ceux qui ont le cœur bien accroché ! Sur des dizaines de mètres se succèdent les corps ou des parties du corps de dizaines d’animaux. Entre autre des crânes de chevaux, des têtes de hyènes, des pattes d’éléphants, des hiboux, des serpents… Voyez les photos.








C’est vrai que c’est un peu glauque, et pour être tout à fait honnête, ça pue un peu la mort là-dedans. J’ai juste connu une grande satisfaction quand j’y ai vu plein de corbeaux ! Les mêmes que ceux qui me réveillent quasiment chaque matin à la maison.

Suite à cette visite, il était encore le début d’après midi, et nous avons profité de notre temps libre pour faire mieux connaissance avec Ben et manger un bout (tiens, je vous l’ai pas présenté, voilà sa photo)




L’assiette d’Atchéké (spécialité ivoirienne) nous a fait vachement de bien ! Par contre, les espèces de soda « Youki » laissent un peu à désirer, surtout que les bouteilles font 60cl !
Ben nous a ensuite proposé d’aller voir une répétition de danses traditionnelles, et évidemment on ne s’est pas fait prier ! Une fois encore, des motos nous embarquent dans les rues de Lomé, sans que nous sachions vraiment où nous allions. Une fois arrivés, un ami de Ben est venu à notre rencontre pour nous emmener chez des gens, des amis à lui.
La concession ressemblait vaguement à celle de Ben, mais elle était tout de même moins vaste.
Comme il est de coutume en Afrique francophone, nous avons été accueillis comme des rois ! Après s’être vus offrir un verre d’alcool traditionnel (sorte de liqueur de palme) nous nous sommes vites retrouvés avec une table et un plat de boule de maïs accompagné de crabes et de sauce Gombo. Bon appétit ! Il était 17h !
Pendant ce temps, autour de nous, c’était l’effervescence. Dans la cour, les percussions se mettaient doucement en place. dans les coins, les enfants de la famille se cachaient pour nous observer tranquillement, pendant que les dames de la maison terminaient de préparer le repas, ou de s’occuper des enfants. D’ailleurs, elles n’ont pas été les seules à s’occuper des enfants, photo !!








Après une petite attente, le spectacle commence ! Les percussions se mettent à résonner, et les danseurs se déchaînent. Ils sont 4, 1 femme et 3 hommes. Ils dansent parfois tous en même temps, et se succèdent de temps en temps au rythme effréné des percussions. Derrière, au fond de la cour, les enfants, tombés dans la marmite « danse traditionnelle » depuis leur naissance, imitent leurs aînés. De temps en temps, ils empiètent sur la piste de danse, se font rappeler à l’ordre, se prennent une calbotte, puis s’écartent et se remettent à danser.
La répétition a duré environ 1h, pour notre plus grand plaisir car le spectacle était de qualité ! Et les danseurs, sous 30 degrés et 80% d’humidité, nous prouvent bien qu’ils sont en pleine forme physique !

Après la photo de groupe qui suivra, nous voilà repartis dans les rues de Lomé. Il est 19h, rentrons un peu chez Ben pour nous reposer. Là encore, après avoir passé 10 minutes dans la chambre, la petite bande des cousines et tantes nous a proposé de nous joindre à elles pour papoter. C’était un moment très agréable ! Ben a l’habitude de recevoir du monde, et sa famille est tout à fait à l’aise avec la présence d’étrangers dans sa demeure.
Après quelques heures passées avec elles (durant lesquelles notre hôte couchsurfing a disparu…) nous sommes allés boire un dernier verre avant de rejoindre notre chambre, prêts à passer la nuit, sans savoir encore si elle serait bonne.




On vous embrasse, la suite des aventures sera pour vendredi !

Sylv et Caro

1 commentaire:

  1. j ai envie de dire que vous faites un peu tache sur la derniere photo!!!! va falloir bronzer les cocos et vite!!!
    au fait sur le marche, vous auriez pas vu un truc pour me remarabouter?!

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